Les gens qui me connaissent savent à quel point ma mémoire fait défaut. Elle se souvient de ce qu’elle a appris, mais elle abandonne ce qu’elle a vécu.

Elle s’ancre dans le présent en empêchant le passé de refaire surface. Et bien que cette faculté me permette de laisser derrière moi ce qui est laid pour faire de la place à ce qui est beau, elle m’empêche également de revivre certains moments qui ont changé ma vie.

Heureusement, 3 ans plus tard… je me souviens.

Je me souviens surtout m’être dit que j’allais t’aimer. Une simple conviction qui s’était imposée, sans que je n’y accorde trop d’importance. Je me souviens avoir regardé ta maison en ayant le sentiment que j’étais chez moi. Considérant que mon intuition ne parle jamais très fort et que j’entrevois mon avenir environ une journée à la fois, c’était assez inhabituel pour moi de voir une partie de mon futur avec toi à mes côtés.

Assez inhabituel pour que j’essaie de me convaincre, qu’au contraire, nous n’avions rien à faire côte à côte.

Mais la patience du temps nous aura démontré que nous étions mieux ensemble plutôt qu’éloignés…

Nous avons commencé par nous projeter une semaine à la fois, pour finalement penser au mois suivant. À force de s’imaginer toujours un peu plus loin, l’intuition est devenue une évidence… et ta maison est devenue la mienne. Le futur commence à se planifier sans que nous pensions à notre rupture et l’éventualité que nous ne soyons plus ensemble devient de moins en moins éventuelle.

La patience du temps nous permet de transformer nos problèmes en solutions tout en nous faisant découvrir les nouveaux défis qui nous empêchent de tenir pour acquis le Nous que nous n’avons pourtant plus envie de remettre en question.

Mais sache que, même si le temps passe avec patience, tu réussis toujours autant à me faire rire et à me rendre fière.

Le temps n’a rien effacé de cette conviction qui faisait de toi celui qui devait être à mes côtés. Il s’est contenté de renforcer mon intuition que ton chez-toi devait être le mien et même lorsqu’il nous arrive de nous énerver en nous mettant de côté, le temps continue de nous démontrer que nous sommes mieux ensemble plutôt qu’éloignés…

Image de couverture de David Dvořáček
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