Dès qu’on arrive sur le marché du travail, on nous répète sans cesse qu’il faut mettre de l’argent de côté pour notre retraite, pour « nos vieux jours ». On nous dit qu’il faut rester en forme, qu’il faut bien manger, ne pas fumer et éviter les abus.

Mais mentalement, comment on se prépare à ça, vieillir? Quand on cherche sur Internet, on ne s’adresse pas aux trentenaires ni aux quarantenaires. C’est comme si avant d’avoir 50 ans, on ne parlait pas de ça. Comme si ça n’allait jamais venir.

Pourtant, ça s’installe sournoisement

Tranquillement, on voit des cheveux blancs apparaître. De petits fossés se tracent un chemin sur notre front, des pattes-d’oie forgent leur place au coin des yeux. La flexibilité en reperd, certains efforts sont plus difficiles. On ne peut plus veiller tard comme avant! Ça, c’est un début. Mais au lieu de nous dire comment se préparer à la suite, on nous suggère des soins rajeunissants ou des crèmes miracles. Pourquoi ne pas tout simplement nous accompagner dans cette étape inévitable?

Je vais essayer de commencer à y penser

Du haut de mes 40 ans moins 4 (oui, je me prépare au fameux 40, 4 ans d’avance), je veux commencer à mettre la table pour dans 10, 20, 30 ans. Je prends pour acquis que je vais m’y rendre sans trop de bobos, parce que si je suis toujours en mode YOLO, je serai une p’tite vieille de 75 ans avec une mentalité de trentenaire qui ne comprend rien de ce qui se passe.

Je ne veux pas me stresser avec ça, mais je veux simplement me préparer mentalement, tout comme on se prépare, ado, à devenir adulte. Tout comme on se prépare, avant de finir l’école, à entrer sur le vrai marché du travail. Tu ne trouves pas ça étrange qu’on ne parle jamais de la vieillesse? C’est comme si c’était tabou. Pourtant, on est entouré d’aînés, mais ils sont rarement mis en lumière ou glorifiés.

J’ai compris qu’il y a deux manières de vieillir : devenir amer et bougon, ou accepter de manière positive cette étape comme une nouvelle phase avec ses défis à relever. J’espère qu’une fois rendue là, j’opterai pour la deuxième. Mais je pense que ça se fait graduellement. En commençant avant la cinquantaine. Et pour y arriver, je pense que je dois dès maintenant prendre certaines habitudes. Je me permets, bien humblement, de te les partager au meilleur de ma connaissance et de mes observations.

vieille femme, mains croisées

Source image: Unsplash

Apprendre à dire « j’ai besoin d’aide »

En vieillissant, nos facultés diminuent, c’est inévitable. Si on a toujours été du genre à se débrouiller seul, ce sera difficile, selon moi, d’aller chercher de l’aide lorsqu’on en aura besoin. Je pense que c’est important de commencer dès maintenant à le faire même s’il faut piler sur son orgueil.

Rester informé de ses droits

Les lois changent, et lorsque je serai à la retraite, je veux savoir quels sont mes droits. Malheureusement, certaines personnes abusent des aînés parce qu’ils sont justement mal informés, isolés et vulnérables. En ce moment, il y a des programmes d’aide à domicile et d’autres formes de soutien pour les personnes âgées. Même si tu n’es pas rendu là, c’est important de savoir ce genre de choses, ne serait-ce pour tes parents, tes grands-parents ou d’autres personnes dans ton entourage.

Faire ton t…

Oui, faire son testament. Je sais, c’est un peu sinistre. Mais penses-y! S’il t’arrive quelque chose (je parle de maintenant et non à ta retraite), il se peut que personne ne sache où sont tes économies. Pas besoin de dépenser une fortune avec un notaire… si ta situation financière est « normale » (c’est-à-dire que tu n’as pas de comptes en Suisse, par exemple), tu n’as qu’à faire un papier écrit à la main ou à l’ordi, le signer, faire signer deux témoins et le dater. Écris à qui iront tes biens, et voilà. Ça ne prend que quelques minutes et ça ne coûte rien. Surtout, ça peut éviter beaucoup de problèmes à tes proches. Éventuellement, en vieillissant, c’est préférable de faire un vrai document notarié. Ce papier, c’est un avant-goût.

Apprendre à vivre seul

Personne ne sait ce que l’avenir lui réserve. Aujourd’hui, on peut être entouré de notre famille et de nos amis, mais dans quelques années, rien ne garantit qu’on aura autant de gens autour de nous. Je ne veux pas être défaitiste, mais quand on regarde les faits, on constate que les personnes âgées se retrouvent parfois seules. Même à la résidence, on peut se sentir seul en étant entouré de gens.

Ce que je veux dire, c’est que c’est important d’apprendre à passer du temps seul et d’être capable d’apprécier ces moments-là sans angoisser. C’est toujours possible de se faire des amis, quel que soit notre âge. Mais si on tombe dans un « entre-deux », le temps d’un déménagement ou d’un imprévu, le temps passé seul ne sera pas aussi dramatique si on en a fait l’expérience avant.

vieilles personnes
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Trouver d’autres intérêts

C’est certain qu’en vieillissant, nos intérêts changent. À 20 ans, je ne faisais pas les choses que je fais aujourd’hui. Dans 15 ans, j’aurai probablement développé d’autres passions. Tout change. Mais une chose est sûre : si tu n’as qu’un seul intérêt dans la vie et qu’un jour, tu ne peux plus le faire, ton monde va s’écrouler. Je le constate avec des gens autour de moi qui n’avaient qu’une seule chose en tête toute leur vie : le travail.

Maintenant qu’ils sont à la retraite, ils sont complètement désemparés. Si toi, ta seule et unique passion c’est le CrossFit, je t’appuie à 100 %. Le sport, c’est super important. Mais si un jour, tu ne peux plus le faire, qu’est-ce qu’il va te rester? Je pense que c’est important, indépendamment de notre âge, de cultiver la curiosité pour plusieurs domaines, ne serait-ce que pour se sortir un peu de sa zone de confort et explorer d’autres possibilités. Une fois rendu au « bel âge », on aura une facilité innée à essayer quelque chose de nouveau.

 Parler à des aînés

Quoi de mieux pour démystifier et comprendre quelque chose que d’en parler et de poser des questions? Ce qui me rend particulièrement curieuse, c’est de savoir ce qu’ils feraient s’ils avaient la chance de revenir à 30 ou 40 ans. Que feraient-ils différemment? Quelle décision prendraient-ils? Je pense qu’on peut grandement s’inspirer de ceux qui sont déjà passés par le chemin qu’on s’apprête à prendre.

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