J’adore les coïncidences. Surtout quand je réussis à en comprendre le sens. Un sens qui se dévoile parfois après des jours, des mois, voire des années. La semaine passée, j’ai enfin réussi (ou presque) à comprendre le message d’une série de coïncidences. Des coïncidences s’étalant sur deux ans. Deux ans!!! Je te raconte ça. T’en reviendras pas.
Le 1er février 2015, mon ex (qui était alors encore mon chum) part de l’appart en disant avoir besoin de réfléchir à « nous deux » Voir Mois de marde, ici.
Le 21 février au matin, il écrit ne pas vouloir m’accompagner au spectacle de Louis-José Houde. Notre cadeau de Saint-Valentin. Ouain… Si le « nous » est pas mort, y’est pas fort.
Source: http://4.bp.blogspot.com/
Dès les premières secondes du spectacle, je me sens interpelée par Louis-José : « Lignes verticales, être droit, solide, fort. Quand nos parents vieillissent et se mettent à oublier, quand on est en rupture amoureuse… » Des propos qui n’auraient pu être plus justes. Car je suis en pleine rupture. Et… durant le spectacle, ma mère, qui m’a gentiment accompagnée, fait une ischémie cérébrale transitoire (ICT). Trois beaux mots pour dire mini-AVC. Les symptômes? Principalement une perte de mémoire et un trouble de la parole. Ma mère ne se rappelle donc plus du spectacle… Et plus le temps passe, plus son 21 février tombe dans l’oubli. Des heures complètes de sa vie, effacées, parties. Les heures qui suivent? Urgence, scan, neurologue, médication et batterie de tests. Par chance, rien de grave. Elle reprend la normalité de sa vie. Moi aussi. Du moins, pour ce qu'il en reste…
Car le 5 mars 2015, date de notre 5e anniversaire, mon chum/presqu’ex revient à l’appart pour me dire que ce n’est pas moi, mais lui…
Le 11 mars, il fait ses boîtes. À chaque déchirement de ruban adhésif, j’ai l'impression qu’on m’arrache le cœur. J’ouvre la radio pour me distraire. Surprise! C’est Louis-José en entrevue. La coïncidence me fait sourire. Coïncidence numéro 1.
À écouter ici.
Mon ex définitivement parti, je braille ma vie. Je décide d’utiliser Louis-José comme système anti-larmes. J’achète un de ses dvd. Et chaque soir, je soupe en le regardant.
Le 14 mai, je vais voir le show de Louis-Jean Cormier. Parce que son album Les grandes artères m’aide à ne pas m’ouvrir les veines. Et ben. Qui est assis à côté de moi au show de LJC? LJH. Coïncidence numéro 2.
Source: http://www.lapresse.ca/arts/
Les jours et les mois qui suivent, je prie pour qu’un nouvel hasard nous réunisse, LJH et moi. Parce que. Dans mes journées de high self-esteem, je me dis que mon ex ne me méritait pas. Et que je mérite Louis-José. Ou un gars comme. Toutefois, dans mes journées de low self-esteem, je me dis que mon ex a eu raison de me laisser. Parce que je ne suis qu’une merde. Débile et ridicule.
Ma rêverie LJH prend fin à l’automne, quand ce dernier annonce sa relation avec la belle et intelligente et talentueuse Magalie Lépine-Blondeau. Calcul rapide : je ne suis pas de calibre. Elle, l’idéal au féminin. Je ravale donc ma déception, ma honte et mon ego. Et je poursuis ma petite vie, petite misère.
Le 12 mai 2016, je vais voir la pièce 887 et… le beau LJH est là. Avec sa belle MLB. Wow. Quel couple! Petit pincement au cœur. Jalousie. Et réjouissance pour cette troisième coïncidence.
Le 13 juillet, je prends une bière avec un ami au Pub Quartier Latin quand Louis-José arrive. Pour donner une prestation au Bordel. Coïncidence numéro 4. Coudonc, on me niaise-tu? J’ai l’impression que la vie me tend un nanan auquel je n’ai pas droit.
Janvier 2017, je commence à regarder District 31. C’est donc avec la blonde de Louis-José que je soupe désormais. Et le beau Patou.
Arrive le 21 février 2017. Ça, je te le rappelle, c’est la semaine dernière. Je me lève en pensant à ce fameux 21 février 2015 : mon ex, le show de LJH, l’ICT de ma mère… J’ouvre Facebook pour y publier mon texte Pense à toi dans lequel je parle de District 31. Donc de Nadine/Magalie (voir ici). J’arrive à ma job et… Une cliente, qui ne sait pas que je blogue, qui n’a lu aucun de mes textes et encore moins le dernier, me lance :
- On doit souvent te le dire, Catherine, mais je trouve que tu ressembles à Magalie… T’sais, Nadine dans District 31…
- Magalie Lépine-Blondeau?
- Oui. Il y a quelque chose dans ton visage, dans ta voix… Dans ta manière de parler.
Euh. Je suis bouche bée. Vient-on vraiment de me comparer, moi, pauvre mortelle, à la déesse MLB, la blonde de l’autre? Qui plus est, le jour où je publie un texte sur elle? Non mais! On est rendu à combien de coïncidences, là? Et POURQUOI?
Je repense alors aux deux dernières années où on m’a comparée à Neve Campbell, Ellen Page, Suzanne Clément, Selena Gomez… Et maintenant, Magalie Lépine-Blondeau? Impossible. Pas moi! Les gens ne voient pas clair. Parce que moi, je ne suis tellement pas… Je veux dire! Je n'arrive pas à la cheville de ces filles! Je n'ai ni leur beauté, ni leurs amours, ni leur carrière, ni leur compte en banque...
En m’écoutant me dénigrer, je commence à catcher. Je catche que je suis un puits sans fond de dévalorisation. De comparaison. Et quand on me compare à une Magalie, ça flatte mon ego, mais deux secondes après, ça me met en colère. En colère devant tout ce que je n’ai pas et ne suis pas. Car ma réalité est bien loin de celle de la belle Lépine-Blondeau. C’est que. J’habite dans un 3 ½. Pas à holy Houde. De plus, de beaux compliments comme ça, je ne crois pas les mériter. Parce que deep down, je pense que le bonheur, l’amour et la richesse n’appartiennent qu’aux Louis-José et Magalie de ce monde. Une catégorie d’heureux élus à laquelle je n’appartiens pas.
Bon. Conclusion? Je suis frue. Et j’ai définitivement du travail à faire sur mon estime de moi. Car au lieu de me narguer, la vie essaie peut-être de me dire qu’à ma manière, je suis moi aussi une Magalie? Qui mérite son Louis-José? J’sais pas. T’en penses quoi, toi? Du moins, j’espère que les prochaines coïncidences m’aideront à mieux comprendre.