En juin dernier, les Canadiens de Montréal ont échangé le joueur étoile P.K.Subban et cela a créé, avec raison, une véritable commotion chez les partisans de l'équipe. Dans cet article, je veux particulièrement analyser cette transaction du point de vue de l'entreprise et de son lien avec son associé principal: le partisan. Bien que j'en sois un depuis plus de 60 ans, je considère que ce geste traduit le manque de vision de l'entreprise et son peu de respect vis-à-vis un grand nombre de partisans.
En juillet dernier, une lettre de Guy Frenette, publiée dans Le Devoir, m'a interpellé au sujet de la transation de P.K. Subban. Les éléments clés de cette lettre ont d'ailleurs été résumés dans l'édition de septembre de l'Actualité. En bref, Monsieur Frenette décrit P.K. comme une personnalité «mustang», typique de cette nouvelle génération qui bouscule le monde du travail, mais qui peut être un atout d'une grande valeur si une organisation sait bien s'adapter et recadrer ce type de personnalité. Monsieur Frenette dépeint le «mustang» ou P.K. comme « un tout, un bloc qu'on acquiert: il est motivé, confiant, entier, intense, performant, dévoué, orienté vers les résultats mais aussi individualiste, dérangeant et narcissique à la limite. Il a tout pour déplaire à un patron qui manque d'assurance ou qui est directif, préférant de loin ceux qui ne sortent pas du rang.» Pour l'auteur, on ne doit pas voir le « mustang » comme un être incontrôlable, mais plutôt comme une personne qui a besoin de recadrage et de critique construtive pour lesquels il est réceptif, car il est de sa nature de toujours vouloir mieux réussir et s'améliorer.
P.K. est un bon exemple du « mustang », car en plus d'être un exellent joueur de hokey qui fournit toujours un effort maximal, il est doté d'une personnalité attachante et charismatique qui, en peu de temps, a bien su s'intégrer dans la communauté et créer un lien d'affection avec les partisans des Canadiens et le public en général. Ses habiletés sur et en dehors de la glace, son humour, ses gestes philantropiques, sa disponibilité et sa proximité avec le public en font une personnalité hors de l'ordinaire. Malheureusement, le CH a raté une belle occasion de se démarquer et d'être une entreprise d'avant-garde, capable de gérer et d'encadrer positivement ce type de personnalité.
Source: http://blogues.lapresse.ca/
Le Canadien de Montréal s'est débarassé d'un diamant nommé P.K.Subban, l'un des deux seuls joueurs avec Carey Price à faire vibrer le centre Bell et à soulever les partisans de leurs sièges. Au lieu de décréter que P.K. était un intouchable, Marc Bergevin, avec la complicité de Geoff Molson a entrouvert la porte pour dire qu'il était prêt à écouter les offres des directeurs généraux et ainsi leur signifier que P.K. était sur le marché. Ainsi, il confirmait que le CH n'était pas une entreprise assez solide pour garder et polir ce joyau. On parle beaucoup du leadership des joueurs, mais trop peu des dirigeants de l'équipe! Je ne comprends pas qu'on n'ait pas voulu satisfaire d'abord les actionnaires que sont les partisans qui aimaient et aiment toujours P.K. non seulement comme joueur, mais aussi pour sa personnalité flamboyante. Ce ne sont certainement pas les autres joueurs aux discours ternes qui peuvent servir de modèles à la jeune génération et la faire rêver! De plus P.K. est lui-même un partisan du CH depuis son tout jeune âge et il était désireux de passer toute sa carrière à Montréal. Il témoignait ouvertement d'un sentiment d'appartenance fort à l'équipe, mais cette valeur ne semble plus avoir d'importance pour l'entreprise qu'est devenue le Canadien de Montréal.
Source: http://canadiens.ice.nhl.com/
Enfin, je n'épouse pas le discours officiel du CH, repris par tous les émissaires, commentateurs et analystes à la solde du club qui se résument à dire que « c'est une décision hockey et que le club de hockey Canadien a une meilleure équipe suite à cet échange ». Je crois que les membres de la direction voulaient se débarasser de P.K., signe de leur incompétence et de leur manque de respect envers les partisans et je ne crois pas, du point de vue strictement hockey, que le CH a fait un bon échange puisque le style de hockey d'aujourd'hui exige de posséder des défenseurs mobiles capables de générer un jeu de transition offensif rapide, ce que les Prédateurs ont compris en acquérant P.K., signe de vision malheureusement absente pour la direction du CH.
Source: https://www.nhl.com/
Avec son paternalisme, le club de hokey Canadien croit qu'après un certain temps, les partisans vont faire leur deuil de cet échange et chérir le club et les nouveaux venus. En ce qui me concerne et à regret, je retourne mon chandail (voir photo) et après un été de colère vis-à-vis le club de hockey Canadien, je suis maintenant indifférent face à leur nouvelle saison. Mon amoureuse sera très heureuse de ma décision de ne pas regarder les parties de ce club d'arrière-garde!