Le gars me donne rendez-vous pour bruncher aux Enfants Terribles dimanche midi. J’aime bien cet endroit et je n’y suis jamais allée pour le brunch – c’est parfait! Je me présente à l’heure. Je suis la première arrivée. Je prends une table, commande un café et un mimosa. Il semble avoir du retard… Beaucoup de retard! Pas de nouvelles.

Je suis déjà là, la place est cool et je suis une fille autonome : tant qu’à l’attendre, je vais manger!

C’est une heure plus tard qu’il arrive, alors que je n’y croyais plus. Il ne s’est pas levé : il est maintenant 13h00.

Il parle, parle, parle… Je pose quelques questions. Il parle de lui, parle de lui, parle de lui… et ne me pose aucune question! Ça, c’est de la masturbation, mon cher! Reste chez toi et soliloque devant le miroir en te touchant si tu préfères!

Il finit par me raconter qu’il a acheté un aspirateur industriel pour avoir le contrat d’entretien des marches dans le bloc de son condo. Je suis emballée par la nouvelle. Je lui demande donc : Est-ce que c’est ce que tu fais dans la vie? De l’entretien ménager? 

Lui : Quoi? Tu me niaises!? Ben non! Tu sais pas ce que je fais!?

Il est tellement stupéfait que je me demande s’il m’a déjà dit ce qu’il faisait et que ça m’aurait échappé ou bien si j’ai en face de moi une superstar qui m’est inconnue…

Moi : Non, je pense pas que tu me l’aies dit.

Lui : Bon ok, capote pas, là – il prend un air de fier champion - je suis policier!

Il attend ma réaction. Ok cool! Et t’aimes ça? Il ne comprend pas. Ben voyons, c’est sûr que j’aime ça! Il me juge. Sans subtilité.

Tu t’attends à quoi, chéri ? Que je déchire ma brassière et que je te saute dessus parce que tu me dis que tu portes la moitié d’un uniforme avec des pantalons de camouflage?

Source : giphy.com

Il continue:

Ouin, toé j’ai vu que tu étais « entrepreneure » - il fait les signes de guillemets avec ses doigts pour bien souligner son sarcasme -  mais t’sé, t’es pas vraiment « entrepreneure », facque je me suis dit que…

Je l’arrête, je trouve ça trop magique!

Moi : Ha parce qu’en plus de ne pas me poser de question, tu vas répondre pour moi! J’adore! Continue!  (L’humain me fascine.)

Lui : Ouin, facque je me suis dit que soit t’étais comme « travailleur autonome » - il refait les signes de guillemets -  mais que tu disais « à ton compte » . J’ai une cousine qui est agente d’immeuble pis elle dit qu’est à son compte, mais ‘est pas vraiment à son compte. C’est quoi, t’as une ‘tite compagnie de  « bejoux »?

« BEJOUX »! La mâchoire me tombe. J’oscille entre le rire et la stupéfaction.

Lui : Pis?

Moi : Parce que tu veux vraiment le savoir? Il ne répond pas.

Moi, le plus simplement du monde : J’ai quatre entreprises et je réussis très bien dans mon domaine.  Bon! Merci pour la discussion! Je dois y aller!

Il insiste pour m’accompagner jusqu’à ma voiture et (roulement de tambour) tente de m’embrasser!

Faut croire qu’y’a des gens qui ont du mal à décoder le langage verbal et non verbal.

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