« Qu'est-ce que tu en penses? Et toi?» Ah mesdames: combien de fois est-ce qu'on demande l'avis à tant de personnes, même si on connait la réponse dans le fin fond de nous? On dirait que les filles, entre nous, on n'ose pas parfois foncer sans demander. J'ai appris assez jeune à ne pas garder cette mauvaise habitude. C'est ma vie. Pas celle de mes 5 amies qui de toute manière ne pensent pas pareil les unes et les autres. On dirait que c'est une manière camouflée de ne pas se faire confiance, d'aller ainsi se créer ses petits focus groups. En ayant plusieurs amis hommes, je réalise qu'ils le font beaucoup moins. Pour le meilleur et pour le pire. Parfois ils prennent des décisions qui semblent irréfléchies et un ami les aurait probablement aidés. Mais enfin. J'ai l'impression qu'avec l'instantanéité des communications à l'ère des réseaux sociaux, on se fait de moins en moins confiance. Même moi. Je me surprends à demander à Virginie «est-ce que ce statut est trop direct selon toi?». Qui suis-je? Qui suis-je à ainsi ne pas me faire confiance?

On est de plus en plus dans une société aseptisée où les opinions plaisent quand ce sont celles de la masse, quand les voix plaisent à dire et redire ce qu'on sait. On ose donc de moins en moins, on entre dans les rangs et on suit rapidement les modes qui vont de plus en plus vite avec la rapidité de l'internet. 

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Je n'ai jamais suivi les modes. Je me suis toujours amusée avec celles-ci. J'ai toujours eu des opinions. Déjà au secondaire, je m'engageais politiquement en travaillant bénévolement pour un candidat de ma région. J'étais fière alors d'avoir des conversations corsées avec mes parents, d'échanger, de débattre. J'aimais cette confrontation polie où on écoute l'autre, on argumente et parfois on change même d'idée. On le peut. 

J'ai encore envie de cela, dans mon quotidien. J'ai envie de me faire confiance, de me dire que ce que je pense vaut pour quelque chose, sans que j'aie besoin de le valider auprès de 5 amies. Qu'au contraire, elles viennent échanger avec moi, qu'elles soient d'accord ou non.

Depuis quelques mois, je me tiens souvent avec deux filles. Nous sommes un trio, très différentes les unes des autres. Une en finance, une en santé et moi en communication. Une réfléchie, une douce et une fonceuse. Une de l'Estrie, une de la Mauricie et une de la Montérégie. Et on n'est pas toujours d'accord. Et c'est parfait comme cela. On s'aime ainsi. Et on grandit ainsi. On ne veut pas devenir un. On veut être trois femmes qui évoluent.

La mode n'est que le pic de l'iceberg, c'est la démonstration la moins importante de cette réalité. Mais c'est souvent ainsi qu'on se rend compte qu'on a cette mauvaise habitude de vouloir suivre une meute. D'ailleurs, je ne pense pas que ce look plairait à mes deux amies. Et alors? Je m'en fiche! C'est moi qu'elles aiment, pas mes looks. Et moi, je l'aime.

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Le look:

Combi-short: Fierce & Rebel

Sac et chaussures: ALDO

Bas résille: Secret

Maquillage: Virginie Rabanales

Photos: Claudia Morin-Arbour

Stylisme: Agence de style Chienne à Jacques

Lieu: Lysanne Pépin

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