J'ai une belle bibliothèque, j'ai étudié la littérature française et j'ai toujours un livre avec moi. Pourtant, chaque fois qu'on m'a demandé de conseiller un livre, j'ai un peu figé. C'est beaucoup de pression, choisir un livre, surtout pour quelqu'un d'autre et encore plus lorsque cette personne déclare « je n'aime pas vraiment lire ». J'ai une pile de livres à lire depuis... je ne sais pas, 1996 au plus tard? En tout cas, c'est à peu près à ce moment-là que j'ai cessé de lire un livre à la fois pour adopter un style un peu plus freestyle.
Les gens qui me connaissent (ou qui me suivent sur Goodreads) savent que j'ai toujours 4 à 5 livres « en cours » (allô The Chronicles of Narnia depuis l'été 2010), un à l'abandon, et 2 ou 3 que je relis pour la troisième fois. Mais, aujourd'hui, c'est le grand jour: je te suggère cinq œuvres magnifiques qui ont réussi à marquer mon imaginaire sur un moyen temps. En espérant que tu y trouves ton compte!
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Le Petit Prince

Antoine de Saint-Exupéry

Le reste de la liste est pêle-mêle, mais ce livre-là est, sans contredit, mon livre pref absolu. J’ai découvert ce conte philosophique il y a environ trois ans, à un moment de ma vie où tout était noir et où j’avais franchement besoin de simplicité et d’amour. Je l’avais bien sûr déjà lu plus jeune sans trop savoir l’apprécier. Je trouvais qu’il ne se passait pas grand-chose, en fait. Mais en le reprenant, je suis tombée sous le charme (et c’est peu dire). J’achète maintenant toutes les éditions possibles compulsivement, et chaque fois je l’aime encore plus.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, ou peu, le Petit Prince est l’histoire d’un aviateur (l’auteur-narrateur) qui s’écrase dans le désert et qui y rencontre un garçon assez coloré. Au fil du récit, on en apprend plus sur le Petit Prince et sur la vie sur son astéroïde (parce que oui, il vient d’ailleurs). À son contact, l’aviateur réapprend à voir la vie avec ses yeux d’enfant grâce à des réflexions sur l’amour/l’amitié, les priorités et la simplicité. Ce livre a fait du renard mon animal totem, m’a aidéé à sortir de ma négativité et me donne encore aujourd’hui une perception de la vie, du deuil et de l’amour que j’aimerais pouvoir partager avec tout le monde.

Comment devenir un ange / un monstre

Jean Barbe
Je triche, parce que je mets ces deux livres (québécois, en plus) ensemble, mais je pense qu’il faut absolument lire les deux. Je ne vous en dis pas trop, parce que les titres laissent deviner de quoi il est question, mais ces romans complémentaires posent un ensemble de questions en les mettant en scène, et laissent le lecteur explorer sa capacité de compassion et réfléchir sur le principe du bien et du mal. Est-ce qu’une « bonne » personne naît bonne? Est-ce que, dans d’autres circonstances, ce personnage serait devenu « bon » au lieu de devenir « mauvais »? Et si j’avais vécu les mêmes circonstances, est-ce que je serais une « mauvaise » personne? Est-ce qu’en voulant faire le bien, on peut faire le mal (ou l’inverse)?
Promis, vous n’aurez pas envie de les poser : les récits coulent sous la plume de l’auteur, qui réussit à trouver le juste milieu entre le style et le récit. En plus, #le12aoutjacheteunlivrequebecois, mais je dis ça, je ne dis rien!

