Vivre avec un TDA: ma relation avec moi-même et les autres

Du plus loin que je me souvienne, je n’ai jamais fait de recherches sur le trouble déficitaire d'attention. J’ai reçu ce diagnostic au début de mon parcours universitaire et je n’ai fait que l’accepter ainsi. Je n’ai jamais su ce que cela impliquait concrètement pour moi jusqu’à récemment.

Dès le début de ma scolarité à l’école primaire, quelque chose semblait lourd dans mon apprentissage. Je ne comprenais pas pourquoi je faisais mes devoirs de 4e année jusqu’à neuf heures le soir alors que mes amies terminaient leurs exercices en quarante-cinq minutes seulement. Mes parents sont entrés en contact à maintes reprises avec mes enseignants pour tenter d’alléger la charge de travail qui semblait trop élevée à leurs yeux. Ce n'est que mon médecin de famille qui m'a suggéré de remplir un questionnaire vers mes dix-huit ans,  soupçonnant quelque chose, ayant elle même ce trouble. 

J'ai essayé la médication pendant un an et demi, mais j'ai réalisé que ce n'était pas pour moi.

Bien que j’ai terminé mon parcours scolaire avec succès grâce aux mesures auxquelles on me permettait avec ce diagnostic, je ne savais pas que le TDA fluctuait aussi sur ma personnalité et mes relations. Alors que beaucoup de traits de ma personne descendent évidement de mes gênes, ce n’est que récemment que j’ai découvert qu’une partie de ma personnalité pouvait être rattachée au trouble du déficit d’attention.

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À quel point j’aurais aimé, il y a quelques années, qu’on m’explique cette partie de moi et son impact dans mon quotidien! Je sens que ça aurait aidé mon entourage à mieux me comprendre et à m'accepter.

En fait, pour les gens avec un TDA, tout est plus intense et amplifié. Notre cerveau a de la difficulté à faire le tri. Notre esprit est toujours en train d’imaginer, de créer, de penser. Il n’y a pas de bouton « pause ». J’écris donc ce texte dans le but d’aider ceux qui ont un enfant, un proche ou un conjoint avec un TDA/H.

Je vais tenter de mieux vous faire comprendre cet univers complexe en vous racontant quelques parts de mon combat avec celui-ci, puis en vous listant des caractéristiques propres à la personnalité d’une personne atteinte du TDA.

Difficulté de concentration

Évidemment, le trouble du déficit d’attention fait en sorte qu’une personne qui en est atteinte a de la grande difficulté à se concentrer dans des situations qui sont naturelles pour d’autres. 

Pour ma part, j’adore écouter les autres, mais c’est plus fort que moi: j’ai plus de difficulté à retenir toute l’information qu’on me donne. Parfois, il va t’arriver de me répéter quelque chose que tu m’as mentionnée quelques semaines auparavant, et ce sera comme si c’était la première fois que tu m’en fais part. Je ne fais pas exprès!

À l'université, par exemple, mon cerveau se déconnecte après ce qui semble aussi rapide que huit minutes. Que je sois en train de prendre des notes ou fixer le professeur attentivement car je veux absorber toute l’information qu’on me donne, mes yeux iront regarder la coiffure de la fille à deux rangées de moi. Je vais commencer à me demander quel produit anti-frisottis elle doit utiliser. Je vais commencer à penser à ce que je mange pour souper, ce que j’ai envie de faire ce week-end. Je vais avoir des flashs qui arrivent dans mon cerveau sans crier garde. « Ah! N’oublies pas que tu dois payer ta carte de crédit tout à l’heure », ou « Il faudrait que je prenne des nouvelles de telle ou telle personne aujourd’hui, je me demande comment elle va ». Et ce même s’il s’agit d’une séance d’information hyper importante. Mon cerveau n’arrête pas. 

Et surtout, mais surtout, le fameux « mangeage » de carottes en classe. Mon pire ennemi; lorsqu’un élève se met à croustiller dans le local, je ne peux plus rien faire. Je ne peux plus écouter le prof car mon cerveau est maintenant 100% concentré sur ce bruit qui m’horripile, je regarde la personne qui a décidé d’emmener le légume le plus croquant existant sur cette Terre en m’impatientant, je bouille en dedans, et pourtant je regarde autour de moi et personne ne semble remarquer ce qu’il se passe; leur attention est toujours sur le prof. Moi je ne suis pas capable de faire abstraction.

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Inquiétude 

J’ai toujours eu une personnalité plus anxieuse et été une personne qui s'inquiète facilement. Je ne savais pas que c’était aussi une caractéristique reliée à mon trouble. En effet, comme mon cerveau est constamment actif, je pense beaucoup, je suis très sensible à mon environnement.

Émotivité

Le trouble du déficit de l’attention est reconnu pour être accompagné d’une grande émotivité et de changements soudains d’attitude. Pour ma part, lorsque je me retrouve dans un état émotionnel prononcé, j’ai de la difficulté à me recentrer. Quand je ressens une émotion forte, tel que le stress ou la colère, non seulement ce sentiment est amplifié, mais j’éprouve beaucoup de difficulté à passer à autre chose; il s'empare de moi. Toutes autres tâches, conversations, ou situations sociales seront difficiles à effectuer.

Je ressens beaucoup de culpabilité car j’ai beaucoup de difficulté à contrôler et contenir mes émotions sur le moment. Alors que la plupart des gens sont capables de ressentir une émotion et de la garder au fond de leur tête, la mienne demeure en surface et m’empêche de voir clair.

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Intuition

Un aspect plus positif de ce trouble est sans aucun doute qu’il est relié à un sens aigu de l’intuition. On dit que les gens TDA voient au travers des simples apparences. Ce qui fait que dans la plupart des cas, les gens ayant ce syndrome ont un grand côté créatif, artistique et inventeur.

Anxiété sociale

Alors que j’ai accepté il y a de cela un bon moment que je n’étais pas quelqu’un d’excessivement sociable, j’ai découvert qu’il s’agit d’un autre facteur relié au TDA. Comme les gens portant ce diagnostic sont constamment en train d’évaluer leur environnement et de penser, il peut arriver que certains se sentent moins à l’aise que les autres dans des situations sociales. On y retrouve une certaine peur de faire quelque chose d’inapproprié, de dire quelque chose qui ne sera pas pertinent, qui feront que certains de ces gens seront considérés comme gênés ou non-intéressés.

Passion

Comme mentionné plus haut, tout est amplifié dans le cerveau d’une personne qui possède un TDA. Les émotions, les mots et les pensées sont forts. Quand la personne atteinte de ce trouble véhicule bien cette partie d’elle-même, ceci se traduit tout en intensité en perspicacité; ce qui crée le charme de cette personne! Que ce soit dans certaines activités qui l’intéressent ou dans ses relations, la personne avec TDA est reconnue pour se donner à fond.

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Au final, si vous êtes reliés de façon quelconque à une personne qui possède ce diagnostic, apprenez à être plus attentifs et patients face à leur combat mental quotidien. Ce qu’il vous est facile de réussir ne l’est peut-être pas pour eux. Si vous voulez approfondir vos connaissances à ce sujet, je vous dépose ici et ici des pages d'information.

Alors que les personnes souffrant du trouble déficitaire d'attention avec ou sans hyperactivité sont souvent stéréotypées comme détachées et désorganisées, on retrouve plusieurs artistes, écrivains, inventeurs et chefs d’entreprise avec ce trouble.

Leur créativité, leur passion et leur grande sensibilité font d'eux des gens uniques!