«Ça n'existe pas les adultes, c'est une attitude. On n'en finit pas de courir après les rêves qu'on a eus quand on était petits».

- Jacques Brel

 

rêveSource: Pixabay

Plus on vieillit, plus le monde perd de sa magie. Nos horaires se remplissent de responsabilités et nos temps libres se perdent dans la fatigue et les obligations. Quand on est petit, on apprend que la vie ne consiste pas à jouer et avoir du plaisir. On apprend que la vie, c’est aussi faire des choses, même l’envie n’y est pas.  

Vous savez ce que l’on dit à un enfant qui ne veut pas faire ses devoirs? On lui dit qu’il est obligé de les faire. Vous savez ce que l’on dit à un enfant qui ne veut pas prendre son bain, on lui dit qu’il est obligé de le prendre. Très vite, le concept des obligations devient de plus en plus présent et celui du plaisir du plus en plus absent. Le rythme de vie des adultes entre dans nos têtes, et l’on se fait à l’idée que la vie, la vraie, celle des grands, ben c’est de faire des choses mêmes si l’on ne veut pas. On met ce qu’on aime de côté pour prioriser ce qui nous semble moins amusant, mais tellement plus important.

Un jour, on est grand, puis on se dit « mais qu’est ce que j’aime moi? En dehors de mes responsabilités, de mes devoirs, de l’école, du travail et de la famille? Qu’est ce que j’aime moi? » On a oublié nos rêves, nos passions, nos désirs. On les a mis de côté, on les a cachés, juste un petit peu, pas trop longtemps, en se disant qu’on allait les retrouver une fois où ça sera plus calme. Le problème c’est qu’on les a tellement bien cachés, qu’on ne les retrouve plus. Et ce calme tant attendu, on ne le trouvera pas, il faut le choisir, il faut le créer.

Mais où sont-ils ces rêves que l’on avait quand nous étions petits? Où sont-ils, ces sentiments que nous avons ressentis, le courage et l’assurance que nous avions? Quand une petite fille nous dit qu’elle veut devenir médecin pour sauver des vies, elle n’a pas peur. Elle n’a pas peur des études, des heures de travail ou des sacrifices. Non, quand on est petit, on voit grand, on a de l’imagination, on rêve. On se voit être la plus grande danseuse du monde, on se voit devenir un espion international, on se voit être un grand explorateur qui navigue sur les océans pour braver les intempéries! Demandez à un enfant s’il sera un policier, ou alors, le plus grand policier du monde, il choisira de devenir un héros! Posez la même question à un adulte, qu’est ce que vous pensez qu’il vous répondra? Les adultes, on ne pense pas comme ça, on est réaliste, et l’on oublie de rêver! On pense pratique, au point où l’on se contente du plus simple, du plus sûr, en se disant que c’est ce qui est fait pour nous, que c’est ce qu’on mérite. On se convainc que notre place est ici, dans la normalité, dans la sécurité et l’on oublie de rêver. On oublie nos rêves, ceux que l’on a imaginés petits, on oublie les promesses, celles que l’on s’était faites. Et si la petite fille ou le petit garçon que vous étiez vous regardait aujourd’hui, serait-il fier de vous?

Quand j’étais petite, je voulais devenir chanteuse. La musique, c’était toute ma vie, tout ce que je faisais, c'était dans le but de devenir une chanteuse, il n’y avait pas de questionnement pour moi, un jour, je serais une chanteuse. Puis avec le temps, l’idée s’est effacée tranquillement. Plus je vieillissais, plus mon rêve de faire de la musique mon métier devenait abstrait. Mon entourage et la société m’ont appris que la musique, c’est un monde difficile. Il n’y a qu’une mince partie de la population qui réussit à en vivre. Puis, mon rêve a commencé à partager sa place dans ma tête avec la peur. D’autres amis se sont joints à eux, l’insécurité, le stress, les responsabilités et les obligations. Un jour, mon discours a changé. Je ne voulais plus être chanteuse, c’était un métier trop difficile, je ne voulais pas prendre le risque d’échouer! Alors au lieu d’essayer, j’ai abandonné, ayant tellement peur de l’échec, j’ai choisi de l’accepter. Comme c’est stupide, j’avais tellement peur d’échouer, que je me suis convaincue que ce n’était pas ma place, que c’était immature, que je n’aimais pas tellement ça au fond, que je n’étais pas tellement bonne, que je serais sûrement mieux ailleurs! Puis comme bien d’autres, j’ai choisi le confort. Je n’ai pas étudié en musique et j’ai même complètement arrêté d’en faire. J’avais tellement rentrée dans ma tête que ce n’était pas pour moi, que j’ai réussi à me convaincre que je n’aimais pas ça.

