Un ami imaginaire

Le 10 septembre dernier, j’ai eu un choc. Alors que je déroulais mon fil d’actualités Facebook en attendant un rendez-vous avec un client, j’ai vu que le pétard féminin du secondaire avait affiché une photo de son tatouage en point-virgule. Celui qui symbolise que sa vie a presque été arrêtée en raison d’un acte fatal, mais qu’elle a repris son cours, avec beaucoup de courage et de travail. Une fille que j’avais toujours estimée, excessivement jolie et brillante, que je regardais en me disant : « elle réussira partout où elle ira (en plus de faire basculer les cœurs) ». Tout d’abord, merci à toi d’avoir eu l’humilité et le courage de partager cette photo d’une authenticité sans borne qui m’a fait réfléchir. Facebook est trop souvent une vitrine où l’on partage nos succès, sans parler du quotidien. Ce fameux quotidien où on se promène en joggings mous et qu’on se trouve moches. T’sais, un dimanche banal (et normal) qui ne se transformera pas en profile picture.

Puis, je me suis mise à songer. Mon petit cœur d’enfant a bondi. Et si on se cultivait un petit être, qui nous suivait partout et vers qui on pourrait se tourner pour confier nos inquiétudes? Un ami imaginaire dont le seul travail serait de nous répéter des phrases encourageantes.

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Avant une entrevue, un travail exigeant ou la rencontre d’un client important, j’aime bien me demander : « Qu’est-ce que tu dirais à une amie qui vit ton stress en ce moment? » À moi de répondre à voix haute (pas dans un lieu public) : « Franchement, t’es une machine, tu vas tout casser! T’as tout ce qu’il faut pour les impressionner, t’es la meilleure! »  Si j’avais vraiment un ami imaginaire, je lui ferais sans doute un high five, suivi d’un fist bump et d’une routine de mains vraiment trop hot pour que les gens normaux puissent comprendre. Le résultat est pourtant là : je reprends confiance et je me sens d’attaque. Et si, chaque fois que tu te regardais dans le miroir, tu pensais toi aussi à ton ami imaginaire positif? Peut-être qu’au lieu de te dire : « Eurk j’ai l’air d’un caca aujourd’hui » tu l’entendrais te souffler à l’oreille : « Waouh! Regarde-moi les belles taches de rousseur qui sont sorties après ta belle course d’hier au soleil! Fais-moi un petit sourire, voir? Voilà, t’es belle et t’es la meilleure. Fonce. (clin d’œil imaginaire). »

Je vous entends déjà vous dire : « Hé la folle, on ne va pas tous commencer à se parler à voix haute dans la rue! » Rien ne vous oblige à le faire à voix haute, ou en public. Amusez-vous, pensez à votre ami(e) imaginaire, celui ou celle qui ne veut que votre bien. Pensez-y quand vous êtes en voiture vers un rendez-vous important, pensez-y en cachette avant une compétition ou encore lorsque votre date s’annule à la dernière minute et que vous vous tapez sur la tête en vous accusant de ne pas être assez bien. Faites taire la petite voix maléfique qui ne vous veut que du mal. Encouragez-vous, parlez-vous positivement. Aimez-vous et estimez-vous aussi fort et aussi véritablement que les gens qui vous entourent. Je vous le souhaite du fond du cœur. Parce que la société en demande beaucoup, et vous l’avez ce « beaucoup ».

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