Furiously happy: A funny book about horrible things

Jenny Lawson
J’ai d’abord été intriguée par la couverture : on y voit un raton laveur empaillé à l’expression folle, le tout sur fond jaune avec des confettis. Dans ce livre autobiographique, Jenny Lawson aborde la maladie mentale sous une perspective nouvelle. Je l’ai dit et le répète : c’est essentiel d’en parler, de briser les tabous et de déstigmatiser la maladie mentale, quelle qu’elle soit. Pour tout le monde, mais encore plus pour ceux qui sont touchés. La narratrice exprime super bien son processus d’apprivoisement de sa maladie mentale et sa manière de la percevoir et même d’en tirer avantage.
J’ai trouvé profondément inspirant le message que l’auteure avait publié sur le web (et qui lui a inspiré son livre), dans lequel elle confesse qu’elle en a marre d’encaisser les coups et de se sentir coupable. Elle annonce ensuite son intention de passer en mode offensif en prenant la résolution de vivre sa vie de façon « furieusement heureuse », c’est-à-dire d’accepter que sa maladie fait partie d’elle-même et qu’elle ne l’empêche pourtant pas de vivre pleinement et d’être, oui, très heureuse. La narration est truffée d’anecdotes incroyables et drôles, et je lève mon chapeau à la dynamique de sa relation amoureuse. Un livre que je résumerais par « il vaut mieux en rire qu’en pleurer ». On avait franchement besoin de ça.

L’Alchimiste

Paulo Coelho (traduction française par Jean Orecchioni)
La première fois que j’ai lu l’Alchimiste, j’ai été vraiment fâchée par la chute de ce conte philosophique (bah oui, encore un!). Alors je l’ai refermé, puis rouvert, et j’ai recommencé du début. Et c’est, finalement, le plus beau message ever. Je le trouve d’autant plus pertinent qu’aujourd’hui tout le monde voyage. Tout le monde s’affiche. Tout le monde recherche le bonheur à tout prix. Mais je reste souvent avec l’impression que peu de personnes le trouve.
Je ne vous révélerai pas la fin, mais si vous avez un Instagram trop rempli et que le premier passe-temps que vous avez inscrit sur Tinder c’est « voyager » (ce n’est absolument pas un problème, mais oui, je me demande toujours si vous êtes heureux ou si vous avez l’air heureux, si vous courez après quelque chose ou si vous fuyez quelque chose), ou qu’au contraire vous avez supprimé votre compte Facebook parce que vous en aviez marre de vous comparer aux autres et de ne pas savoir quels sourires étaient vrais ou pas, ce livre est pour vous. En plus, il présente une tonne de belles citations (le Petit Prince aussi, btw) à afficher et à partager.
P.S. Moi aussi, j’aime voyager. Ça n’est pas ce qui a changé après l’Alchimiste. ;)

The Dirt: Confessions of the World's Most Notorious Rock Band

Tommy Lee, Vince Neil, Nikki Sixx, Mick Mars
Il y a des années, je m’étais lancée dans le « Rory Gilmore reading challenge ». Bon, j’ai abandonné quand j’ai réalisé que ce n’était pas vraiment la liste des livres qu’elle avait lus pendant la série, mais bien la liste de tous les livres auxquels n’importe lequel des personnages aurait pu faire référence à un moment ou à un autre de la série. Laisse faire, chose, si elle ne les a pas lus, alors moi non plus! Bref, j’ai quand même gardé la liste parce qu’elle contenait de jolies suggestions de lectures, certaines me permettant de sortir un peu de ma zone de confort.
Parmi celles-ci, The Dirt, l’autobiographie du groupe Motley Crue. Groupe duquel je ne suis pas si fan, en passant (c’est bon et tout, je connaissais la plupart des chansons, mais j’ai du googler pour m’en assurer avant de lire le livre, admettons). Reste que j’ai trouvé ça fascinant, de lire leur histoire, et surtout leur perception de leur histoire avec un peu de recul. Un livre qui, derrière une série d’événements « pas d’allure », c’est le moins qu’on puisse dire, se cache un début de réflexion sur « on l’a fait parce qu’on pouvait le faire ». Un récit pas féministe du tout, je vous l’accorde, pas politiquement correct non plus, mais c’est important de savoir que ça existe, justement (#grabthembythepussy, vous voyez le genre?), et de comprendre pourquoi ça existe, si on veut faire avancer les choses.

Bonne lecture!

Source image de couverture : Unsplash

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