L’été tire lentement à sa fin et comme à chaque année, à cette période-ci, une boule de stress vient s’installer dans mon estomac pour y aménager jusqu’à la rentrée. Je suis déprimée, j’ai un manque d’appétit, je dors très mal, je me sens fatiguée et surtout, je doute. 

Maintenant âgée de 22 ans, avec une quinzaine d’années de scolarité derrière moi, je sais très bien pourquoi je me sens ainsi : c’est la peur de la rentrée, la peur du changement, la peur de me tromper, la peur d’aller dans la mauvaise direction et, surtout, la peur de ne jamais trouver le bon chemin. 

Je n’ai jamais particulièrement aimé les périodes de transition. Passer du secondaire au cégep et du cégep à l’université ont probablement été les deux périodes les plus difficiles de ma vie. J’étais tellement anxieuse et paniquée qu’au dernier moment, soit une journée avant ma première journée universitaire, j’ai flanché ; j’ai décidé de prendre une année off pour réfléchir. Quand j’y repense aujourd’hui, je me dis que j’aurais pu en profiter plutôt que d’avoir des remords à tous les jours. Honnêtement, j’échangerais bien ma place pour celle d’une étudiante fraîchement sortie du secondaire qui a encore bien du temps devant elle pour se chercher et probablement même, se trouver pendant ces années. 

Rentrée, École,

À cette période de l’année, je me remets constamment en question et le hamster dans ma tête se met en mode hyperactivité. Je me mets à trouver tous les arguments possibles pour changer de programme, programme que j’avais commencé à apprécier quand j’y repense bien, mais c’est plus fort que moi, je dois regarder tout ce qui m’entoure, considérer toutes les avenues. Mon programme, je l’aime, mais j’aimerais en trouver un que J’ADORE, un qui me fait tripper et dont je voudrais toujours parler!

Plusieurs me disent : « T’as juste 22 ans, t’es encore jeune! Arrête de te stresser avec ça, t’as encore en masse le temps de trouver ta voie. » Je ne suis pas d’accord avec eux, pour moi, le temps file et si ça continue, je vais manquer le bateau. C’est comme si les autres autours profitaient d’une magnifique croisière et que moi, je les regardais au loin, prise dans ma bouée en attendant que quelqu’un vienne me secourir et ça me fait paniquer.

Le problème, c’est que tout m’intéresse, mais que rien ne m’accroche particulièrement. Et ce n’est pas parce que je ne cherche pas que je ne trouve pas, oh ça non! En fait, je dois trop en savoir, ce qui rend le tout encore plus difficile. Les programmes et les métiers, je les connais tous sur le bout de mes doigts. Je cherche sans cesse, et dans toutes les branches possibles, sans exception, pour trouver ma voie, celle qui me fera dire haut et fort : je l’ai trouvée ma place moi aussi! Ces mots, j’ai si hâte de les prononcer! J’en ai assez d’entendre les autres le dire, c’est à mon tour maintenant.

Ce qui me fait peur aussi, c’est de constater qu’à 22 ans, je croyais bien me connaître, mais que finalement, je ne me connais pas si bien que ça… J’occupe un nouvel emploi qui me fait découvrir des chemins insoupçonnées, des chemins auxquels je n'aurais jamais pensé. J’essaie donc de mettre les choses en perspective et d’enlever toutes les maudites barrières que j’ai mises devant mon chemin depuis toutes ces années. Ces fameux « Ce n'est vraiment pas mon genre de travail » et ces fameux « Jamais je ne pourrais travailler là, franchement » j’essaie de m’en débarrasser. 

D’un côté, c’est plaisant de constater que des nouveaux chemins s’ouvrent à moi, mais d’un autre, ça me fait remettre en question tout ce que je pensais savoir d’ici là. 

« Est-ce que je me suis trompée sur toute la ligne, ou bien, ce n’est qu’une flèche que je dois ajouter à mon arc… ?»

À peine un mois avant d’entamer ma deuxième année universitaire, j’essaie de ne pas trop m’en faire (sans succès) et je me remémore (difficilement) les moments positifs de l’année passée (merci à mon chum de s’en souvenir et de me les rappeler). Je sais que l’inquiétude prend le dessus et que ça me fait voir les choses du mauvais côté, mais c’est plus fort que moi! Je vais probablement regarder les autres programmes jusqu’au jour de la rentrée...

La vérité, c’est qu’on est bien chanceux de vivre dans un endroit où tant de choix se dressent devant nous et qu’on devrait écouter la petite voix à l’intérieur qui s’époumone à nous crier la bonne réponse sans jamais qu’on l’entende…

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