Dans notre société québécoise ancrée de valeurs catholiques depuis plusieurs centaines d’années, le modèle idéal d’une vie parfaitement réussie est de trouver le ou la partenaire idéale, de vivre ensemble et d’avoir des enfants. Si vous possédez toutes ses choses dans votre vie, vous êtes considérés comme ayant réussi. Mais, en 2020, est-ce encore le cas? Cette situation idéale est-elle le bonheur assuré pour la majorité des gens?

J’ai déjà eu ce mode de vie. J’ai été dix ans dans cette situation. J’avais fait de bonnes études et j’avais un emploi très bien rémunéré. Mon copain avait également un excellent travail. Nous avions la grosse maison, les deux voitures neuves, le garage, le grand terrain et la piscine était en route. Nous avions deux familles aimantes, des amis exceptionnels et des projets de chalet et de bébé. Tout mon entourage était convaincu que j’étais comblée et heureuse. Voir même chanceuse d’avoir exactement tout ce dont on pouvait rêver dans la vie. Mais, au fond de moi quelque chose clochait. Je ne savais pas encore quoi mais je sentais que ce n’était pas le mode de vie qui était pour moi. Après plusieurs années de réflexion, j’en suis venue à l’évidence que je n’étais pas heureuse et que j’avais besoin d’autre chose. C’est ainsi que pris fin ma relation de dix ans. Tous nos proches étaient à la renverse suite à l’annonce de ma décision. J’ai eu droit à plusieurs commentaires tel que j’étais malade et qu’un psychologue allait m’aider à retrouver la raison. Plusieurs ont tenté de me convaincre de ne pas faire ce choix, que je le regretterais. Mais, c’était ma décision et j’ai décidé d’aller de l’avant. À 28 ans je pensais enfin à moi.

Après plusieurs mois difficiles à séparer nos biens, vendre la maison et ce, avec beaucoup d’émotions (car j’estimais énormément cette personne avec qui j’avais vécu tellement de beaux moments), je fis l’acquisition d’une maison et adopta un chat. Le fameux classique de la fille célibataire avec son chat! Je redécouvris le plaisir de la liberté et de ne pas avoir de comptes à rendre. Je retrouvais également le bonheur d’avoir un réseau d’amis à moi. Les voyages, les 5 à 7 après le travail, les soupers au resto entre amis et le bonheur d’arriver à la maison après une journée de travail et de lire un livre tranquillement, sans personne pour me déranger.

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Est-ce que la vie de couple et le fait d’avoir des enfants est fait pour tout le monde? Non. Est-ce que cette vie est faite pour certaines personnes? Oui. Chaque personne est différente et la quête du bonheur est unique à chaque personne. Les personnes dans mon genre ont besoin de liberté, de solitude et d’indépendance. Le fait de ne pas vouloir avoir d’enfant n’est pas un crime ni un signe d’égoïsme, il s’agit uniquement d’un choix personnel et il est important de se respecter dans nos besoins. J’adore les enfants, mes neveux et ceux de mes amis sont les amours de ma vie, mais je ne désire pas avoir la pression qu’un autre être humain doive compter sur moi. La garderie, l’école, les devoirs, les lunchs, les bains, etc. ne sont pas dans ma définition du bonheur malgré tous les beaux moments que cela peut apporter.

Je suis tannée de me faire dire que je vais changer d’idée lorsque je vais rencontrer « LE BON ». Mais, le bon c’est quoi? J’ai 33 ans et j’ai connu quelques hommes depuis ma séparation, certains que j’ai aimé du plus profond de mon cœur. Je me suis faite laisser à deux reprises et je ne veux plus vivre le mal que cela apporte. Le sentiment d’abandon provenant d’une personne qu’on aime, la préférer morte plutôt que de vivre le fait qu’elle ne veuille plus de nous, c’est du passé pour moi et je n’ai plus l’intention de revivre cette situation qui déstabilise notre univers au grand complet. Mon mode de vie maintenant? J’ai une carrière exceptionnelle, une vie sociale remplie, un entourage aimant, ma maison, mon chat et je suis heureuse. Les hommes dans tout ça? J’ai trouvé la recette parfaite pour moi afin d’être heureuse. J’en fréquente de manière ponctuel dans ma vie et ce, sans aucun engagement. Des personnes avec qui je partages des intérêts communs, une belle complicité autant intellectuelle que sexuelle. Je fais plein d’activités avec l’homme du moment, je m’amuse, je passe de beaux moments et je suis heureuse. Le tout étant très clair dès le début, notre histoire ne débouchera pas en relation de couple même si j’aime la personne. Suis-je une brisée de l’amour? Non. Je sais maintenant ce que je veux et mon but ultime dans la vie est d’être heureuse.

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