Lundi 22 juin, 20 :37, I’m back. Étonnamment, j’ai eu hâte de retrouver mon clavier à quelques reprises aujourd’hui. Pis là, j’ai tellement d’affaires dans la tête que j’ai l’impression que mes mots vont s’entrechoquer pis que ça ne fera plus aucun sens. Comme tantôt, quand j’ai expliqué à ma coloc que j’en peux plus d’habiter ici pis que je pars dans la semaine. Ça a pas pris deux minutes que j’me suis mise à brailler comme une madeleine sans trop pouvoir expliquer pourquoi. J’avais tellement idéalisé ça cette colocation là, pis finalement toutes les deux on a été ben désillusionnées. Mais c’est pas grave, on est capable de se parler pis c’est ça qu’on a fait (pis qu’on fait encore en texto d’ailleurs). Je ne sais pas trop pourquoi je ne suis pas bien ici. On dirait que je suis dans une passe où je  ne suis pas bien nulle part. Je voudrais juste avoir mon chez-moi, avec mon salon Pinterest pis mon foyer en pierre. Justement, je suis en train de regarder les apparts en Outaouais pis y en a des pas pires pantoute. Peut-être que dans un de ceux-là, j’me sentirais chez moi. On va se croiser les doigts pour l’entrevue parce que c’est ça la vie, avant de trouver un appart, faut trouver une job.

J’affiche mon lift Montmagny-Montréal sur Facebook parce qu’on dira ce qu’on voudra, ça commence à me coûter cher, cette soif de changement là. Deux entrevues en deux semaines à pas moins de 4 heures de route de chez nous, faut le faire. Deux minutes de statut Facebook, deux textos :

Karina : - Tu t’en vas à Mtl :O :O :O :O (On comprend ici que Karina abuse de l’emoji «étonné»)

Laurence : - Eyeeee de ce que je vois tu t’inquiétais pour rien ma blondy!

Sont cuuuuutes, mais elles ont tout faux. Les deux pensent que je m’en vais à Montréal pour voir mon dernier potentiel futur chum. Dernière date de potentialité datant de genre une semaine. Dernier signe de vie datant de genre 3 jours. Dernière fois que j’ai pensé à lui datant de genre…ben ça serait mentir de dire que je pense pas à lui live là là hein, si c’est lui mon sujet principal?

emoji surpris

Source: Clavier Emoji

Maiiiis non, ce n’est pas ça les filles. Inquiétez-vous pas, j’ai pensé à le texter pour l’avertir que je passe, genre, devant sa porte dans trois jours. Que s’il a quelque chose à me dire, ça serait un moment incroyablement bien choisi plutôt que de faire le mort à l’autre bout du Québec. J’ai pensé à mille phrases à lui envoyer, à mille reprises aujourd’hui. Pis hier. Pis tous les jours depuis que je suis revenue de chez lui, quand il a décidé que c’était assez un mois de «Tu me manques», de «Je te veux dans mes bras»,  et autres phrases absurdes auxquelles on croit toujours et qu’on se remémore quand tout ce qui reste ce sont des souvenirs et l’autocorrect. Parce que oui, cet autocorrect là commence à me faire chier. Quand il change mes x minuscules en majuscules (posez pas de questions) pis quand je veux juste écrire un mot qui commence par «R». Tout ce qu’il me donne, ce sans-génie d’autocorrect-là, c’est un prénom de gars. Composé en plus. Téléphone intelligent mon cul. Ça existe des téléphones émotionnellement intelligents? Amenez-m'en une cargaison, ça presse.

Sonnerie texto. Je sursaute à chaque fois. Peut-être qu’il va réagir à mon post, lui aussi et me texter juste pour que je le rassure que je ne vais pas débarquer chez lui à l’improviste. Je sais, vous vous attendiez à quelque chose de cute mais non, je suis blasée. Et réaliste.

snapchat dumb cellphone

On en reparlera. Une page par jour pour commencer c’est assez, non? Faudrait pas que je me noie dans l’émotion non plus, on se garde une p’tite gêne. En plus, j’ai pleuré ce soir, c’est rare. XXX (des becs custom)

Source de l'image de couverture: Pinterest

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