Ça fait un moment que je t’ai pas dit salut. Je t’ai négligé. Ces temps-ci, tout ce qui sort de moi, ce sont des poèmes du dimanche, des petits bouts de moi à la Rupi Kaur.

J’avais envie de te parler, mais je n'avais rien à te dire. On dirait que mon cœur voulait que j’me parle en premier.

J’ai tapé «Blog post ideas» sur Google pour me donner des idées. Pinterest m’a dit que tu voulais sans doute savoir comment porter la frange l’automne prochain. J’suis peut-être pas George Sand, mais il me semble qu’on a plus à se raconter toi et moi, non?

À défaut de te conseiller sur ta crinière, je vais te parler de moi, parce que j’suis pas modeste, puis j’ai justement envie d’te dire de pas l’être non plus.

On ne s’empêche pas de s’abonner aux vies fictives que le monde s’invente sur les réseaux sociaux, alors est-ce qu’on peut s’entendre pour applaudir les vrais bons coups des vraies personnes? À une époque ou le bon se perd dans le faux bon, je choisis le tangible.

Aujourd’hui, j’suis peut-être pas George Sand, mais je te fais quand même l’Histoire de ma vie.

Cette année, j’ai vécu quelque chose d’un peu fou. Je me souviens m’être dit, l’espace d’une demie seconde : «Me semble que je lâcherais tout pour recommencer ma vie du début», comme on se dit parfois parce qu’on est à bout de tout. On ne le pense pas réellement, on est juste tanné d’être pris dans le trafic depuis un peu trop longtemps. Pourtant, l’univers m’a prise au sérieux.  Je parle de l’univers comme si c’était un Monsieur, un Merlin l’enchanteur qui décide de ce qui s’en vient pour moi. Ce jour-là, il a décidé de virer mon monde à l’envers pour me laisser la chance de recommencer mon chemin de femme pleine de rêves, mais qui a besoin d’un coup de main pour les accomplir.

En un claquement de doigts, ma vie s’est transformée en Wish upon a star, puis mon petit souhait d’impatience entre deux klaxons s’est réalisé. J’avais des piliers brisés, puis je me suis refaite une fondation toute neuve. Je suis littéralement un papillon post chenille. J’ai pas envie d’être modeste, parce que je suis enfin devenue fière de la vie que je mène. La vraie vie, pas la vie d’internet. Personne devrait être modeste quand il s’agit de partager des choses vraies, des choses belles.

Il y a un an et demie, j’ai écrit un article (Ceci est une invitation à mon mariage) dans lequel je disais qu’un jour, j’allais protéger les animaux, me mettre en forme, lire plus et apprendre plus. J’avais l’ambition de sourire aux inconnus, de me respecter, de m’aimer. Je n’ai jamais donné suite à ce texte, sans doute parce que j’étais trop prise à mettre en œuvre ces résolutions. J’ai atteint mes objectifs, puis mes bonnes étoiles (ou Merlin) se sont alignées pour m’offrir encore plus de changements majeurs. Avec la confiance en moi que je me suis enfin accordée, j’ai déplacé des montagnes. Je me suis sortie d’une relation de couple de plusieurs années dont j’ai beaucoup appris, mais pour laquelle j’étais en train de m’effacer. J’ai revisité mes priorités et donné mon énergie à ceux qui l’alimentent en retour. J’ai déménagé et me suis créé mon petit oasis de ressourcement. J’ai pas eu peur de me réorienter, parce qu’au final on ne vit qu’une fois. J’ai fait des compromis pour m’assurer un avenir certainement sécuritaire, mais également passionnant et motivant. J’ai rencontré des gens qui m’élèvent, qui m’encouragent, qui m’accompagnent. J’ai choisi de m’aimer, et j’ai réussi.

Je m’aime. J’ai pas envie d’être modeste, parce que c’est beau de se le dire parfois.

Quand on s’aime, on peut rappeler au gens qu’ils le méritent eux aussi.

Tu le mérites toi aussi.

Bref, je pense être prête à partager mes poèmes du dimanche avec quelqu’un d’autre qui manque de modestie.

P.s. L’automne prochain, porte donc la frange comme tu le voudras.

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