En octobre dernier, j'ai eu la chance de partir pour onze jours de voyage sac-à-dos avec ma mère au Guatemala (je vous parlais d'ailleurs de l'histoire de ce voyage juste ICI). Trois jours après notre arrivée au pays, Marjolaine et moi faisions face à notre première randonnée d'un volcan et pas n'importe lequel: l'Acatenango. Reconnu comme une des montées les plus difficile de ce pays, nous avions choisi de la faire avec des guides expérimentés pour nous assurer du maximum de sécurité et de confort. Le somment de l'Acatenango est à 3 976 mètres d'altitude et il est juste à côté du Fuego.

À quoi s'attendre?

L'Acatenango peut faire peur à plusieurs personnes puisqu'il est classifié comme difficile. Le trek prend deux jours et on dort une nuit au camp de base, quelques mètres sous le sommet. La distance est d'un peu plus de 15 km avec une ascension de plus de 1700 mètres. J'ai trouvé cette randonnée plutôt facile et accessible, mais je sais très bien que ce n'est pas le cas de la majorité des gens. Il faut s'attendre à de grand dénivelés, des sols glissants et un climat changeant (pluie à gros soleil, en plus d'un froid mordant). Voici donc ma petite histoire...

Première journée

7h du matin, l'aventure commence.

L'équipe de Wicho&Charlie's nous attendait à leur auberge. C'est là qu'on prend le petit déjeuner tout en faisant une vérification du matériel. Wicho&Charlies's propose de louer le matériel et offre le minimum sans frais. Je préférais tout de même avoir mes propres choses puisque je suis habituée à mon matériel, mais si vous n'en avez pas, l'option est parfaite pour vous. On a besoin d'un minimum de quatre litres d'eau, d'un manteau chaud, d'un imperméable, d'une tuque, de gants, d'autres vêtements chauds, d'une lampe frontale, de bâtons de marche et de lunettes solaires. D'autres groupes demandent d'apporter une tente et un sac de couchage, toutefois Wicho&Charlie's a des abris permanents au camp de base, alors ça allège les sacs considérablement. Il faut toutefois penser qu'on devra aussi traîner sur soi son repas fourni. Pour tout ce matériel, j'ai utilisé un sac de 28 litres. PSST: apportez-vous du papier hygiénique biodégradable!

Après ce moment à se préparer, nous sommes montés dans un camion pour faire la route séparant Antigua des volcans. Le trajet demande un peu plus de 40 minutes.

10h30, la montagne est à nous.

Le trek commence de manière intense pour plusieurs. J'avoue que j'ai la chance de ne pas ressentir les effets de l'altitude. Je ne manque pas d'air, je ne me sens pas plus fatiguée. Ce ne fut pas le cas de ma mère. Dès les première minutes, alors qu'on monte dans une tranchée (qui ressemble à une tranchée de guerre) en sable et poussière volcanique entre deux champs, elle manque d'air. C'est le début d'un cinq heures où Marjolaine apprendra qu'elle tolère moins bien l'altitude avec l'âge. Mais elle était loin d'être la seule. Rapidement, dans le groupe, on ressent la fatigue. La randonnée commence de manière intense. Tout au long de cette section de la montée, on voit des gens qui redescendent le volcans et nous sourient: «chaque effort en vaut la peine» crient-ils souvent. J'en comprends donc qu'ils n'ont pas trouvé l'aventure facile.

N'ayez pas peur, le groupe a fait de nombreuses pauses pour aider les gens à s'habituer au manque d'oxygène, en plus, on s'arrête à mi-chemin pour manger. Le meilleur truc pour se sentir bien? Boire beaucoup d'eau.

Vers l'heure du midi, on arrive dans une forêt qui semble perdue dans le brouillard, on s'arrête pour manger.

Vous lirez partout que les gens arrivent épuisés à cette section. C'est vrai. J'ai vu les regards de fatigue. De mon côté, j'étais encore pimpante (notez ici que le groupe suit la vitesse des plus lents). Toutefois, si vous avez peur d'être de la première catégorie, sachez qu'après cette pause, on atteint une partie du trek qui demande moins d'efforts puisque le dénivelé est moins intense: fini les montées interminables! Le repas du midi, fourni par Wicho&Charlie's, est un délicieux sandwich végétarien.

La maison d'une nuit: le camp de base

C'est vers 15h30 qu'on atteint le camp de base à 3600 mètres. On avait la chance d'avoir de petits abris déjà en place. C'est un beau luxe! De cet endroit, on peut voir le Fuego devant nous qui crache de la lave presque sans cesse. On entend aussi ses vrombissements... c'est assez intense!

