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On sort de l’école et vite vite, il faut trouver le programme dans lequel on veut étudier pour passer 50 ans de notre vie dans le domaine. On change d’idée parce qu’on est trop jeune ou qu’on n’est pas branché comme les vieux disent. On court court vers quelque chose qui n’existe pas, par peur d’arriver en dernier à la ligne d’arrivée. On achète des cossins qui ne servent à rien, on change notre voiture parce qu’on a trouvé une job pas trop plate qui nous donne un meilleur salaire et on finit par s’acheter une maison pis passer 25 ans de notre existence à payer l’hypothèque. On fait juste espérer que le temps passe vite d’ici notre prochain 2 semaines de vacances et pendant ce temps-là, on se récompense avec encore plus de cossins qui ne servent à rien. On s’endette, on travaille plus, on dépense plus, on mange plus, on bouge moins, on ne respire plus, on halète, on passe tout notre temps en d’dans, pis on finit par être diagnostiqué X-Y-Z.
Et si le modèle traditionnel ne répondait pas à nos besoins, à nos envies? Est-ce qu’il y a d’autres moyens? D’autres façons de vivre sa vie? Est-ce qu'on peut prendre le temps d’explorer, de découvrir, de changer d’air, mettons? Et si l’on avait un mode de vie plus simple?
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J’avais 17 ans quand j’ai commencé le cégep (comme environ tous les adolescents québécois) et au fond de moi, je savais que ce parcours-là n’allait pas être une ligne droite. Je ne savais pas du tout où je m’en allais. Je changeais d’idée comme je changeais de bobette, donc très souvent.
J’ai commencé mes études en sciences humaines; c’était tellement plate (à mon avis), alors j’ai annulé la moitié de mes cours. J’ai poursuivi en tremplin DEC à l’hiver. Ça, c’est pour ceux qui ne savent pas où se garrocher. Je me suis ensuite inscrite en intervention en loisir dans le but de travailler dans l’événementiel. Je suis arrivée à mon premier cours et il fallait chanter sur l’air d’une chanson qu’on avait entendu récemment pour se présenter. J’ai donc passé 5 minutes devant la classe à me présenter sur les airs d’aux Champs Élysées. Je peux-tu te dire que je suis allée directement à l’API après tout ça.
- ANNULE TOUS MES COURS DE TECHNIQUE SVP.
- Mais tu ne vas jamais terminer ton cégep ma belle.
- T’es qui pour me dire ça? Annule.
Ça faisait 1 an et demi que j’étais au cégep et ce n’était vraiment pas un succès. Je passais mes cours, très bien même, sans rien faire, mais je m’emmerdais tellement.
J’ai donc décidé de partir en voyage 1 mois et demi, le temps de souffler.
En revenant de mon voyage, j’étais toute motivée à commencer mes études en santé animale. Miracle. Je survis 2 sessions. J’adore ça, mais quelque chose cloche. Mes études sont vraiment intéressantes. On pratique, alors on ne passe pas 30 heures assis sur notre steak à se faire parler, ce qui est une bonne chose pour moi. Mais je travaille à la SPCA un été et je me rends compte que même si je me sens utile, même si j’adore les animaux à l’infini, ce n’est pas fait pour moi. J’ai des allergies, leur souffrance est lourde à porter et même si ça prend ces merveilleuses personnes pour s’en occuper, quelque chose en d’dans me disait que ma job à moi sur la terre, ce n’était pas ça.
Je suis devenue végé à travers mon parcours et je m’intéressais de plus en plus à la nutrition. Pourquoi ne pas finir mon DEC avec une session en science nature et avoir ainsi tous les préalables pour aller en nutrition? J’ai terminé ma session de science nat de peine et de misère. Fuck les études en nutrition.
Et ça, c’est sans oublier toutes les fois où j’ai voulu devenir ambulancière, infirmière, enseignante, bibliothécaire… Bref, tu vois le genre.
Pendant tout ce temps, l'aspect professionnel de ma vie me stressait. Comment allais-je faire pour trouver un travail que j’aime et qui me donne un assez bon salaire pour pouvoir bien vivre? C’est quoi bien vivre? Ça prend combien d’argent pour ne pas stresser avec l’argent?
Je suis déménagée en appartement. Ça m’a pris 1 an de pause scolaire avant de mettre le doigt sur ce que j’avais envie de faire de ma vie. Et encore là, c’est un peu flou. Mais je sais que j’aime lire, écrire et l’univers du Web. J’ai donc commencé mes études à l’université en Lettres; je lis, j’écris et on verra bien où tout ça va me mener. Parce que personne ne le sait vraiment au fond, où ce que ça les mène.
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Donc à toi qui se sent perdu·e, incompris·e et essoufflé·e. Tu vaux la peine. Tu vas finir par te diriger dans un domaine dans lequel tu peux te développer. Il n’y a pas de ligne d’arrivée. Ce n’est pas une course. Rien ne presse. Prends le temps de savoir qui tu es comme humain. En dehors du système scolaire, en dehors de ta famille, en dehors du travail. Tu vas arriver à mieux te comprendre et à faire des choix qui correspondent à ce que tu veux comme style de vie. Avec le temps, j’ai appris à voir ça un peu comme un entonnoir. On essaie plein de choses et au fur et à mesure, tout devient plus clair.
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