C’était aujourd’hui et pourtant, nous sommes déjà demain. Hier a déjà laissé place à l’année dernière.

Le temps nous glisse entre les mains. Imperceptible, filant subtilement à toute allure (encore plus que la mode du fameux toupet carré, lors d’une quarantaine bien agitée).

Tout va si vite. Notre société est tellement pressée, que nous n’avons même plus le temps, de prendre le temps. On se noie dans ces chiffres et ces nombres qui défilent, sachant pourtant qu’il nous est impossible de respirer, sous cette marée invisible.

Aujourd’hui, en ce début d’automne, et cette année remplie d’intempéries, j’en ai décidé que j’en avais assez. En cette journée, je prends la télécommande de ma vie, appuie sur pause, et pour la première fois depuis longtemps, je prends le temps de non pas seulement respirer, mais aussi de souffler.

Je n’ai qu’un désir : m’imprégner dans le présent, afin de voir la fréquence de mon monde ralentir.

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Je ferme les yeux. Je sens le vent frôler mes joues. Lentement, il dessine quelques frissons sur mon visage, puis tranquillement, il se disperse et se dissipe.

J’ouvre les yeux, et j’entrevois, entre deux coins de rue, une lueur rosacée, traversant chaque obstacle sur son passage. Si puissante, si vive, éclairant le ciel, transperçant chaque âme sur sa route, déployant une atmosphère de bonheur, rendant majestueusement hommage au magnifique coucher de soleil que nous avons la chance d’avoir dans notre petit coin de pays.

Je ferme les yeux et j’entends. La mélodie de la vie me fait part de toutes ses harmonies. Les oiseaux fredonnent, quelques berceuses merveilleuses, suivi du chant des arbres, jouant de leurs feuilles tombant sur le seuil, dansant avec splendeur, laissant place à un banc de couleurs. Quelques rires au loin, quelque souvenirs lointains, me murmurent à l’oreille que tout n’est que merveille.

J’ouvre les yeux, et je vois une rose rouge, douce et pure. Élégante et délicate, sans malice, sans préjudice. Elle semble si innocente, mélodieuse et charmante, qu’on ne pourrait soupçonner qu’elle a quelques épines de cachées. Descendant le regard sur sa tige, décryptant les aiguilles parfaitement imparfaites qui l’animent, concevant l’armure fine et presque imperceptible de cette fleur, la comparant à la vie, je comprends. Chaque obstacle que nous rencontrons représente une épine, plus nous avançons, plus nous nous armons, finissant par nous créer une défense, finissant par oublier notre insouciance.

Je ferme les yeux, je ressens. Je laisse la fraîcheur de l’extérieure, faire frissonner tout mon corps en entier. Je laisse ensuite la chaleur me pénétrer, et le soleil me ressourcer, dans une vague de bien-être, au travers une émotion de totale satisfaction.

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Le temps semble s'être arrêté, pendant ces quelques secondes où je me suis simplement arrêtée. Je me suis déconnectée, j’ai seulement respiré. J’ai pris conscience de tout ce qui m’entoure, j’ai tenté d’apprécier tout ce que j’ai tendance à laisser filer. Toutes les petites choses qui créent un monde un peu moins morose, tous ces éléments qui rendent notre chemin un peu plus intéressant. Il faut apprendre à les apprécier, dans ce monde où les gens ont tendance à eux-mêmes s’oublier.

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