Le petit plus: se rendre sur le Fuego

16h30, les guides nous proposent de faire l'ascension du Fuego, si le coeur nous en dit...

J'aime l'aventure et le sentiment de voir le plus de choses possible quand je voyage. Quand ma mère a choisi de faire l'Acatenango, elle m'a montrée des vidéos où l'on voit clairement la lave du Fuego. Cette partie de la randonnée est facultative. De notre groupe, cinq personnes ont choisi de la faire et quatre se sont rendues au bout (une personne est revenue au camp de base quand on a croisé un autre groupe de marcheurs). Nos guides nous ont demandé plusieurs fois si nous étions convaincus de vouloir la faire, comme c'est encore plus ardu comme partie de randonnée. On doit mettre des casques au cas où le volcan s'amuseraient à lancer quelques petites pierres, sait-on jamais! Il faut redescendre un segment de l'Acatenango sur l'autre flanc et ensuite monter le Fuego dans un sentier moins bien balisé. Une fois le coucher de soleil, il faut alors revenir sur ses pas. Tout ceci demande environ quatre heures, mais cela a demandé six heures à des groupes par le passé. Est-ce que j'avais peur? Non. Je voulais faire cette partie du trek à tout prix! J'avais encore de l'énergie pour quatre et je ne ressentais pas du tout les effets de l'altitude. Par contre, j'étais la seule de tout mon groupe avec autant d'énergie. Et on l'a ressenti durant cette section du trek. Il faut se dire que le retour se fait à la noirceur, que la pluie s'est mise à tomber et qu'il fallait rester en groupe.

Ceci étant dit, je recommande fortement de prendre cette option si vous voulez vivre l'expérience à 100%, mais je comprends que si vous ne pensez pas avoir la forme physique pour faire cette partie de l'aventure, vous allez préférer rester au camp de base. Par contre, j'ai vécu des moments magiques en voyant la lave à travers les nuages et à entendre les grondements du volcan qui est encore si actif. J'ai adoré ce moment du voyage!

21h, nous sommes de retour au camp de base.

C'est l'heure de rapidement manger nos pâtes, prendre une guimauve autour du feu de camp et aller se coucher dans les petits abris. Il nous faut prendre des forces pour continuer de marcher le lendemain. Notons que les abris ont des matelas épais, des gros sacs de couchage et des couvertures. On dort vraiment bien!

Le lendemain matin: la montée au sommet de l'Acatenango

3h45 du matin. Le réveil sonne.

J'aurais pris plus d'heures de sommeil. Je m'active dans le froid pour monter jusqu'au sommet. De notre groupe de 8, nous ne sommes que 3 qui se levons, les autres préfèrent rester au camp de base. Il est vrai que certains ont fait la montée optionnelle de la veille et que leurs jambes les font trop souffrir alors que d'autres ont des problèmes d'altitude. La montée demande en moyenne une heure et demie dans le noir, dans le sable qui glisse sous nos pieds. C'est une section plus abrupte de la montagne et la pierre volcanique rend le tout plus technique. De plus, on ne peut pas marcher trop lentement, il faut atteindre le sommet pour 5h30 afin de ne pas manquer le lever du soleil. Je marche avec excitation! Comme une petite fille, j'ai hâte de voir la surprise... et je n'ai pas été déçue. Ce fut un des plus beaux levers de soleil de toute ma vie. Dans le froid du haut du volcan (j'avais deux manteaux et une couverture et je grelottais), on voit les villes se réveiller et la lave lentement disparaître... c'est purement magique!

8h, c'est le temps de prendre le chemin de la descente.

Oh que je serais restée plus longtemps sur le volcan! La descente se fait facilement. Maman a même couru par moments. Les marcheurs ressentent qu'ils ont de plus en plus d'oxygène! Prêts à remonter dans la camion vers Antigua, en moins de trois heures, nous sommes déjà en bas. Ô, quelle épreuve cette descente pour les genoux!

Voici les personnes avec lesquelles j'ai vécu ces deux journées merveilleuses sur le volcan Acatenango. Vous remarquerez que l'âge moyen des participants de notre groupe est plutôt élevé. Nous étions le groupe avec la moyenne la plus haute que j'ai vu sur la montagne (le groupe de Wicho&Charlie's du lendemain semblait avoir une moyenne d'environ 25 ans, alors c'est peut-être aussi un hasard). C'est probablement parce que Wicho&Charlie's n'est pas la moins chère, mais ils ont des valeurs auxquelles j'adhère. Tous leurs guides ont accès à des cours d'anglais (financés par l'entreprise) pour être de meilleurs guides, ils ont des politiques écologiques et j'en passe...

Allez-vous l'oser?

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