À 15 ans, tu devrais savoir cuisiner.

À 18 ans, tu devrais savoir ce que tu veux faire de ta vie.

À 21 ans, tu devrais avoir atteint une stabilité émotionnelle.

À 22 ans, tu devrais avoir terminé tes études.

À 28 ans, tu devrais avoir trouvé la bonne personne.

À 29 ans, tu devrais construire une famille.

À 30 ans, tu devrais t'acheter une maison.

À 33 ans, tu devrais te marier.

À 35 ans, tu devrais être heureux.

Hé! Ho !

Tu le sais ça que ce ne sont que des normes sociales? Que tu n'as pas besoin de les suivre? Je sais que tu entends la voix de ta grand-maman te demander « Quand tu vas me présenter ton p'tit chum » ou ta mère te dire « C'est quand que tu vas trouver ce que tu veux faire de ta vie».

Je sais que tu doutes parfois quand tu vois tes dettes d'étudiants s'accumuler, qu'on te dit que tu te fais vieille pour le programme de prêts et bourses. Je sais que tu doutes quand tu entends la musique à tue-tête dans ton petit deux et demi, alors que tu voulais juste une soirée Netflix paisible. Je sais que tu doutes quand l'application Tinder est dans tous les téléphones cellulaires de tes amis, le tien excepté.

Tsé, ça sert à rien de « rusher » les choses. Si tu ne prends pas le temps de faire les choses correctement, de profiter de chaque instant, le résultat final en vaut-il autant la peine? Peut-être que tu vas bien t'en sortir ou peut-être que tu n'auras pas réalisé à la hauteur ce que tu désirais.

J'ai peut-être l'air de parler comme un bon savant ou philosophe, mais je ne parle que par expérience. J'ai dû annuler des cours, retarder des examens, tout ça pour prendre soin de ma santé mentale. Si j'avais continué quand mon corps me disait d'arrêter, j'aurais probablement été fière d'avoir suivi le rythme des autres, mais je ne m'en serais pas sortie en très bon état. L'école, c'est important; trouver l'amour de sa vie, c'est important.

Mais à quel prix?

Est-ce que ça vaut vraiment la peine de sacrifier tout ce travail sur toi pour rencontrer quelqu'un quand tu le sais que tu n'es pas prête?

femme sourire graffitiSource image: Unsplash

C'est plate à dire, mais les choses vont venir en temps et lieu. Tu vas le savoir quand ça va être le temps. Il y a une étincelle qui apparaîtra en toi, l'impression qu'une cloche a sonné. Tu ne te poseras plus 1000 questions, tu n'auras plus le sentiment d'avoir besoin de tout calculer, de te battre à l'infini. Je ne sais pas si ça a du sens pour toi, mais ce que je te dis, c'est qu'il faut toujours écouter son p'tit feeling intérieur. T'sais la petite voix que tu essaies de te faire taire, celle qui te dit que c'est le temps que tu prennes une pause.

La moyenne des Canadiens décède vers l'âge de 82 ans. Cela te laisse environ 29 950 jours à vivre et 718 812 heures. Mettons qu'on part de l'âge de 15 ans et qu'on enlève le temps de sommeil (~8 heures/nuit) et d'hygiène de base (~1 heure/jour), il te reste 367 227 heures.

Comment vas-tu les consacrer?

On nous dit souvent qu'on va avoir du fun dans nos années d'étude, que la jeunesse sera la meilleure partie de notre vie. On nous dit qu'on va se sentir bien quand on va avoir un emploi stable et une famille. On sent qu'on a échoué quand ce n'est pas aussi trippant qu'on pensait.

Il y a quelque chose qui cloche là-dedans. Le problème est que si tu ne profites pas de chaque instant, que tu es sans cesse à l'attente de quelque chose, tu ne te sentiras jamais heureux. Parce que le bonheur ne réside pas seulement dans le résultat de ce qu'on a accompli, mais dans tout le processus.

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