Combien de fois me suis-je dit « cette fois-ci, c’est la bonne! »? À chaque jour de l’an pour les résolutions, l’automne quand les elliptiques/tapis roulants/vélos stationnaires sont à prix réduits et surtout au printemps, quand je sens l’anxiété monter à la vue d’un maillot de bain! Je ne compte plus les cahiers que j’ai achetés afin de commencer en grand mon changement de vie et noter mes progrès, les outils de motivations et les gadgets technologiques nécessaires dans mes projets redondants de perte de poids. Je ne compte plus non plus le nombre de fois où j’ai remis le compteur à zéro sur Myfitnesspal pour calculer les calories de mon menu quotidien. Je ne compte plus les épisodes de ma vie où je me suis déçue moi-même d’abandonner après 3 semaines, 2 mois ou 5 jours…

Et j’ai scruté mes comportements pour réaliser que, dans les profondeurs de mon âme, une petite voix me répétait constamment que pour réussir à atteindre mes objectifs, je devais être disciplinée… extrêmement disciplinée… parfaitement. Et le hic, il est là. Parfaitement… J’étais trop rigide, et tellement en quête de perfection, qu’à la moindre faille dans cette équation fixe, j’abdiquais sous le poids de la déception pour finalement m’écrouler dans les méandres de l’abandon!

Pour faire un changement dans sa vie, il faut un minimum de discipline , mais une certaine souplesse aussi. Et c’est cet élément-clé qui m’a permis d’atteindre le niveau de détermination et de persévérance requis pour célébrer, la semaine passée, ma 20e livre perdue. En effet, il y a maintenant plus de 6 mois que j'ai opté pour le mode action. En janvier, j’ai recommencé à bouger de façon régulière — ski de fond, raquette, aquagym — pour continuer au printemps – marche, course, randonnées, vélo (à venir!). Fin mars, j’ai mis de côté l’alcool, question de limiter les calories et de retrouver l’énergie nécessaire pour avoir envie de m'activer (encore plus). Et côté alimentation, je me permets quelques gâteries de temps à autre (il faut bien vivre!), et je module légèrement mon menu en fonction de mon activité physique. Zéro contorsion alimentaire. Un changement à la fois.

Pourquoi est-ce que ça ne marchait pas avant? Parce que j’aimais que tout soit parfait et que, dans mon cahier tout neuf, toutes les journées soient cochées, qu’il n’y ait aucun manque à mon entrainement. Aucun oubli, aucun congé : aucun fil qui dépasse! J’ai donc appris à accomplir l’impossible imperfection : prendre une page et écrire en gros CONGÉ sans me sentir coupable. Mais plus encore, j’ai réussi à y revenir le lendemain pour continuer à cocher mes autres journées. Ne pas abandonner à cause d’une faiblesse, d’un moment de répit, d’un oubli. Cesser de vouloir remplir les petites cases à la perfection. Et tourner la page du cahier en même temps que celle de mon agenda. Un jour à la fois.

J’accepte de faire une escapade à mes habitudes! Je suis disciplinée, mais souple dans la réalisation de mes actions. Je suis indulgente envers moi-même. Je me pardonne de mettre de côté mes espadrilles une journée ou deux, je me pardonne plus facilement qu’avant, parce que je sais que je vais y revenir. Et j’y reviendrai longtemps puisque désormais, j’ai inscrit ces changements dans ma façon de vivre. Certes, je suis fière de cette réussite, mais je le suis encore plus de sa longévité. C’est la première fois que je conserve de nouvelles habitudes de vie pendant une aussi longue période, que je persévère et que je sens que je vais réellement atteindre mon objectif final. Mieux encore, je sais que j’ai enfin réussi à transformer ma vie!

Je n’ai pas mis le plaisir de côté pour changer. J’ai intégré ces nouvelles habitudes une à une à mon quotidien afin de continuer à évoluer dans les autres sphères de celle-ci. L’équilibre, c’est un tout. C’est réussir à se tenir debout au milieu d’une mer agitée où les courants arrivent de partout! J’appelle ça « vivre ». Disciplinée? Un peu, surtout les matins où mon lit semble trop confortable pour aller me secouer les jarrets sur 5 kilomètres de béton. Mais je dirais plus déterminée. J’ai un objectif de bien-être en tête et je sais ce que je dois faire pour y parvenir. Et j’en suis la seule responsable.

La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Les tempêtes que je traverserai ne seront pas un obstacle pour maintenir ces saines habitudes de vie. Parce que je sais que, désormais et au fond de moi, j’y reviendrai. Je le ferai, juste pour moi.

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