« Notre tête est ronde pour permettre à nos pensées de changer de direction. » Cette citation n’est pas de moi, mais je suis convaincue que Francis Picabia (un artiste interdisciplinaire dont les peintures sont magnifiques) l’a écrite jadis en pensant à moi. Je la préfère d’ailleurs à « il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée », que je trouve un tant soit peu péjorative.

Je suis LA championne mondiale du changement d’idée. D’ailleurs, je pense à contacter le livre mondial des records Guinness parce que je suis certaine d’y avoir ma place. Je me plais à croire que je change d’idée souvent puisque mon cerveau est en constante évolution, parfois même en très grande ébullition. Ça peut convenir à certains autour de moi, mais ça peut aussi être l’inverse.

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Nous avons les défauts de nos qualités et ma tête est parfois si ronde que mes idées passent leur temps à tanguer d’un coté à l’autre. Par contre, quand une idée se niche à l’intérieur de mon univers sidéral, pas moyen de l’en déloger. Elle prend toute la place qu’il y a dans mon âme, alors même si ma face dandine d’un coté à l’autre, mon opinion reste inchangée.

Si une idée ou une opinion vient à naître et qu’elle concerne quelqu’un ou quelque chose que je dois « régler », alors là, attention. Je dois le faire là, maintenant. J’ai tendance à laisser mes pensées se balader librement au creux de mon faciès, mais, dès lors qu’elles s’imprègnent dans mon tissu, impossible de m'en soustraire. Et parfois, malheureusement, ça sort tout croche… L’essentiel de mon propos est verbalisé dans le respect, mais mes mots sont parfois accueillis comme un coup de poing, un ultimatum, ou une menace. Alors qu’il n’en est rien… Étant une femme de mots, ceux-ci se bousculent à la porte de mes lèvres et ce sont les plus « forts » qui l’emportent.

Cela m’aura coûté un certain nombre d’amitiés et de relations amoureuses au potentiel élevé. Ça m’aura aussi empêché d’être publiée une première fois (j’avais alors 17 ans et la tête dure). Mais bon, rien n’arrive pour rien, alors je me console en me disant que, de toute façon, ce qui doit arriver arrivera. Je me dis que je finirai par apprendre… Cette dernière phrase est fausse, je ne la pense pas du tout… Ma spontanéité est ce que le soleil est au jour.

On m’a aussi souvent dit de « dormir là-dessus ». Mais n’aurais-je pas que cela à faire, dormir, alors que je serai morte? C’est si court une vie… Et grand mal m’en fasse, alors que j’aurais dû écouter ce conseil de « dormir là-dessus », il arrive qu’à mon réveil, je réalise la pertinence de ce conseil que je n’ai pas suivi, et que je ne compte pas suivre dans le futur, malgré qu’il m’aurait été utile plus d’une fois.

Parfois, je laisse du temps au temps. Les idées s'agitent dans ma tête dans l’attente qu’elles se posent. Peut-être, par la bande, est-ce que je laisse à la vie la possibilité de m’offrir sur un plateau l’absence de devoir me positionner? Il arrive toutefois que le plateau ne se présente jamais et que, dans l’attente, plusieurs ébauches se dessinent à l’intérieur de moi. Jusqu’à ce que l’une d’entre elles s’impose comme étant LA bonne.

On dit que le hasard n’existe pas. Que tout est tracé d’avance. Quelle merde ce serait si c’était vrai… Je dois me convaincre que j’ai un minimum de pouvoir sur ma vie. 

Dans les derniers mois, mon potentiel amoureux aura été plus riche que ne l’est Elon Musk. Je n’ai plus à « construire pour construire » ou à trouver le « bon » pour bâtir ma vie. Je n’ai qu’à trouver le meilleur pour me faire vibrer, pour m’allumer. Mes idées peuvent se balader comme bon leur semblent à l’intérieur de ma conscience, cette fois-ci, c’est mon cœur qui aura le premier et dernier mot. Et, dernièrement, mon cœur a choisi, puis mon âme et mon corps ont suivi le pas.

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Toutefois, après une magnifique journée avec un ami qui l’est tout autant, un raz-de-marée a pris possession de mes axiomes. Je croyais avoir trouvé mon « bon » avant cette journée…  Celui avec qui je n’ai rien à construire, mais avec qui je vivrais un nombre incalculable de moments présents démentiels. Cet homme avait trouvé le moyen de se nidifier à l’intérieur de mon cœur ET de mon cerveau. Mais cette journée à me raconter avec mon ami me fit réaliser que peut-être mon élu ne partageait pas les mêmes aspirations pour nous deux…

Au retour (ai-je dit être incapable parfois de ne pas aller au fond des choses, là, tout de suite?), une conversation avec cet homme s’imposa… De fil en aiguille, de mots en maux, je réalisai qu’avec lui, je ne tenais qu’à un fil… Et ce fil, il l’aura coupé le soir même, me laissant m’échouer sur le sol. 

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