Comme tous les adultes responsables de ce monde, j’ai étudié pour trouver un travail. À partir de ce moment-là, j’ai commencé la course, la vraie. Celle où l’on court tellement vite, qu’on ne voit pas autour de nous, tout ce qu’on voit c’est la ligne d’arrivée. J’ai couru tellement vite, qu’à 20 ans j’avais déjà eu trois emplois dans mon domaine dans trois villes différentes, de quoi rendre fiers tous les parents! Et un jour, j’ai couru si vite, que je me suis plantée en pleine face! Une vraie débarque. Le genre de débarque qui t’oblige à t’arrêter et prendre le temps de te remettre. C’est ce que j’ai fait, j’ai pris le temps de m’en remettre. Pour ça, je suis retournée aux sources. Je suis retournée dans ma famille, dans mes vieilles affaires. Là où j’avais laissé tous les indices, les indices pour retrouver cette fameuse cachette, celle où j’avais caché mes vieux rêves d’enfants, mes passions et mes désirs. Pour la première fois, depuis très longtemps, j’ai pris le temps de me rappeler. Je me suis désillusionnée et je me suis écoutée. J’ai écouté la vraie moi, pas celle qui est réaliste, pas celle qui a peur, juste la vraie moi, j’ai écouté ce qu’elle avait à me dire.

Si vous saviez, le bonheur que l’on ressent, quand on fait ce qu’on aime vraiment, quand on fait quelque chose parce qu’on aime ça, profondément. Pas parce que c’est facile, pas parce que c’est confortable, non, parce qu’on aime ça de tout notre cœur. Le plus génial, c’est que quand tu aimes ça, tu t’en fous. Comme en amour, tu ne regardes pas ses défauts, tu l’aimes c’est tout. Alors que ça paye ou pas, que ça soit stable ou pas, ça n’a pas d’importance. Tout ce que tu veux, c’est en faire, pour le plaisir, et rien d’autre! Je sais qu’elle serait fière de moi, la petite Joanie, de me voir faire de la musique encore. Je sais qu’ils seront fiers de vous, les petits enfants que vous étiez, quand vous allez recommencer. Vous avez beau mettre vos passions, vos plus grands rêves de côté, ils vont finir par vous rattraper un jour. Je ne vous dis pas d’en vivre, mais de prendre le temps DE VIVRE tout simplement.

Vous savez ce qui arrive quand on a le courage de rêver? Les choses se réalisent. Si vous abandonnez d’avance, vous ne vous donnez aucune chance. Mais si vous prenez la décision de rêver, vous prenez la décision de créer. Trouvez ce qui vous allume le plus, trouvez-le et promenez-le avec vous tous les jours. Prenez le temps de rêver un peu chaque jour, puis demandez-vous, qu’est-ce que je peux faire aujourd’hui, pour aider ce rêve à se réaliser? Travaillez chaque jour à la réalisation de vos rêves, prenez vos décisions en faveur de vos rêves, intégrez-les dans vos décisions, concentrez-vous sur vos rêves, n’ayez pas peur de changer vos plans, de parler, de partager, de créer, de dire oui et même de dire non, si cela peut aider vos rêves! Lancez-vous, arrêtez d’avoir peur, retrouvez l’enfant en vous et foncez! Ça sera la plus belle décision de votre vie, car on ne regrette jamais de faire ce que l’on aime. Rappelez-vous que des moments difficiles, il y en aura peu importe votre métier, peu importe vos choix ou votre entourage. Choisissez où vous voulez mettre vos efforts, votre énergie, votre temps, et vivez, vivez de vos rêves et non de vos peurs et vous ne regretterez plus jamais une seule journée.

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