J’ai toujours été du genre à observer un groupe de l’extérieur et à, ensuite, m’approcher des gens qui me semblent avoir le plus de points communs avec moi. Au primaire, j’étais amie avec tout le monde, même les gens qui étaient mis de côté. J’aimais apprendre à connaître les gens et je n’avais pas la langue dans ma poche. Au secondaire, je me suis restreinte à un gang d’amies parce que j’allais dans une école de filles et je n’avais pas envie de commencer les guerres d’amies. Et puis, avouons-le, au secondaire, les amies, ça peut changer souvent.

Au Cégep, je commençais déjà à avoir perdu le tour. Je parlais très peu. Je me suis rendu compte que j’étais une fille quand même timide qui avait, en plus, peur du jugement des autres. J’ai fini par me lier d’amitié avec des filles qui semblaient aussi gênées que moi, mais qui en avaient beaucoup à dire lorsqu’on apprenait à les connaître.

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Lorsque j’habitais à Montréal, j’étais toujours partie chez une de mes amies. Je rejoignais des gens dans des évènements. J’étais très rarement seule. Lorsque j’ai déménagé dans le Nord, je me suis rendu compte que peu de mes amies avaient des voitures. On s’organisait souvent des évènements, mais c’était de plus en plus difficile de se voir. Je crois que c’est normal. On grandit, on a nos amoureux, nos emplois, nos familles. L’amitié est présente, mais on a moins le temps.

Lorsque je suis devenue mère, le temps m’a encore plus manqué, l’organisation aussi. C’était difficile de descendre en ville avec ma fille, de planifier les collations et les heures de sieste. J’ai mis mes amitiés de côté et je me suis sentie comme une mauvaise amie. J’étais encore présente pour la gang de filles qui me suit depuis maintenant des années, mais je les voyais vraiment moins souvent.

J’adore ma vie dans le nord avec ma famille, mais on dirait que je n’arrive pas à me faire d’autres amies. Même lorsque je sors me promener avec ma fille, on dirait que je n’ose pas m’approcher des gens, par peur de déranger ou bien de ne pas trop avoir rapport. Je suis la plus jeune sur ma rue avec presque deux enfants et c’est correct, mais il y a des gens qui me jugent. Ils ont le droit. Chacun son opinion.

Le temps est long parfois et je me demande vraiment comment sortir de cette situation. J’ai prévu m’inscrire à un cours de groupe lorsque ma deuxième sera arrivée. C’est un premier pas. De plus, j’essaie de prendre plus le temps pour voir mes amies. On a presque toutes des enfants, alors on est capable de comprendre que nos horaires sont compliqués. J’aime vraiment avoir quelqu’un avec qui échanger sur la vie et sur mes millions de pensées. J’aimerais parfois ravoir l’âge de ma fille. À cet âge, on est juste curieux, il n’y a pas de questions qui se posent et on se fait des amis rapidement.

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