Il m’arrive de ne pas comprendre pourquoi tu n’es plus là. Je sais parfaitement comment ta vie s’est terminée, mais mon cerveau n’a toujours pas compris pourquoi c’est arrivé… à toi? Je sais que personne ne mérite d’être malade et que la justice n’a rien à voir là-dedans, mais tu aurais dû avoir 65 ans.

Tu aurais dû avoir la chance de voir grandir tes petits-enfants.

Tu aurais dû continuer à chanter faux tout en dansant sur des chansons de Noël et tu aurais dû continuer d’avancer dans la vie avec tes enfants à tes côtés. Tu aurais pu continuer à nous apprendre comment être heureuses. Tu aurais pu continuer à nous accompagner dans nos périples, mais au lieu de cela… tu nous auras appris comment prend fin la vie.

La vie ne nous quitte pas avec de grands artifices et elle ne laisse pas derrière elle beaucoup d’espoir.

Sans chanson triste, elle prend fin dans le silence comme si tout le bruit de la peine s’arrêtait un instant. Maman, alors que tu avais occupé 32 ans de ma vie, ta vie à toi s’est arrêtée comme si de rien n’était. Me laissant l’impression que nous avançons vers une finale qui n’a rien d’exceptionnel, la fin de ta vie m’a permis de comprendre que le parcours pour se rendre jusqu’au bout devait être mémorable.

La vie ne prend pas fin comme elle a commencé.

Elle ne tient pas compte de la douleur et de la tristesse. Elle se termine sans tenir compte des émotions et elle s’éteint même lorsque tout le monde essaie de la protéger du vent. J’ai regardé la vie s’en aller tranquillement et cette attente m’a semblé une éternité. Elle semblait s’étirer dans la souffrance, voulant nous rappeler de ne jamais oublier qu’il faut en profiter.

Il m’arrive de ne pas comprendre pourquoi tu n’es plus là, mais je sais que la fin de ta vie m’aura appris quelque chose. Elle me rappelle que le temps passe sans tenir compte du temps et que le bonheur se choisit sans tenir compte du malheur. Tu aurais dû avoir 65 ans, mais le maintenant aurait été différent et le futur ne m’aurait pas apporté ce que la vie me réserve. Je n’aurais pas appris que le bonheur se choisit et je n’aurais pas su que la beauté de la vie se trouve auprès des personnes qui nous entourent.

J’aurais aimé que mes enfants s’imprègnent de toi.

Même en essayant de leur imager la beauté de ta personne, je n’arriverai jamais à leur faire réaliser à quel point tu étais merveilleuse. J’aurais aimé que la vie te conserve à mes côtés, mais je sais que tu m’auras entraîné là où la vie devait me mener.

Image de couverture de Kristina Tripkovic
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