Avoir des enfants, ça brise une routine non seulement sur le cycle de sommeil, mais ça a aussi une bonne répercussion sur les activités, les loisirs, le rythme de vie, les tâches ménagères et j’en passe. Je suis une sportive dans l’âme et j'étais consciente que la décision d’avoir des enfants allait changer plusieurs sphères de ma vie. Premièrement, j’ai du ralentir mon niveau et l'intensité de sport que je pratiquais pour tomber enceinte. Par la suite, j’ai dû ralentir pour mener à terme cette grossesse à risque. Et finalement, quelques complications à l’accouchement ont repoussé un peu la reprises des activités quotidiennes.

Après six semaines post accouchement, j’ai eu mon rendez-vous de suivi avec ma gynécologue. À ma grande surprise, j’ai pu avoir le «go» pour la reprise de mes activités. Mes résultats de prises de sang, mes résultats post césarienne, mes résultats sur la rééducation périnéale, tout était beau. Bref, ma saine alimentation, mes longues marches et les quelques exercices pour travailler mes abdominaux et mon plancher pelvien auront porté fruit : je peux recommencer l’entraînement et surtout, la course à pied.

geneviève asselin demers courseSource image: Claudia Morin-Arbour 

Je ne m'attendais pas à un retour aussi rapide avec tous les gens alarmistes qui m'avaient mis sur mes gardes dès la première journée où j’ai su que j’allais avoir des jumelles.

J’ai dû arrêter la course à pied aux alentours de décembre dernier, j’étais à quatre mois de grossesse. Ma forme physique était là, mais la bedaine commençait à popper et ma foulée, mon centre de gravité et mon corps changeaient. Pour éviter tout risque de blessure ou de complication, j’ai mis une croix sur la course à pied. Heureusement, j’ai pu continuer mes entraînements en salle de sport jusqu’au jour de mon accouchement. Suite à ma césarienne, je vous mentirais si je vous disais que j’étais top shape. Par contre, le fait d’avoir continué mes exercices m’a beaucoup aidée à me remettre sur pieds rapidement. J’ai pu faire de longues marches d’une heure à deux heures seulement quelques jours après ma sortie de l’hôpital. Après deux semaines, j’ai pu reprendre mes activités physiques sans impact dans mon sous-sol équipé pour solliciter pleinement tout mon corps autant cardio-vasculairement que musculairement. Je m’amusais en raison d’une à deux heures par jour en matinée lors de la sieste de mes bébés et je complétais l’après-midi avec de longues promenades avec la poussette afin de prendre l’air et de faire faire la deuxième sieste des jumelles.

Et me voici à 6.5 semaines et je recommence la course à pied à mon plus grand bonheur. Je dois y aller tranquillement, car le cardio est là, mais l’ossature et la musculature n’y sont plus. J’ai été six mois avec des entraînements sans impacts, je ne peux pas me permettre un 42.2 km de course la première journée. J’ai donc décidé d’être sage et de commencer avec des 5 km aux deux jours. J’irai progressivement afin de retrouver mes longues sorties d’ici la fin de l’été et je reprendrai l'entraînement pour un marathon ultérieurement. Je ne veux surtout pas revoir les anciennes blessures récurrentes dont j’avais l’habitude de me plaindre avant de tomber enceinte. Certains coureurs se reconnaitront. Nous avons cette mauvaise manie de ne plus écouter notre corps et de toujours pousser la machine, malgré un petit étirement, une petite fracture de stress, une petite foulure ou tout simplement une petite douleur à la hanche, au dos, au nerf sciatique…

geneviève asselin demers saut dans les airSource image: Claudia Morin-Arbour

On se ment à soi-même en se disant que ça va finir par passer, mais en réalité, ça ne passe pas! J’ai réalisé durant mon long congé que plus on attend et qu’on s’obstine à courir sur une blessure, plus elle prendra du temps à guérir. Alors mieux vaut recommencer tranquillement, habituer son corps pour pouvoir courir encore plusieurs années. Je réalise tout le bien que ça me procure mentalement et physiquement. Je souhaite partager ces petits moments avec mes filles afin qu’elles voient que le sport apporte du positif et qu’elles m’accompagnent lors de mes sorties bien installées dans le Thule.

Je me permets une petite note humoristique ici : je tiens à mentionner que je ne pourrais pas courir un marathon pour l’instant. Celles qui ont allaité comprendront: la fin du marathon serait pas mal trop souffrante sans avoir donné le sein pendant trois heures et aucune brassière de soutien s’ajuste pour passer du bonnet C à du EE … Une brassière évolutive: un concept auquel je pourrais songer dans le futur.

geneviève asselin demers bouteille d'eauSource image: Claudia Morin-Arbour

Sur ce, on se revoit bientôt lors d’une course. Je suis tranquillement en train de penser à mon calendrier de courses...  Et vous, quelle est votre prochaine compétition ?

Source image de couverture: Claudia Morin-Arbour 
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