«Ne pensez à rien.» Quand j'entends cette phrase, coup sur coup, ça me rend folle. Voyons. Il y a vraiment des gens qui sont capables de ne penser à rien et à faire le vide? Vraiment. Chapeau. Je doute que je serai un jour capable. Je suis tout le temps perdue dans ma tête. Même si je suis avec vous, il se peut que je sois aussi ailleurs en même temps. Il m'arrive souvent de penser à autre chose. Je ne fais pas exprès, c'est plus fort que moi. Je pense. Je pense donc je suis. Et après, je me fais dire de ne penser à rien. Je ne comprends pas. C'est plus fort que moi. Ça me fâche presque. Comme si soudainement, je me faisais prendre les culottes baissées. Non, moi, Camille, 29 ans, je ne suis pas capable de ne penser à rien. Cet art, je ne l'ai pas développé. C'est un peu comme le dessin, je me sens comme une personne hors du clan. Je ne fais pas partie de la gang qui a compris comment faire le vide au yoga. C'est dit.

Pis, vous avez probablement souvent lu ici que je tente d'apprivoiser le yoga, que j'essaye de me rapprocher de ce sport. Oui, c'est le côté plus mental que je trouve difficile. Et là. Bang. Fin 2016, j'ai ressenti du stress pour une des premières fois de ma vie. Comme si ça avait pris toutes ces années pour que je sente que j'en avais trop mis dans mon assiette qui déborde depuis que j'ai quinze ans. Je suis une workaholic assumée. J'aime travailler. Je me nourris de cette folie qui nait quand on participe à plusieurs projets qui nous passionnent. Mais parfois, on atteint notre limite. Et on ne savait même pas qu'on en avait une. Je suis partie en Thaïlande. J'ai décroché, mon rythme cardiaque a ralenti et j'ai cessé de sentir que je devais tout faire vite, bien, maintenant. Pas de temps d'attente. On est dans un monde qui va si vite qu'on oublie de s'arrêter pour voir qu'on est heureux. On l'écrit sur Facebook. À la place. Mais c'est loin d'être pareil. Je préfère de loin être heureuse sans vous le dire sur toutes les plateformes que de le dire et oublier que je le suis. Vous me suivez? J'ai ressenti du stress. Ça m'a fait bizarre.

Et ça a recommencé en revenant de Tahiti. Ce sentiment que ma gorge se serre, que je sens que je n'arriverai pas à tout faire. Que je tente de faire de mon mieux, mais que ce n'est jamais assez. Tristement. Et je me suis couchée sur mon lit. J'ai pris des grandes respirations. J'ai pensé à mes voyages, à ceux que j'aime. Et j'ai dit stop. Si j'essayais encore. Je me reconcentre sur ma respiration. Rien d'autre. Et je me mets à penser à mon chum, à notre fin de semaine. Stop. J'essaye de penser à rien.

Je n'ai pas réussi.

Mais ce 20 minutes, seule, à essayer m'a calmée. Alors ils avaient peut-être raison toutes ces personnes qui réussissent à ne pas penser pendant de longues minutes. Ça calme. Et ça enlève le stress. Ce stress que je ne connaissais pas. Et je préfère découvrir l'univers de la méditation que celui du stress. J'ai choisi mon camp.

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Le look:

Vêtements - Hyba

Lieu - Projet Atala – 6835 Chateaubriand

Photos - Vikki Snyder

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