Ces derniers temps, j’ai beaucoup écrit sur une série d’articles de sport un peu moins centrés sur les émotions, mais plus sur l’action. Je me sentais plus à l’aise de parler de ce que je faisais que de ce que je vivais. Je n’avais pas envie de parler de moi ou de ce que je ressentais, par contre le sport et les activités extérieures me permettaient de me sentir tellement bien et vivante que j’ai essayé de transmettre ces petites passions pour motiver les gens à sortir et s’amuser dehors malgré le temps froid.

Par contre, plus on fuit, plus on réalise qu’il est temps de s’asseoir et de se questionner à savoir vraiment ce qu’on ressent en dedans.

J’ai peur, je me questionne: vais-je être une bonne maman? J’évite d’y penser et je vais libérer mon esprit à l’air frais.

Je prépare la chambre, la garde-robe, j’achète les petits articles manquants pour l’arrivée des jumelles, mais je reprends mon train train quotidien rapidement pour occuper mon cerveau.

Mais plus le temps avance, plus les petits coups se font sentir: un petit coup de pied par-ci, un petit coup de poing par-là…. Hum je pense que ces jumelles seront aussi actives que leur maman. On me recommande de leur parler, de leur chanter des comptines, de caresser mon ventre, de créer un lien avec elles et ça m’oblige petit à petit à accepter tout ce qui s’en vient et de réaliser que d’ici quelques semaines, je les aurai dans mes bras.

Mon ventre est omniprésent: difficile de m’entraîner, de faire mon yoga, de prendre tout simplement mes marches ou me lever du lit le matin. Les nausées sont toujours présentes, les rendez-vous chez la gynécologue, les échographies, les prises de sang, les tests de glycémie font partie de mon quotidien et tout déboule si vite.

photoshoot de maternité, maman, mèreSource image: Geneviève Asselin-Demers

J’ai trouvé mon premier trimestre difficile, mon second tout autant et je suis dans le troisième trimestre. Je n’apprécie toujours pas la grossesse, mais j’essaie de trouver le positif jour après jour. On me disait que le coup en valait la peine, plusieurs n’aiment pas leur grossesse, mais une fois l’enfant dans leur bras, tous ces souvenirs s’estompent et je commence sérieusement à y croire. Ces petits coups sur mon estomac qui me donnent des reflux ou dans le bas du ventre qui me donnent envie d’uriner aux 30 minutes me font plutôt rire, je change tranquillement mon fusil d’épaule. À la place de me battre et me répéter jour après jour que je déteste tout, j’essaie de trouver le positif (merci mon amour de croire en moi, de m’épauler et de me conseiller, c’est grâce à toi si j’ai pu développer cette capacité avec les années). Je me trouve chanceuse d’être encore capable d’aller m’entraîner, de faire des sports extérieurs et de profiter des belles journées sans être alitée en raison de ma grossesse à risque. Quelques fois, lorsqu’on se compare, on se console. Je ne l’ai pas eu facile, mais il y a toujours pire que soi. J’approche la 30ième semaine et je peux voir deux belles amours qui grandissent bien selon leur courbe de croissance dans ma bedaine. Elles ont tous leurs membres et mon plus grand souhait était d’avoir des enfants en santé, alors tout semble bien s’aligner.

J’ai passé 6 mois sans permis de conduire en raison de mes crises d’épilepsie et je ne pensais jamais y arriver. Lorsque j’ai appris que j’avais une grossesse gémellaire, je ne pensais jamais passer à travers les 9 mois. Les gens maintenant me font peur au sujet de la prochaine année qui sera rock and roll avec les jumelles, mais je me dis que ce n’est qu’une autre étape à passer.

Quelques fois, lorsque nous avons les deux pieds dedans, tout semble être si immense, si imposant pratiquement infranchissable, mais une fois la montagne escaladée, tout semble si évident de l’autre côté. Il est difficile de toujours penser que l’on va y arriver. Il est si important de croire en nous, mais nous sommes souvent beaucoup plus forts que nous le pensons.

Depuis trois ans, je travaille énormément sur moi, j’évolue et je ne cesse de réaliser qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire. Un pas à la fois, une jambe devant l’autre et on arrive toujours à la ligne d’arrivée, des fois plus en mauvais état que d’autres, mais l’important c’est le cheminement qu’on fait pour y arriver et pas nécessairement la finale.

J’ai beaucoup de difficulté à rationaliser, je panique rapidement, je prends la critique assez difficilement, même si des fois ce n’est que des conseils. La vie est remplie de défis, je connais les miens, je connais mes défauts, je sais ce sur quoi je veux travailler. C’est un début, le chemin est encore long, mais je sais que j’ai déjà la main dans l’engrenage et que je suis jeune et pleine de vie pour mettre des efforts pour évoluer.

Je pense que personne n’est parfait, tout le monde devrait travailler sur soi afin de devenir une meilleure version de soi-même, alors trouve ce petit quelque chose et aie la volonté de vouloir évoluer: ça prend beaucoup de détermination. Mais tout le monde peut y arriver. C’est plus facile de gagner un marathon que de changer un trait de personnalité ancré depuis des années, mais ayant vécu les deux, je peux vous confirmer que tout se fait! :)

photoshoot de maternité, maman, mèreSource image: Geneviève Asselin-Demers
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