Partie 1 - L'excitation de retrouver Passe-Partout

Comme des milliers de parents québécois nés vers la fin des années 70 et le début des années 80, j’attendais impatiemment le 25 février pour une raison bien spéciale : le grand retour de Passe-Partout. À tous les poussinots et les poussinettes de ce monde, tous devant nos écrans pour redécouvrir les personnages qui ont marqué notre enfance.

Je ne sais pas à quoi ça ressemblait chez vous à 18 h quand on recule d’une trentaine d’années, mais chez moi, c’était très protocolaire. Une fois tous mes toutous et mes poupées installés confortablement sur notre divan orange à carreaux, ma sœur et moi nous installions et chantions de bon cœur le fameux thème musical annonciateur d’une demi-heure de pur délice pour les yeux (tant mieux) et les oreilles (c’est pareil). Puis, quand à la fin de la chanson, le casse-tête devenait « vivant » et que les personnages nous envoyaient la main, nous devions nous dépêcher de faire envoyer la main en guise de salutations à chacun de nos amis les peluches.

Pour les plus jeunes, laissez-moi au moins vous expliquer en quelques lignes ce que représente, pour nous, les vieux, cette émission mythique. Selon Wikipédia, Passe-Partout est une série de télévision québécoise conçue pour l’éducation préscolaire, financée par le ministère de l’Éducation du Québec (période où ce ministère avait encore un peu de sous en banque) diffusée sur les ondes de Radio-Québec de 1977 à 1991. On y retrouvait nos trois principaux amis, soit Passe-Partout, une grande sensible qui était toujours gentille avec les autres et qui était très près de ses émotions, Passe-Carreau, qui nous faisait bouger et réfléchir sur plein de sujets et Passe-Montagne qui nous aidait à bien prononcer les mots et qui aidait les deux autres à des tâches plus masculines. Ils sont entourés de leurs amis, entre autres, Fardoche le fermier, Grand-mère et son chat Passe-Poils ou encore André le débrouillard (suis-je la seule à trouver qu’il ressemble étrangement à André Sauvé l’humoriste ?)

Passe-Partout 1977

Passe-Partout 1977-1991
Source image : Télé-Québec

Il existe aussi des marionnettes, les plus connues étant sans aucun doute LA famille constituée de papa Perlin, maman Perline (bravo pour le brainstorming) et les jumeaux Cannelle et Pruneau qui, dans mon épisode préféré, ont mangé une boite complète de biscuits qu’une publicité vantait d’être « des biscuits qui font grandir ». On retrouve également Grand-Papa Bi, un réel grand-papa gâteau, Ti-Brin, l’ami un peu plus vieux des jumeaux qui est un jour arrivé avec l’invention de la décennie : un walkman et Alakazou, un zèbre issu d’une émission de télé regardée par les jumeaux, qui mange des sandwichs au gazon.

Tout ce beau monde défile à l’écran pour nous raconter des histoires, des anecdotes, pour nous faire bricoler, mais surtout, pour nous chanter des chansons (qui vont nous rester dans la tête pendant des heures je vous préviens!)

Sur ce, je vous quitte, car on soupe tôt pour être prêt à 18 h tapant. Je ne suis pas excitée, je suis surexcitée, je suis énervée x 1000, mais je suis surtout fébrile que mes enfants puissent ce soir découvrir l’émission qui a carrément marqué mon enfance et peut-être même ma vie entière. Je vous raconterai plus tard comment ils ont réagi...

Il fait noir noir noir, je veux voir voir voir...

Partie 2 - Le moment tant attendu

Wow, wow et re-wow! Je ne sais pas ce que vous vous en avez pensez, mais ça jasait fort dans le vestiaire de la garderie ce matin. Une nostalgie pure et dure.

Un peu comme ma mère le faisait avec un VHS (les plus jeunes, allez googler VHS), j’ai programmé l’enregistreur pour conserver les épisodes de Passe-Partout, histoire d’en avoir en réserve. Assis confortablement en pyjama, mes enfants âgés de 3 et 6 ans ont regardé l’émission dont leur maman leur parle depuis déjà quelques semaines avec la plus grande attention. Je tiens à mentionner que moi, je suis de la génération Passe-Partout, mais que eux, ils sont de la génération Pat Patrouille. Ayant une petite écoeurantite de ces chiots sauveurs de la ville de la Grande-Vallée, j’accueille à bras ouverts la nouvelle mouture de mon émission d’enfance favorite.

Enfants Marie-Claude Delage

Source image : Marie-Claude Delage 

J’ai trouvé les 3 personnages principaux A-D-O-R-A-B-L-E-S! Je les aime déjà. Après à peine quelques secondes, mes minis les ont eux aussi adoptés. Dès le générique du début, ils ont arrêté toutes leurs activités. Est-ce que c’est ce qu’on appelle « l'effet Passe-Partout »?

On a des yeux joyeux, mais on n’a pas que ça...

Les chansons et les thèmes musicaux sont les mêmes que dans mes souvenirs. Cannelle (aujourd’hui frisée, mais toujours à la recherche de son phoque Biscuit) et Pruneau 2.0 conservent leurs photos de famille sur une tablette électronique et les murs de leur chambre semblent avoir été décorés par la chaine de magasins Bouclair. Madame Coucou semble plus jeune que dans mes souvenirs, mais elle fabrique encore les meilleurs biscuits au chocolat du monde. J’avais une petite crainte par rapport au langage qui serait utilisé, j’avais peur que les personnages utilisent un français un peu trop parfait, mais non! Quand Cannelle parle, j’ai l’impression d’entendre ma fille. Zig Zag, lui, cherche ses copains alors qu’autrefois, il cherchait ses parents, non?

Passe-Partout de 2019

Passe-Partout 2019
Source image : Télé-Québec

Passe-Montagne qui embarque dans sa voiture ÉLECTRIQUE imaginaire a été le point marquant pour ma fille (elle a crié OUI!!! quand ce dernier nous a demandé si on voulait faire un tour d’auto avec lui) alors que mon p’tit bonhomme, lui, de ce que j’ai compris, c’était le passage où l’on voit des enfants de la garderie jouer au tir à la corde; je pense que ça lui rappelle les enfants que l’on aperçoit souvent dans les Télétubbies. Aussi, il semble littéralement en amour avec Passe-Partout; dès qu'elle disparait de l'écran, il la réclame jusqu'à son retour.

À l’heure où je vous écris, mes enfants m’ont réclamé une permission spéciale pour écouter de nouveau l’épisode d'hier en attendant celui de ce soir.

Mis à part une crise de larmes hier par mon garçon de trois ans parce qu’il en voulait ENCORE, chez nous, ça a été plus qu’un succès.  En fait, je crois que ça marque le début d’une nouvelle génération de poussinots et de poussinettes.

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