Ta vulve, ton vagin

Mesdames (et messieurs, soyez les bienvenus), on va mettre quelque chose au clair rapido presto.

J’en ai assez de l’utilisation erronée du terme « vagin » pour décrire les organes génitaux externes des femmes* ou des personnes ayant un vagin (tu pourras bientôt lire notre article sur l’identité de genre si cette dernière phrase te fait sourciller!).

TA VULVE (dis-le à voix haute, s’il-te-plait, fais-moi plaisir, c’est un beau mot, il va te donner des frissons dans les joues, tu vas voir : « vvvvulvvve ») est la partie externe de tes organes génitaux.

Elle est constituée du pubis, aussi appelé le Mont de Vénus (l’endroit où tu retrouves la majorité de tes poils pubiens!), des grandes lèvres, des petites lèvres (qui s’avèrent parfois être plus longues que les grandes lèvres, n’en soit pas surprise, c’est fort commun), du clitoris et de son capuchon (une petite peau protectrice, au même titre que le gland est recouvert par le prépuce) et enfin, du méat urinaire.

TON VAGIN, quant à lui, fait partie de tes organes génitaux internes. Le vagin est un organe en forme de tube qui relie l’utérus à la vulve. C’est aussi là que se retrouveront le spéculum lors d’un examen gynécologique et le pénis, les doigts ou les objets sexuels lors de rapports sexuels vaginaux.

Le vagin est entouré d’autres organes qui constituent l’appareil reproducteur féminin : le col de l’utérus, l’utérus, les trompes de Fallope, les ovaires ainsi que diverses glandes.

IL T’EST IMPOSSIBLE DE VOIR TON VAGIN. À moins d’avoir un spéculum et un miroir à ta disposition, il n’est possible que pour le ou la médecin de le voir lors d’un examen gynécologique, par exemple.

Ton ou ta partenaire ne peut pas, en l’occurrence, te dire :

 « J’aurais bien envie de voir ton vagin présentement ».

NOT GONNA HAPPEN, MY DEAR.

Tu pourras, à ce moment, si tu en as envie, lui proposer de voir ta vulve, et par le fait même l’éduquer un petit peu!

Tu ne peux pas non plus t’exclamer :

« Je me suis fait épiler le vagin et ça m’a fait vraiment mal ! AYOYE !»

Non.

TU ES MAINTENANT INFORMÉ-E ET TU N’AS PLUS AUCUNE RAISON D’UTILISER LES MAUVAIS TERMES. MERCI.   

Bon, je vais être conciliante et t’avouer qu’à une certaine époque, j’étais moi aussi gênée d’utiliser le terme « vulve » pour parler de… bien, de ma vulve.

Je te laisse donc mon petit guide pratique pour apprivoiser sa vulve:

• Trouve-toi un petit miroir et observe ta vulve. Oui, je sais, c’est weird comme idée. Or, le malaise provient souvent du fait qu’on connait mal cette région de notre corps. L’observer, la toucher, la tripoter, la pincer peut en ce sens augmenter notre aisance envers elle.
• Commence à utiliser ce mot dans ta tête, dans ton discours interne. Par exemple, dans la douche dis-toi que tu « laves ta vulve ». (Lave cette région de ton corps sans savon, ou avec un savon au pH équilibré, s’il-te-plait!
• Utilise les bons mots lorsque tu parles à des profesionnel-le-s de la santé. Elles et ils ne seront pas pris de fous rires à t’entendre dire « vulve », puisque c’est le mot approprié pour parler de tes organes génitaux externes. L’utilisation des termes « noune », « gorzouille », « ploune », « nounie », « minou », « plotte », « chatte », « petite fleur » pourraient quant à eux provoquer ledit fou rire.
• Commence progressivement à utiliser le mot « vulve » dans tes discussions avec tes ami-e-s! Il pourra être normal à ce moment de ressentir de la gêne. SURMONTE-LA! J’AI CONFIANCE EN TOI. TU PEUX LE FAIRE!

En tout cas, réfléchis à ça!

PS : Tes organes génitaux internes et externes, peu importe leur forme, leur couleur, leur pilosité, leur odeur, leur goût ou leur texture sont beaux. Ils sont aussi normaux. Ne laisse personne te dire le contraire.

*Une femme est une personne qui s’identifie comme telle, peu importe son sexe d’assignation à la naissance ou son sexe biologique. C’est un concept social et non biologique.