On vous parle de double standard

On peut également dire deux poids, deux mesures en français. Cela signifie de juger deux choses analogues avec partialité, selon des règles différentes. Donc d'être jugé et traité différemment selon le groupe auquel tu appartiens. C'est souligné l'inégalité entre deux entités de gens en se basant sur le même comportement.

Ce sujet m'intéresse particulièrement ces jours-ci et on en entend beaucoup parler. Que ce soit dans un délicieux balado des SexMaitresses ou suite aux agissements de Sabrina et Nick à Occupation Double. Mais je dirais aussi suite aux réactions des filles envers Marilou, comparativement à Robin, disons.

Eh oui, je me base sur Occupation Double pour démontrer le concept.

Mais il y a plusieurs autres exemples précis que vous avez surement vécus, en le sachant ou pas.

Un gars qui a plusieurs copines tout au long de sa scolarité sera vu comme un héros parmi ses pairs. Il est cool, il est envié, il pogne auprès des filles. Une fille qui se trouve dans la même situation aura une réputation de fille facile, qu'elle se donne à n'importe qui et qu'elle ne respecte pas son corps. Il y a aussi tout le concept de virginité! Le concept chez l'homme n'est pas autant mis de l'avant que chez la femme. Une fille qui perd sa virginité, ça doit être fait avec le bon, avec amour et après un temps suffisant pour ne pas avoir l'air de l'avoir trop cherché. Pour un homme, c'est une tape dans le dos, peu importe le pourquoi, comment, quand.

Une femme dans une position d'autorité se fera dire qu'elle a couché avec tout le monde pour arriver là, qu'elle a un gros caractère, qu'elle est trop exigeante. Si elle célèbre son succès et connaît sa valeur, on dira qu'elle n'est pas assez humble, qu'elle devrait garder ça pour elle. Ou on tentera de la diminuer. Ce n'est pas qu'elle, voyons, c'est un travail d'équipe! Dans le cas contraire, un homme se ferait dire qu'il a des couilles, qu'il sait où il s'en va, qu'il est demandant pour le bien de son entreprise, c'est bien normal, après tout. Si vous avez si peur qu'une femme ait du succès, car elle a couché avec les bonnes personnes, vous devriez plutôt vous poser la question suivante : pourquoi est-ce qu'on ne dénonce pas ceux qui demandent des faveurs sexuelles pour des promotions? C'est plutôt eux qu'il faudrait pointer du doigt, non?

On peut aussi parler de ce qui est attendu de la mère et du père. Une mère se doit d'être présente tout le temps, de donner son 110%, n'a pas le droit d'être fatiguée ou de se plaindre, sous peine d'être pointée du doigt et largement critiquée. J'entends encore des gens qui disent que leur chum va garder leur enfant ce soir. Ce n'est pas du gardiennage. C'est seulement être un parent. Être père est vu comme une tâche optionnelle ou juste pour ce qui est agréable. Mais être parent, ce n'est pas qu'une participation génétique. Il y a de l'investissement, et ce, des deux parties.

Je mets beaucoup l'homme en contre-exemple négatif ici, mais il est lui aussi victime de double standard. Une belle femme qui pousse un peu son partenaire masculin pour avoir une relation sexuelle est vue comme entreprenante et en contrôle de son désir. Un homme qui fait la même chose est un trou de cul et se fera probablement accuser de viol. Alors que, dans les deux cas, il s'agit d'une relation sexuelle sans consentement, qui mérite une intervention légale. L'homme a autant le droit de dire non que la femme. Mais il y a cette fausse image de l'homme qui devrait toujours vouloir du sexe et encore plus de sexe. C'est donc moins pris au sérieux, à tort.

Je pourrais en nommer 100 ou même 1000 autres, mais vous comprenez le principe.

Mais, dans la vraie vie, quelles sont les solutions?

S'éduquer. Éduquer son entourage. Détruire les stigmas tellement trop présents. Intervenir lorsqu'on voit une situation problématique ou qu'on entend des paroles inacceptables. Ne pas se dire que ce sont des discussions de vestiaire et que ça n'a pas de conséquence. Responsabiliser les enfants sur ces concepts, qui commencent dès la garderie et surtout les éducateurs et éducatrices. Foncer dans le tas et parler plus fort. Parce, qu'au bout du compte, ça en vaut la peine.

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