Parce que tout ce que je dis, tu en ris, le dénigre, le diminue ou tu te fermes et on ne peut plus parler. Parce que ce que je fais, tu le vantes quand je ne suis pas là, mais tu ne fais pas mes éloges quand je suis en ta présence. Pourtant, c’est moi la principale intéressée, et c’est moi qui en aurais davantage besoin.

Parce que tu me traites comme si j’avais encore huit ans, alors que je suis bien ancrée dans la trentaine. Parce que tu n’as pas évolué et tu agis comme un con. Parce que je suis tannée que tu me fasses sentir comme une niaiseuse, même si ce n’est pas ton intention. Parce que tu as foiré de ce côté, je ne me sens pas à la hauteur. Je doute souvent de moi. Je sais maintenant d’où elle vient, cette maudite insécurité. Parce que tu penses que je ne peux pas penser par moi-même et résoudre des problèmes complexes, c’est moi qui vais se fermer.

Parce que tu continues de me faire capoter, je vais cesser de me confier. Je ne sais pas si tu l’as remarqué, mais je te parle de moins en moins. Je ne sais pas si tu en souffres. Moi, j’ai fait le deuil d’avoir un père mature et sage. J’ai mis une croix sur le père qui se fait guide et conseiller. J’ai arrêté d’attendre des paroles censées de toi. Parce qu’à chaque fois qu’on aborde un sujet, quel qu’il soit, tu répliques avec quelque chose qui n’a aucune logique, tu essaies de te rendre intelligent en me sortant un truc du moment relié aux actualités ou à la politique.

J’ai essayé, mais ça ne me tente plus. J’ai un nouveau travail qui m’apporte son lot de moments assez stressants à gérer. J’ai décidé que tu ne ferais plus partie de ces moments stressants. J’ai lâché la serviette. En tant que cadette, je suis restée figée dans le rôle de « bébé » de la famille, et ça joue rarement en ma faveur.

J’ai décidé que tout ce qui a négativement teinté mon estime personnelle, je n’en avais plus besoin. Je sais ce que je vaux. Je suis débrouillarde, intelligente, indépendante, attachante et extraordinaire. Tu as beau être toujours là si j’ai besoin d’un chauffeur ou d’un gardien pour mon chat, mais quand vient le temps d’agir de manière sérieuse et intelligente – surtout en public – tu perds toute notion de bon sens. Tu aimes même me ridiculiser.

Je sais que tu m’aimes, et je t’aime aussi, mais tu m’aimes maladroitement et ça me fait mal. Moi, j’apprends à m’aimer petit à petit, et c’est tout un travail. Mais j’y arrive tranquillement. Je ne te laisserai pas ruiner mes efforts. Je suis fière de la femme que je deviens… considérant que j’y suis arrivée pratiquement toute seule.

fille seule coucher de soleil espoirSource image: Unsplash
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