Les filles, on va se le dire, on essaie souvent de nous dire ce qui est bon à faire en tant que femme, ce qui ne l’est pas, ce qui signifie qu’on ne se respecte pas ou qu’on ne s’aime pas comme on est… Bref, on aime bien nous apposer différentes étiquettes et croire savoir mieux que nous comment on se perçoit.

Par rapport au maquillage et aux produits de beauté, il n’est pas rare d’entendre dire que les femmes se maquillent pour plaire aux autres ou pour cacher leurs défauts. On dit quelque fois que les femmes qui en portent ne s’acceptent pas comme elles sont et qu’elles devraient en porter moins, que ça les rend moins authentiques. On nous présente les « journées sans maquillage », créées pour permettre à toutes les femmes de se sentir libres de ne pas en porter.

On a vu Alicia Keys aller sur le tapis rouge et sous l’objectif de la caméra à plusieurs reprises sans aucune trace de maquillage. L’internet n’a pas mis de temps à s’enflammer sur la question. Les commentaires du genre «Ouain, la prochaine fois une p’tite touche de correcteur ne lui ferait pas de mal!» ou que c’était impensable de se présenter sur un tapis rouge de cette façon. De mon côté, j’me suis dit une chose : «WOW, YOU GO GIRL». Dans un milieu où la perfection, les retouches et le glamour sont au premier plan, elle se positionne et dit au monde entier : c’est comme ça que je m’aime et c’est tout.

Sauf que c’est quoi une «bonne relation» avec le maquillage? D’être miss naturelle ou miss Sephora? Le naturel est magnifique, c’est certain. Quoi de mieux qu’un visage à nu, avec ses imperfections et ses traits uniques? Comme le dit la citation quétaine : «Le sourire est le plus beau maquillage qu’une femme peut porter». Rien de plus vrai, un beau contouring n’a l’air de rien si on a la «baboune»!

Une bonne relation avec le maquillage, c’est de l’utiliser en sachant sa propre valeur, même sans. C’est de pouvoir sortir à l’épicerie acheter une pizza congelée (parce qu’on est trop paresseuse pour cuisiner) sans se pomponner. C’est de savoir que ce n’est pas une obligation ou un prérequis pour se présenter en public, aller travailler ou aller à l’école. C’est d’être quelqu’un qui en porte tous les jours et qui aime toute de même ce qu’il voit le soir dans le miroir après s’être nettoyé le visage. C’est d’être quelqu’un qui n’en porte qu’une fois tous les cinq ans, et qui se sent tout aussi confiant. C’est de ne pas se laisser dicter ce qu’on est par rapport aux commentaires des autres ou croire qu’on se définit par deux ou trois coups de pinceau dans le visage. C’est d’être bien dans sa peau peu importe ce qu’on en fait.

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Source: http://www.eonline.com

On n’a pas à se sentir coupable de se maquiller tous les matins, comme on n’a pas à se sentir coupable d’être la fille pour qui «Anabelle» et «Marcelle» ne sont rien de plus que les noms d’une cousine et d’une tante éloignée.

Les «journées sans maquillage» sont bénéfiques dans le sens qu’elles permettent à certaines qui se sentent réellement inconfortables de sortir de chez elles sans leur fond de teint puissent le faire sans culpabilité.

Sauf que j’ai l’impression qu’il faudrait davantage voir cela comme un choix. Il faudrait que nous, les femmes, sachions que le matin nous avons le choix de faire ce qu’on veut, sans jugement s’ensuivant. Qu’on sache qu’on peut nous aussi être une Alicia Keys et être impeccable sans retouches ou se préparer pendant deux heures avant d’aller travailler sans que ça ne change rien à notre valeur, à notre authenticité et à notre personnalité.

Le maquillage et l’apparence physique ne définissent personne. Même si l’apparence est souvent mise au premier plan dans le monde dans lequel on vit aujourd’hui, l’important, c’est de se détacher des jugements. Faire ce qui nous tente, parce qu’on le veut. Ne pas se pomponner parce qu’on veut impressionner quelqu’un ou se cacher, et ne pas s’en empêcher de peur d’être vue comme une personne qui ne s’aime pas au naturel. Le maquillage peut nous donner un élan de confiance et donner un certain éclat, comme il peut nous faire sentir emprisonnée. Chaque personne le voit différemment, et l’introspection est la seule façon de savoir ce qui est mieux pour soi.

Ça ne risque pas d’être demain que la société cessera de nous dire ce qui fait qu’une femme s’accepte comme elle est ou non, qu’on arrêtera de commenter chacun de nos traits. Au fond, la seule façon qu’on s’accepte comme on est, c’est de s’écouter et de faire fi de l’opinion de monsieur et madame tout le monde.

En ce qui me concerne, j’adore le maquillage et j’adore Sephora, même si je passe souvent le ¾ des journées le visage complètement à nu. Le soir je me dis souvent que j’ai le goût de me maquiller le lendemain matin, parce que j’aime ça et que j’ai toujours plein de nouvelles idées. Puis, le moment venu, mon lit me garde souvent prisonnière. Et bien j’ai découvert que de choisir le sommeil avant l’ombre à paupière, c’était ma devise.

Une femme, ça se définit par plus que sa taille, ses courbes, sa façon de s’habiller, le nombre de produits qu’elle utilise chaque jour. Une fois d’temps en temps, c’est bon de se le rappeler et de savoir qu’au fond, personne n’est mieux placée que nous pour savoir ce qui nous rend heureuse et bien dans notre peau.

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