Le texte suivant a été rédigé dans le cadre du projet « Hommage aux fxmmes #metoo ». L’idée derrière ce projet est d'offrir une nouvelle voix au mouvement #metoo, particulièrement dirigé vers des dénonciations par les fxmmes d’agressions ou d’inconduites sexuelles, bien que les fxmmes ne soient pas les seules à être victimes de la violence sexuelle. Les auteurs.trices qui prendront part au projet partageront avec vous leurs réflexions, leurs opinions, leurs observations ainsi que leur support, leur amour et leurs souhaits pour l’avenir quant à la cause de la violence sexuelle.

- Laurianne André, bachelière en sexologie

J’ai été voir vite vite dans un dictionnaire étymologique d’où provenait le terme hommage. C’est sans surprise que j’ai retrouvé le mot Homo qui évidemment, signifie en latin homme. Pis pas juste ça! Dans la définition, on retrouve aussi que c’est la preuve de dévouement d’un homme à une femme. C’est moi, ou plus souvent qu’autrement, c’est le contraire!? C’est pour ça que je présenterai une ODE aux femmes. Bon, y’aura pas de chant, mais au moins c’est un nom féminin pis en plus la définition stipule que c’est pour célébrer de hauts personnages (lire ici, LES FEMMES).

Deuxième questionnement que j’ai eu… de qui pourrais-je bien faire l’éloge!? Ma mère m’a appris beaucoup de choses, en fait elle m’a surtout appris les bases de la vie, pis ça je ne pourrai jamais en être assez reconnaissant! Mais en faisant un témoignage sur ma mère, je me disais que le message ne serait pas approprié. Non effectivement je me disais que de montrer à quel point, moi homme blanc hétérosexuel, je l’avais eu assez facile dans 'vie grâce à ma mère, c’était pas vraiment une ode aux femmes en général. Pis là, est née l’idée des femmes de la famille de ma grand-mère, mes « GrandES » tantes. Haaa, ben là on a du stock!

Bon, pour la plupart, je ne crois pas qu’elles auraient été prêtes à aller témoigner de leur solidarité féminine sur Sainte-Catherine avec un chandail d’utérus faisant un finger, mais reste que pour des femmes des années 50, elles ne se sont pas laissées marcher sur les pieds.

Venant de la campagne, c’est plate un peu à dire, mais elles étaient pas mal plus à risque d’être, d’office, catégorisées dans la clique des femmes au foyer, mais NON! Non, au lieu de se plier au moule de la société et de se dévouer aux hommes qui les entouraient, sans ici insinuer qu’elles ne pouvaient tout de même pas se dévouer, elles ont décidé de s’instruire et de penser à elles-mêmes avant de penser aux autres. Passionnées par la langue française, la plupart se sont dirigées vers l’enseignement. Elles voulaient transmettre leur passion, leur savoir. Peut-être même faire germer quelques idées « folles » dans la tête des plus jeunes.

Source image : Unsplash

Si on veut aller un peu plus loin encore, ma grand-mère fumait, avait les cheveux ultra courts et ne suivait pas du tout les conventions en matière de mode féminine. Bon, ses choix vestimentaires étaient assez discutables, mais on parle ici d’un goût, pis j’suis qui moi pour dire qu’un goût est discutable!? Une fois même, mon grand-père lui avait dit : « Tu peux pas sortir habillée comme ça ». Ma grand-mère de répondre : « Si tu veux pas me voir habillée comme ça t’as juste à rester ici ». Il l’avait suivie. ;)

Bref, ces femmes-là, sans faire de grandes vagues, ne se sont juste pas conformées au cadre qui leur était suggéré/imposé par la société. Elles ont tracé LEUR chemin et se sont assurées d’inculquer les bonnes valeurs à leurs enfants. Bon, ce ne sont peut-être pas des Olympe de Gougues, des Zetkin ou encore des Khalo, mais sans faire de révolution, elles se sont écoutées et ont tracé leur propre voie.

Bien que je ne connaisse pas leur point de vue sur la vague de dénonciation, je suis persuadé que ces femmes auraient eu leur mot à dire sur ces évènements. Certaines d’entre elles ont d’ailleurs été, ou auraient été frappées par cette vague. Une a, je le crois, pardonné. L’autre, nous ne le saurons jamais. Je dis je le crois, parce que non, ce n’est pas un sujet qui est discuté autour d’une table à manger. Pourtant, si nous voulions montrer notre support, il faudrait en discuter, dénoncer, afin de montrer aux victimes qu’il n’y a pas de honte, ni de gêne à avoir de leur part. Celle-ci devrait, au contraire, être vécue par l’agresseur. C’est beau sur papier, mais…

Pour ces femmes et surtout grâce à elles, je suis capable de vous dire, les filles, je vous crois.

Pis, je vous jure que je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que mes enfants, eux aussi vous croient!

Pis, j’ose espérer que leurs enfants à eux n’auront plus à vous croire, mais qu’au besoin ils vous croiront.

Les filles, à soir, j’vous lève mon verre, pis j’vous dis que j’vous aime!

Source image de couverture : Unsplash
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