8 fois 365 jours et tous ces jours, nous les avons passés soit ensemble, corps à corps, soit séparés par un pont entre mon Montréal et ta rive-sud mais liés par la technologie du téléphone.
8 ans à nous apprivoiser, nous connaitre, nous coller, puis finalement nous aimer.
8 ans pendant lesquels sont arrivés dans nos vies un nid douillet et deux bébés à réchauffer.
8 ans à rêver à l’avenir, à rire du passé et à profiter du présent.
Il y a 8 ans, nous étions 8 ans plus tôt. Nous étions déjà le 25 janvier, mais nous avions 8 ans de moins de rides, de cheveux blancs et de bedaines de trentaine.
Chaque 25 janvier, on s'obstine à savoir si on s’est vraiment dit ''je t’aime'' le 25 janvier ou s’il n’était pas encore minuit, alors on fêterait plutôt le 24…
Mais 8 ans d’amour aujourd'hui mon amour...
Mais non,
non je mens.
Pas de 8 ans mon amour.
Pas de célébration d’amour ce 25 janvier, ni hier le 24...
J’ai 8 ans de plus de rides, de cheveux blancs et de bedaine de mi-trentaine. Je n’ai pas envie de fêter. Tu n’es pas là et déjà hier, le 24, tu n’étais déjà plus là. Il n’y en n’a pas de 8 ans d’amour cette année et il n’y en n’aura jamais.
Certains disent que le 7 ans, ça passe ou ça casse. Toi c’est ta vie qui est cassée, c’est ton coeur qui s’est arrêté. Le 10 octobre, même pas une belle date, même pas un chiffre qui nous signifiait quelque chose, à nous deux.
Il pleut, il fait froid, je t’aime mais toi tu ne respires presque plus. La maladie qui nous touchera tous un jour ou l’autre a décidé que toi, après 7 ans et quelques, tu allais quitter ta moitié.
35 ans de vie, 7 ans et quelques d’amour...
Pas 8 ans, juste 7.
On ne le fêtera jamais notre 8 ans d’amour
ni le 25, ni le 24, ni jamais.
C’est à ça que je pense quand je t’écoute gémir tes derniers souffles. Quand je caresse ton bras dans lequel il reste un brin de chaleur, chaleur qui te quitte tout doucement, doucement comme tes derniers souffles qui, j’ai l’impression, sont si courts qu’ils ne se rendent pas jusqu'à ton coeur, jusqu’à MON coeur.