Ça débute avec une rencontre inattendue. Je ne pensais pas trouver quelqu’un à cet instant précis, où j’étais clairement pas à mon meilleur. Mais c’est arrivé. Et c’était la première fois que je voyais la sincérité dans un regard, quand il m’a demandé mon numéro, et qu’il m’a écrit dès le lendemain.

Je n’avais jamais ressenti ça avant. J’ai déjà eu des « kicks » sur ben du monde. J’ai souvent admiré ben du monde. Mais j’ai jamais eu de retour. C’était toujours du « one way ». Pis là, c’était comme la première fois que le circuit fonctionnait aller-retour. C’était la première fois qu’un baiser paraissait sincère, et pas juste dû au rush de « faut que je french quelqu’un à soir, ça va être drôle à raconter demain ».

Puis, les papillons sont arrivés. Et après quelques mois, ils sont encore là, plus nombreux que jamais. Je vois le petit signe de texto sur mon cell pis je souris comme une conne avant même de voir le message. Parce que s’il m’a écrit, c’est que pour le moment du texto, il pense à moi. Pis ça me rend ben heureuse.

Ça occupe toutes mes pensées, ça me déconcentre, et c’est la plus belle déconcentration du monde. Il jouait une musique au moment de notre rencontre. Pour le moment, c’est la plus belle chanson du monde. Je veux juste l’écouter sur repeat. On dirait que je ne peux juste pas arrêter d’être contente. Pis ça fait du bien. J’ai mal aux joues tellement je souris. Pis c’est la plus belle douleur du monde. Chaque fois que j’ouvre la bouche, c’est pour en parler. Je me trouve gossante (mais en vrai, je m’en fous!). Au début début, je me demandais : « C’est-tu normal que je sois tout le temps en train de penser à ça ? À la soirée à laquelle on s’est rencontrés, à la chimie qu’on a semblé avoir? C’est-tu normal que quand je pense à quand il m’a tassé les cheveux parce qu’ils étaient dans ma face ou quand je pense à nos étreintes genre ça me serre un peu pas mal dans le ventre? ». Et je pense que oui, c’est normal. Parce que, même après quelques mois, mon ventre vit encore des montagnes russes. D’habitude, j’haïs les manèges. Mais là, c’est le plus beau manège du monde.

Ma tête marche encore plus que d’habitude, le p’tit hamster a jamais été aussi en forme ; je questionne chaque texto que j’envoie, et surtout, chaque texto que je reçois, je me blâme de ne pas avoir été assez drôle, je me blâme d’en avoir trop fait, je LE blâme parce qu’il ne répond pas et oh! finalement laissez faire, il a répondu. J’ai l’impression que je dois faire attention à tout ce que je dis pour ne pas que ça parte comme un pissenlit blanc qu’on kick rendu à la fin de l’été. Avant de le voir, je questionne chaque morceau de linge que je mets pour que ça lui plaise, sachant très bien que, même si j’arrivais en guenilles, il serait heureux pareil.

pissenlit blancSource image: Unsplash

Je pense aussi beaucoup au futur. Je prends peur pis je me dis que ces p’tits bonheurs-là que je vis en sa compagnie sont bien éphémères, et que ça ne peut pas durer, parce que c’est trop beau pour être vrai. Non mais, ça ne se peut pas que quelqu’un m’ait dit que j’étais jolie, qu’il avait passé du bon temps en ma compagnie et qu’il veuille mon numéro. Il doit y avoir une erreur. Car c’est ça qui ne m’était jamais vraiment arrivé ; quelqu’un qui veuille me revoir, qui se rappelle de moi, et qui en garde un bon souvenir. Moi-même, je ne suis pas sûre que je voudrais me retexter, moi-même des fois, ça me tente de m’oublier un peu. Mais il voulait apparemment qu’on se reparle. Et c’est ça qui est si beau, mais si fragile en même temps.

En bout de ligne, c’est comme un melting pot d’émotions. Beaucoup de craintes, mais beaucoup de bonheur. Et je me me dis que, sur le moment, à ces instants précis, ces petits « maintenant », je suis juste comblée. Ça fait mes journées. C’est des p’tits moments comme ça qu’il faut cultiver.

Pis pour l’instant, mon p’tit jardin est ben rempli, pis j’suis ben heureuse comme ça.

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