Avant de débuter la lecture, je tiens à ce que vous sachiez que je ne suis pas meilleure que personne et que moi aussi j’ai, parfois, une certaine difficulté à différencier mes amis avec l’arrivée des réseaux sociaux. Ce texte n’est qu’un texte d'opinion sur ce que je pense de la situation. Parce que selon moi, c’est un petit fléau à corriger au plus vite.

Te rappelles-tu de ton primaire? Comment est-ce que tu te faisais des amis? Quand tu trouvais qu’une personne était sympathique, tu n’avais pas le choix, tu allais en personne lui dire et juste commencer une amitié. Ensuite, vous pouviez vous appeler. Tout bonnement, à huit heures du matin, pour vous retrouver dans le parc et partir votre journée!

C’était beau. C’était simple. C’était la nature humaine. Le contact réel et « normal » entre deux personnes. Ben oui on avait des chicanes, on devait s’affronter en personne pour ça! Et pour ceux qui se demandent, oui, les enfants sont méchants et ils le seront toujours dans leur grande naïveté. C’est en personne qu’on était témoin de l’intimidation et on était une gang pour réagir avec la victime. Personne tout seul derrière son écran le soir, naïf, jeune, à fleur de peau, incapable de savoir quoi faire.

Puis le secondaire. Ahhhh, là où on apprenait la vie! À la dure, parfois, oui! Là où les réseaux sociaux ont commencé à arriver. Plus vers la fin du secondaire, parce qu’avant, il y avait les messages textes. À ma connaissance, ceux-ci étaient bien gérés. C’était nouveau, c’était le fun. On prenait le téléphone de nos parents ou on avait le nôtre. On le prenait plutôt comme une aide à se dire des petits mots gentils ou où on était rendu dans notre trajet de bus.

C’est au Cégep que j’ai compris la puissance des réseaux sociaux. La grosse puissance mauvaise que certains avaient déjà découvert. Plusieurs vivaient de la cyber intimidation. Certains jeunes ont commencé des dépressions. Je sais qu’il y en avait avant, mais, de plus en plus, on en parlait! Les gens étaient toujours sur leur cellulaire ou leur ordinateur, voulaient s’afficher. On ne savait pas où cela menait, on se donnait totalement.

Puis, c’est là que les ravins se sont creusés entre les humains. Pas juste les jeunes, les parents ont aussi dû prendre le tournant pour comprendre tout ce qu’il se passait là. On ajoutait tout le monde dans nos amis Facebook. Un gars dans un bar, un collègue de travail, une fille qu’on trouvait gentille, n’importe qui. Et je dois dire que l’appellation de Facebook est forte... Ça devenait nos amis. BOOM!

application facebook raturée stylet noirSource image: Unsplash

À ce moment-là, je ne comprenais pas l’ampleur. Mais maintenant, je trouve que c’est exactement ce qu’il fallait pour encore plus mêler les jeunes, les adolescents, dans leur recherche identitaire. Une période tellement importante... Puis, il y a eu les concours de likes, les « moi j’ai plus d’amis que toi ». Et on avait pas encore Instagram à ce moment-là! Seulement nos Skyblog dans lesquels ont décrivaient nos amis et notre personnalité. Les choses qu’on aimait et les choses qu’on aimait moins. Sans oublier le chat, où on faisait des concours du plus beau statut!

Sans parler d’Instagram, parce que cette plateforme mérite un texte à elle seule. Je pense que Facebook est venu brouiller la norme. Hein... Pas si bien que ça.

L’autre fois, j’écoutais Un souper presque parfait et j’ai vu un gars avec qui j’allais à l’université. Premier réflexe: « hey, c’est mon ami! » Lire ici: homme que je n’ai pas vu depuis huit ans et avec qui je n’ai pas entretenu de relation particulièrement amicale. Dans ma tête de fille qui n’a pas réfléchi, je l’avais déjà côtoyé, je l’avais dans mes amis Facebook, c’était mon ami! Et là je me suis dit: WTF? Je suis vraiment rendu là? ON est vraiment rendu là?

Reprenons ici la définition du mot « ami » dans le Larousse: « qui est lié d'amitié avec quelqu'un ».

Ok.

Amitié, donc: « sentiment d'affection entre deux personnes; attachement, sympathie qu'une personne témoigne à une autre ».

Est-ce que je ressentais ça pour ce gars-là? Pantoute! Je ne lui avais pas adressé la parole depuis... Sept ans environ!

Pour moi, c’est grave la façon de penser contemporaine qui erre dans mon cerveau. Il faut que j’arrange ça à tout prix. Et ayant fait le calcul, je ne veux pas mettre la faute sur quelqu’un ou quelque chose, mais ça a tout à voir avec Facebook et ses standards d’amitié!

quatre personnes qui tiennent devant coucher de soleilSource image: Unsplash

Donc pour ceux que j’aime, pour mes amis vrais avec qui je jase, avec qui je vire des brosses, avec qui je n’ai pas peur d’être vulnérable, à qui je confie mon fils parfois, avec qui j’aime être, je m’excuse. Vous êtes importants. Je promets de porter une attention particulière à ça!

Réfléchissez-y, ça vaut le coup!

Source image de couverture: Unsplash
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