En cette période de confinement, j'ai craqué. Non, pas parce que je ne suis pas en mesure de me tenir occupé chez moi, il y a toujours quelque chose à faire lorsque tu as une maison et, sinon, Netflix et compagnie savent assez bien meubler le temps. J'ai craqué parce que j'ai eu le temps de poser un bon regard sur la personne que je tends à devenir, sur les fantômes qui reviennent parfois me hanter, sur le type de relation que je désire entretenir et sur cette colère et cette rancœur que j'accumule en moi depuis trop longtemps. J'ai fait des constats qui ont ébranlé la petite personne que je suis. J'ai pleuré… Beaucoup. Je me suis tapé sur la tête… Encore. J'ai sacré… Souvent. Puis, j'ai pris une décision… Enfin.

J'ai pris le téléphone et j'ai débuté ma démarche de recherche pour commencer une thérapie en psychologie. J'ai décidé de consulter un de ces êtres, croyons nous trop souvent, qui jouent dans nos têtes, qui nous répondent avec des monosyllables, qui nous remettent dans la face nos démons du passé. J'avais peur de ces bêtes, à qui je réfère plus souvent qu'à mon tour mes élèves ayant besoin d'un suivi personnalisé. Et c'est pas pour dire, j'en ai des amies psy dans mon entourage et elles ne font pas peur, bien au contraire! Cependant, enclencher une démarche pour moi m'a demandé beaucoup plus de courage que je ne l'aurais pensé. C'est plus dur à faire quand ça nous concerne...

plage coucher de soleil silhouettes

Une heure avant ma première rencontre j'étais nerveux, fébrile, fragile. J'avais le sentiment de faire un premier pas dans la bonne direction, sans trop savoir à quoi m'attendre. Prendre une bière avec son amie psy et en consulter un ce n'est pas le même feeling, mais dans les deux cas, je crois que ça peut faire du bien. Dès ma première rencontre, ça a cliqué avec mon psy. Je me suis senti en confiance face à cet inconnu. La pression que j'avais sur mes épaules est tombée, mes appréhensions ont pris le bord et j'ai compris que je venais de me faire un gros cadeau. Je me suis choisi. J'ai entrepris une démarche pour prendre soin de moi, alors que j'ai l'habitude de prendre soin des autres à travers mon métier d'éducateur spécialisé, mais aussi parce que ça fait partie de moi, au point tel que j'ai souvent eu tendance à m'oublier.

À la fin de cette première rencontre, j'ai entrevu ce que ça pouvait vouloir dire de penser à soi, de faire les choses pour soi et non pour les autres. À la fin de cette première rencontre, j'étais fier de moi. À la fin de cette première rencontre, j'ai appelé mon père et je lui ai dit: « papa, je me suis fait un cadeau, j'ai commencé à voir un psy ». Mon père m'a alors répondu: « je suis fier de toi mon fils. C'est bien beau se payer des voyages, mais faire un voyage à l'intérieur de soi, c'est le plus beau cadeau que tu pouvais te faire ».

lac arbres et coucher de soleil

Ainsi, il y a environ deux semaines, j'ai débuté un beau et grand voyage: je suis parti à la recherche de mon être.

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