Ces temps-ci, je me pose bien des questions sur ce qu’on pourrait appeler : mon futur. Je discute avec mes bonnes amies qui font aussi partie de la même réalité que moi, soit celle d’étudier ou de travailler dans le domaine de la relation d’aide et de l’éducation.

Ces temps-ci, on est tous un peu à boute de nos professions. On commence à peine à mettre le pied dedans et on est déjà écœurées comme si ça faisait trois mois qu’on mangeait du pâté chinois pour souper. C’est triste dit d’même, mais comme y disent le monde en haut, si tu manges, tu manges, tsé, tes besoins y sont comblés anyway.

Ces temps-ci, on se sent tout croche. On se remet en question sur un métier qu’on a même pas commencé à exercer. On se fait dire que ce n’est pas un métier facile à longueur de journée, avant même d’avoir eu la chance d’essayer. Alors comme toi, j’ai passé près de tomber dans ce bateau-là. Parler du négatif et de l’enrichir. Parler de la non-reconnaissance qu’a le système sur notre métier, chialer sur nos conditions, voir nos charges de cas se multiplier et avoir aucun contrôle sur notre travail.

Ouais, t'as raison, pour deux minutes j’y ai pensé d’écrire là-dessus, mais je me suis dit, ajouter du négatif par dessus du négatif, ça va apporter quoi de mieux? C’est comme regratter le bobo et de le faire saigner encore, ça fait du bien sur le coup, mais ça mène à rien au final... tsé « on ne nous permet pas de bien travailler » on l’a tous entendu. Mais on a du jugement professionnel, non? Qu’on s’en serve! On dit à nos clientèles de faire preuve d’empowerment, et nous là-dedans, l’applique-t-on vraiment?

Si à la place de s’essouffler à nager contre le système, on s’arrêtait et qu’on réfléchissait. Si on s’aidait tous, collectivement, à revendiquer nos droits, il y aurait peut-être un brin de changement. Parce que pour bien travailler, t'as raison, il faut de bonnes conditions, mais pour ça, alors il faut négocier !

Donc au lieu de s’acharner négativement sur le système, faut se mettre ensemble pour qu’on soit reconnu pour notre vraie valeur, parce que OUI on est important ! Qu’on se lève tous et toutes debout et qu’au lieu de laisser le système nous démolir, on change les choses par nous-mêmes. Parce qu’un système, ça se change pas en un claquement de doigts et encore moins avec un lot de chialage. Le système ce n’est pas eux, c’est nous, et on se doit de changer ce qui doit être changé. Pour nous, pour notre santé mentale et physique, pour nos clientèles, pour les enfants de demain, pour les plus vulnérables, parce qu’on en a besoin et parce qu’eux aussi.

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Source image : Pixabay

L’espoir est là, l’espoir c’est nous. Et là c’est le temps de montrer qu’on aime ce qu’on fait et qu’on le fait avec tout notre cœur. Si on ne s’assume pas, si on ne se reconnait pas nous-même, et bien, personne ne le fera.

C’est vrai, vous avez raison. Ce n’est pas un métier facile, mais il en vaut la peine.

Souviens-toi que de te sauver, c’est de sauver le monde aussi. À ce que je sache, notre métier c’est de défendre les droits des autres. Est-ce qu'on serait capable de défendre les nôtres pour une fois?

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