Depuis que j’ai 18 ans, j’habite en appartement. J’avais le fameux sous-sol d'un duplex situé à Anjou. Ma vie de voisine venait de commencer. Tranquillement pas vite, je me suis rendu compte que j’avais oublié de compter le nombre de fois où ma mère m’avait dit que «le savoir vire c’était pas donné à tout le monde.» Ok je suis d’accord. On ne peut pas s’entendre avec tout le monde, étant tous des gens très différents, ayant été élevés de manières différentes. Cependant, pour pouvoir cohabiter l’un proche de l’autre, il faudrait s’entendre sur quelques points.

Le bruit

Ah, ce fameux bruit. Je sais qu’il y a l’école de pensée: « Tu payes ton appartement ou ton hypothèque, tu peux faire le bruit que tu veux» FAUUUUUUUX !

Je pense que le bruit était moins pire quand j’étais en appartement que depuis que j’habite dans une maison. On dirait que dans un appartement, on se dit qu'on devrait faire attention, car le propriétaire peut être mis au courant et te rencontrer. Cependant, dans une maison, c’est chacun pour soi. J’avoue que je suis située dans un rond-point, alors normalement ça devrait être tranquille, mais voyez-vous, mon voisin a un camion lourd. Je vous laisse imaginer le bruit que cela peut faire quand ça part en plein milieu de la nuit. Je comprends tellement qu’il a un travail à faire, qu’il ne l’a peut-être même pas choisi. Par contre, étant donné qu’on est voisins et que son poids lourd est directement à côté de la chambre de ma fille, peut-on essayer de s’entendre et essayer que ça soit harmonieux?

L’été arrive, les partys de piscine, de fin de session, bref les partys point. J’ai aucun problème avec ça, je suis passée par là moi aussi, mais quand il est rendu 1 heure du matin et que ça crie encore dehors comme des perdus, comme s’il n’y avait personne autour d’eux, je peux t’affirmer que je t’aime moins. Je me dis qu’étant donné qu’on a des voisins, qui eux, peut-être dorment, on pourrait essayer de se dire qu'après minuit, on pourrait faire un effort pour parler moins fort. C’est vraiment une question de se mettre à la place des autres et d’essayer de cohabiter de la manière la plus heureuse possible. On peut se dire que tu payes tes taxes, tu as droit de faire ce que tu veux chez vous, ce qui est vrai, mais moi j’ai aussi droit au silence le vendredi soir après avoir réussi à coucher ma fille.

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Se rendre service

J’ai l’impression que c’est quelque chose qui se perd avec le temps et je trouve ça tellement triste. Dans mon premier appartement, j’ai eu des souris, genre une infestation. J’appelais la propriétaire, qui me disait oui oui, mais qui ne venait jamais. J’ai dû m’arranger avec ma famille pour qu’ils viennent m’aider et laissez-moi vous dire que j’ai déménagé assez rapidement. Depuis que j’habite dans ma maison, je me suis rendu compte que c’est plus propice de se rendre service ou plus facile, car on est dans un rond-point. Ma voisine d’en face est une vraie perle. Elle vient m’apporter de la nourriture quand elle en a trop et vice-versa. Puisque nos enfants ont le même âge, on s’aide également si on a besoin d’un moment pour relaxer. Je suis d’accord qu’on ne pourrait peut-être pas être ami avec tout le voisinage, mais au moins une relation comme celle-ci je vous dis, ça fait du bien. Mon autre voisin est très malade et le voisin d’en face l’aide à s’occuper de son terrain. Il m’a même aidé quand j’étais prise dans la neige cet hiver. Pour moi, l'entraide entre communautés va de soi.

Se ramasser

Lorsque tu as une maison, tu t’occupes de ton terrain. Tu dois ramasser tes mauvaises herbes et ta cour ne devrait pas être un dépotoir. J’ai un voisin qui se laisse traîner, et ce, depuis des années. Genre sa piscine est pleine d’eau qui ressemble à un marécage et ça n’a pas bougé depuis quatre ans. Cela amène beaucoup de bestioles et de moufettes sur notre terrain. Encore une fois, vivre en collectivité, c’est accepter de se ramasser pour éviter les dommages sur les autres terrains. C’est peut-être bien plate et ça prend du temps, mais ça fait partie des choses qui font que ton voisinage va t’apprécier.

Pour moi ces principes étaient des principes de base, mais pour bien vivre en collectivité, je crois que c’est important de faire attention à certains aspects. Il y a le vivre et laisser vivre, mais jusqu’à un certain point. On veut éviter les chicanes et on veut pouvoir jaser avec nos voisins sans nécessairement être de meilleurs amis, alors pourquoi ne pas faire notre petit bout de chemin?

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