Je suis too much. 

J’ai tendance à trop en dire, à m’en mettre trop sur les épaules. J’ai tendance à voir les choses plus grosses qu’elles ne le sont réellement. Je vois les couleurs plus vives, je vis mes émotions à 999%. J’en parle pour enlever un poids, mais cela en rajoute à la personne suivante. On finit par me dire que je suis « trop lourde » et on m’abandonne. Je reviens à mes mécanismes malsains : vapoter, pleurer, regarder en rafale Netflix ou faire des excès de nourriture. Trouver du réconfort dans des bras inconnus et malveillants à prendre de la drogue. 

Puis, ça devient une habitude et on finit par s’y faire.

Quelquefois, je suis psychotique. 

Je fais des mini psychoses. Or, on considère cela une psychose quand ça fait un certain temps sans parler des nombreux autres facteurs. Donc, on élimine les autres et on prétend que tout va bien. Certes, une psychose est définie par une distorsion de réalité. C’est donc très différent d’une personne à une autre. Mais ça, on n’en parle pas. Pis on ne prend surtout pas le temps de comprendre.

Ne sachant pas comment composer  avec les « cas psychiatriques complexes », j’ai l’impression qu’on m’a étouffée, qu’on m’a anesthésiée avec des médicaments sans vraiment me guérir. Lorsque j’ai tenté d’expliquer mes théories, les choses étranges qui se passent dans ma tête, on m’a tout de suite dit que j’imaginais des choses, que ce n’était pas comme je disais.

D’un autre côté, je comprends. Le cerveau est tellement complexe. Il nous faudrait plus que des millions d’années pour arriver à le comprendre parfaitement bien que je doute qu’on puisse un jour le comprendre à 100 %. 

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Si tu cherches un sens à ce que tu vis, je crois qu’il y en a un, mais qu’on ne l’a pas encore trouvé parce que cela signifierait de trouver un sens parfait à chaque être humain. Ce serait une attitude plutôt visionnaire.

Je suis loin d’être conventionnelle, toutefois, je ne crois pas être marginale. Je me situe quelque part entre les deux. 

Quand je me retrouve face aux pensées dans ma tête, aux sensations dans mon corps, j’ai parfois l’impression de ne pas être assez équipée pour leur faire face. Les connaissances ? Les moyens ? Je n’en sais rien. Je sais seulement que, parfois, je me sens comme un défaut de manufacture. Le seul sur une longue série.

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Je suis too much, je le sais. 

J’explose en feux d’artifice, j’aime plus profondément que le bas-fond des océans. Je me sens différente, incomprise, parfois un peu seule dans mon monde. Peut-être qu’il y a une vingtaine d’autres personnes comme moi sur la Terre, mais que je ne les ai toujours pas rencontrées à la croisée des chemins. Seulement une vingtaine. Mais c’est déjà beaucoup. C’est déjà assez.

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