Si tu regardes dans le dictionnaire pour le mot GayFriend, tu devrais y voir la description suivante : celui à qui tu demandes conseil sur tout, que tu n’écoutes pas la moitié du temps, que tu retournes voir en pleurant pendant qu’il te dit «J’te l’avais dit, fille». Étant le GayFriend de bien des dames, on va se jaser une fois de temps en temps d’un sujet juicy et déconseillé aux jeunes enfants. On va appeler ça l’Article GayTalk. St’en penses? Ces articles sont Not Safe For Work donc sois prudent lorsque tu lis cela au bureau ou à côté d’une religieuse dans le bus. Je ne connais pas tout, mais on va garder ça simple, chill pis on va avoir bien du fun. Deal ?

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Non je n'ai pas l'herpès, mais l'une de mes amies oui. Je pense que t'es assez mature pour savoir c'est quoi une ITS et quoi faire pour éviter d'en pogner une. On parle souvent de prévention, mais pas assez du "Quoi qui arrive quand t'en as une". On a sorti le vin, on a jasé longtemps et elle m’en a appris beaucoup plus que tous les épisodes du « Bus Magique » mis ensemble. En gros, elle m’a raconté ça :

« Que tes cuisses servent d’Airbnb à différents hommes ou que tu sois plus réservée sur ta vie sexuelle, il ne suffit que d’une seule fois pour te retrouver avec des petits visiteurs dans tes nouvelles bobettes de La Vie en Rose. Moi, j’avais une vie sexuelle assez active, mais je m’assurais que le gars porte un condom à chaque fois. Sauf la fois où j’étais bien trop saoule et que ça s’est passé à frette, comme y disent. Une couple de jours plus tard, j’ai vu 2-3 petites lésions sur mon pubis, genre des coupures de rasoir. No big deal. J’m’étais rasée tout ça y’a pas longtemps. Les heures ont passé, des lésions se sont rajoutées et j’ai commencé à capoter un peu. Je me suis rendue à la clinique le lendemain pis quand j’ai descendu mes petites culottes, j’avais un chou-fleur rose entre les deux jambes.

WTF.

Source : Giphy

Je suis rentrée chez nous avec la confirmation que l’herpès venait de signer un bail pour vivre dans mon corps pour toujours. J’étais en cr*ss après tout. Le gars qui m’avait donné ça, moi-même, la vie pis mon chat qui me regardait avec ses petits yeux pleins de jugement. Pendant les jours qui ont suivi, j’ai commencé à faire le deuil de ma vie sexuelle et ne plus rien vouloir des hommes. Ça turn off vite quand t’es sur une date et que l’autre te dit qu’il a l’herpès entre deux bouchées de pain. J’me suis levée un matin gris, pis je me suis dit que je ne devais pas être la seule. J’ai ouvert mon ordi pis au lieu d’aller sur Facebook, j’ai passé ma journée sur des forums d’informations, des sites médicaux et tout ce que je pouvais lire afin de gérer l’inconnu qui se passait entre mes jambes, mais aussi de gérer ce qui se passait dans ma tête ; un mix toxique d’anxiété, de peur, de dégoût, de tristesse, de frustration, de gêne pis de crème glacée mangée afin de refouler un peu mes émotions.

J’ai découvert que mes « crises » apparaissaient lorsque j’étais nerveuse, anxieuse ou en manque de sommeil. J’ai aussi découvert qu’il y a environ 80% de la population qui vivent avec l’herpès. Certains vont le porter sans jamais la développer alors que d’autres vont porter différents types d’herpès ; en gros, il y a le HSV1 (herpès buccal), le HSV2 (herpès génital) ainsi que ses cousins le zona et la varicelle. Je ne suis pas docteur, mais j’ai posé le plus de questions possible au médecin quand j’étais à la clinique afin de ne pas devenir paranoïaque.

Avec le temps, j’ai appris à vivre avec. Mais ça ne me tentait pas de vivre seule toute ma vie et d’avoir l’hymen qui repousse en raison d’inactivité sexuelle. J’ai décidé d’être honnête pis d’en parler. J’ai tranquillement recommencé à dater du monde, tout en les laissant savoir dans quoi ils s’embarquaient. Certains de mes amis m’ont dit qu’il existait des sites de rencontre spécialement pour les gens qui ont l’herpès. Not for me, sorry. Penses-tu que ça me tente de parler de comment on a pogné nos herpès pis tout pendant une première date ? Pas tant. Ce ne fut pas toujours concluant et j’ai pu terminer certaines rencontres très rapidement quand j’abordais le sujet.

Quelques mois plus tard, j’ai pu trouver un juste milieu avec le travail, ma condition sexuelle, ma vie sociale et tout le reste. Je sais quoi faire et comment réagir lorsqu’une crise fait son apparition ; c’est devenu une partie de moi tsé. Et depuis 6 mois, je suis en relation avec un homme qui est très au courant de ma condition et qui m’accepte ainsi. En raison de ses feux sauvages, nous pouvons avoir des relations orales « sans problème » ; il reste quand même qu’il est possible pour lui de contracter l’herpès. C’est déconseillé si ton partenaire n’a pas de feux sauvages par contre.

Pis by the way, oui c’est possible d’être heureux quand tu portes l’herpès. C’est juste un feu sauvage génital, pas la fin du monde. Je ne banalise rien, mais vaut mieux ne pas laisser la Drama Queen en soi prendre le dessus. Faut rester positif dans la vie, ma belle. »

Source : Giphy

Que ce soit l’herpès, la gonorrhée, la chlamydia ou n’importe quelle ITS, il est important d’aller consulter dès que quelque chose semble anormal, de s’informer auprès de professionnels de la santé, de prendre les procédures nécessaires et d’avoir une communication claire et honnête avec son/ses partenaires. C’est la moindre des choses, right ?

Sur ce, be safe x

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