Mon utérus et moi avons vécu les 30 premières années de ma vie d’une manière plutôt tranquille et apaisée, ne se souciant ni de rien, ni de personne, et vivant dans un total climat de paix et d’amour.  Et puis un jour je suis tombée enceinte, puis j’ai fait une fausse couche, et je suis retombée enceinte, et j’ai de nouveau fait une fausse couche. Et c’est là que les hostilités ont commencé !  

D’un coup, tout le monde semblait plus intéressé par la santé de mon appareil génital que par la santé de mon esprit. C’est devenu en quelque sorte, une place publique, qui ne m’appartenait plus et qui n’était même plus considérée comme intime, puisque tout le monde s’autorisait à y circuler sous prétexte qu’il était du corps médical.  

En quelques semaines, je crois bien que 10 médecins différents (accompagnés de leurs gringalets stagiaires) se sont retrouvés entre mes cuisses, farfouillant parfois plus de 30 minutes pour y distinguer quelque chose : « ça va Madame vous n’avez pas trop froid ? Je vais vous faire un toucher vaginal, ça vous convient ? J’ai un nouveau stagiaire avec moi aujourd’hui, il peut observer ? Je n’arrive pas à distinguer quoi que ce soit, je vais devoir appuyer plus fort ça ne vous dérange pas? ». Mais enfin, c’est quoi ces fausses questions ! Est-ce que j’ai vraiment le choix, bon sang ? 

femme, insécurité, vulnérabilitéSource image: Unsplash

Ce qui m’a clairement sauvée, c’est que je ne suis pas une femme pudique, et heureusement, sinon je me serais barrée en courant par la fenêtre, plus d’une fois ! 

Je réalise qu’avec tout ce qui s’est passé, je me sens complètement dépossédée de mon corps, il ne m’appartient plus vraiment et l’idée même de retourner chez un gynécologue me dégoûte. Oui c’est à ce point là ! Je serre les cuisses si fort en ce moment, que personne ne peut examiner quoi que ce soit dans mon « houlala » (comme j’aime l’appeler à présent, ironique n’est ce pas ?).  

C’est clair que si je pouvais, je mettrais un panneau à l’entrée de mon vagin qui stipule : « dégagez de là, foutez moi la paix ! ». 

Tout ce que je veux à présent, c’est apprendre simplement à renouer avec mon corps, mon intimité et ma sexualité. Pour cela, je reste à l’écoute de mes besoins à chaque instant. Et si cela signifie de lui laisser tout le temps nécessaire pour qu’il retrouve un peu de paix et de tranquillité et bien c’est ce que je ferais. 

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