À toi qui rêves de poser plein de questions quand tu apprends que quelqu’un est diabétique, mais qui n’ose pas trop le déranger, voici un article pour assouvir ta curiosité.

Diagnostiquée à l’âge de 14 ans (donc 8 ans de métier derrière la cravate), je vais vous révéler tout ce que vous vouliez savoir sur le diabète.

Non, je n’ai pas mangé trop de sucre quand j’étais jeune. Au contraire, manger santé est le talent de ma mère. Et on avait même des règlements concernant les bonbons d’Halloween quand j’étais jeune. Seulement la fin de semaine, et pas une grosse quantité (c’était leur plan diabolique pour que mon père finisse nos sacs).

Non, il n’y a personne de diabétique dans ma famille. Ni mes parents, ni ma sœur, ni ma famille plus éloignée.

Non, prendre sa glycémie (taux de sucre) ne fait pas mal aux doigts. Oui, on peut ajuster l’aiguille. Et l’appareil qui prend la glycémie s’appelle un glucomètre.

Oui, je peux manger tout ce que je veux. Inutile de me pointer un aliment en me disant que je ne peux pas le manger. Je suis une diabétique responsable, laissez-moi manger un gâteau au chocolat si ça me tente.

Si tu ne veux plus que je vienne souper chez toi, accueille-moi avec un pouding chômeur ou de la tarte au sucre. Faut pas exagérer quand même!

Si tu veux que je revienne, garde-moi les tableaux de valeurs nutritives des aliments. Je vais t’adorer.

Comment l’as-tu su que t’étais diabétique? Ahhh la question qui tue, qui me ramène toujours au moment moyen agréable du diagnostic. Aller faire pipi souvent, même la nuit (pas normal pour moi), perdre du poids, mais avoir tout le temps faim m’ont amenée à consulter mon médecin de famille qui m’a transférée illico presto à l’urgence.

As-tu le diabète «grave» ? Oui. Appelle-le comme tu veux : diabète juvénile, diabète type 1, mon corps ne produit plus du tout d’insuline.

Il y a fort à parier que ton mononcle qui a mal mangé toute sa vie et qui a un surplus de poids est de type 2. Eux, ils peuvent prendre des pilules (jalousie) et la maladie peut se stabiliser avec de l’exercice et une meilleure alimentation.

À quoi ça sert l’insuline? C’est l’hormone qui permet au sucre d’entrer dans les cellules. Sans ça, le sucre reste dans le sang et une trop grande concentration peut avoir d’importantes conséquences.

La pompe à insuline est un appareil qui est toujours branché sur moi avec un cathéter. De quessé? Un cathéter, c’est un peu comme quand t’es branchée avec un soluté à l’hôpital. Mais non, il n’y a pas d’aiguille qui reste dans mon corps. Pis non, ça fait pas si mal (à ce moment, évitez le regard plein de pitié).

Dors-tu avec ta pompe? Oui, elle est toujours avec moi. On s’habitue, elle a sa place sous mon oreiller.

Mais alors, tu fais quoi pour le… sexe? Je peux l’enlever durant un certain temps. La garder est une expérience assez malaisante!

Ma pompe ne va pas dans l’eau (je l’enlève pour me laver). Si tu me jettes au bout d’un quai sans m’avertir, tu vas le regretter longtemps.

Il doit toujours y avoir une source de sucre pas loin de moi. Donc pars pas avec mon sac (qui contient mes jus) sans me le dire, sinon tu auras droit à une (petite) crise de nerfs. Dude, joue pas avec ma survie!

Non, je ne tomberai pas inconsciente devant toi. Il y a des symptômes (faiblesse, faim, manque d’énergie) qui m’indiquent que mon taux de sucre est bas et que je dois prendre du sucre. C’est ce qu’on appelle une hypoglycémie. Si ça arrive, j’avertis les gens autour que j’ai besoin d’une quinzaine de minutes de repos (et que mon humeur devient désagréable). Ne t’inquiète pas plus qu’il le faut, si ça va pas, je vais le dire.

La pitié à outrance est la pire réaction à avoir. «Pauvreee toi, je ne sais pas comment tu fais. Je serais pas capable de faire ce que tu fais! ». Oui, tu serais capable, c’est une question de vie ou de mort.

Oui, il m’arrive de me faire une tape sur l’épaule pour me féliciter d’un bon contrôle de mon taux de sucre.

Une bonne amie à moi est infirmière. Si tu entends dans un club un hurlement du type « Prends ta glycémiiiie Juuu» d’une amie à son amie, c’est probablement moi. Elle répète l’opération aux heures toute la soirée. Idem si tu vois une fille qui dévore des biscuits ou boit des jus Oasis dans les toilettes d’un bar..

Finalement, le diabète m’oblige à avoir un mode de vie assez équilibré, et à prendre soin de ma santé. C’est sûr qu’il y a des moments de frustration et de découragement, mais en fin de compte, cela me rend plus forte. Étant donné qu’il s’agit d’une maladie incurable, l’acceptabilité et le traitement correct du diabète sont essentiels pour être heureux.

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