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Je t’ai dit que je serai due pour publier un texte et tu m’as dit: écris un texte sur moi. Mon gars, je sais que tu as lancé ça à la blague et que t’es pas prêt à ça.
Mais mon pauvre, cette phrase-là, je l’ai prise bien au sérieux. Pas comme avec tout ce que tu as pu me dire, parce qu'il faut prendre ça au 200e degré pour ne pas finir blessée. Ce que tu ne sais pas en me disant ça, c’est qu’il y avait déjà trois ou quatre brouillons en ton nom. Quatre ou cinq lancées de mots quand la frustration et l'incompréhension prenaient le dessus sur ce que je pouvais verbaliser ou quand j’en avais plein mon cul de passer mes rides de char avec Mercy de Brett Young dans le tapis.
Je sais que tu sens déjà un brin de dégoût et de frustration dans les trois phrases ci-haut. Tu me connais mieux que bien des gens et tu sais que j’ai tendance à garder mes sentiments pour moi surtout devant toi, question de ne pas perdre la face. Parce que tant que les choses ne sont pas dites, tu peux encore en rire un peu? Même moi, j’ai trouvé un peu le moyen de rire de cette situation que je qualifierais de pathétique. Pas comme Sir Pathétik, plus comme: « ma belle c’était écrit dans le ciel, mais t’étais trop conne. ». Au moins, je suis encore capable de faire des rimes. Finalement, cette histoire-là ferait une belle chanson à chanter en voiture pour get over it.
Si tu sens autant de frustration, c’est que je suis totalement tombée sous ton charme et que ça me fâche un peu d’avoir eu aucun contrôle sur ça. Je me suis tellement menti à moi-même sur le ô combien j’avais les joues rosées quand je prononçais ton nom. Le problème, c’est que toi, t’as continué à alimenter tout ça en me regardant rougir.
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Ma version à moi était beaucoup plus digne d’une histoire à l’eau de rose avant que je réalise qu’au fond ce que t’aimais c’était d’avoir le l’attention, pas mon attention, l’attention, tout court. J’ai tellement joué à l'indifférente que j’ai fini par croire moi-même a mon jeu d’actrice. C’était digne de Vin Diesel dans Fast and Furious ou Dwayne Jonhson dans tous ses films au fond. Une fausse dure à cuire, tu comprends. Mais au final, j’ai rien gagné aux Oscar, sûrement parce qu’on était 5-6 en nominations pour le film de l’année, ou de ton été.
Dans mon scénario à moi, il y a quelque chose d’inévitable entre nous deux. Une tension qu’on peut sentir de l’autre bord de l’écran. Une complicité qui fait briller nos yeux quand ils prennent le temps de se plonger l’un dans l’autre. La liberté d’être moi-même sous toutes mes facettes et voir tes expressions changer selon mes émotions du moment. Mais tu nous as jamais vraiment laisser vivre cette belle histoire-là ou du moins tenter, au risque de nous dire que finalement, c’était pas si beau que ça. Même les personnages secondaires ne comprennent pas pourquoi t’as jamais accepté de signer pour ce script-là. Après une soirée arrosée et huit gin-to dans le corps, j’ai eu le courage de t’affronter. Ce fut probablement mon pire move de 2020. Je te jure que la pandémie a rien à voir si on compare à comment je me suis sentie les semaines qui ont suivi.
On dit que le temps fait bien les choses. J’ai pris du recul, beaucoup de recul. Tu l’as remarqué, on le sait. J’ai compris que tout était mieux sans toi, que finalement, je te voulais seulement comme personnage secondaire. Un figurant, voir même. J’ai compris que je n’avais pas envie de dépenser autant d’énergie sur un film à suspense plate, dont on connaît déjà la fin. Une petite dose d’adrénaline pour finalement juste être déçu. Parce que ces histoires-là ne finissent jamais si bien que ça. Je ne t’en veux pas, mais pour moi, c’est mieux de te ranger dans un petit tiroir où je ne te vois pas. Comme ça, je peux juste un peu oublier que t'existes. Je t’ai mis dans un tiroir qu’on verrouille à double tour et que seule moi détiens la clé. Comme ça, cette fois-ci, tu ne pourras pas revenir quand bon te le semblera. Cette fois-ci, ce sera moi qui déciderai quand je voudrai bien qu’on soit amis, pour de vrai, cette fois-là.