Dans les derniers jours, le #moiaussi a envahi les réseaux sociaux. Le tout a pris de l’ampleur quand l’actrice Alyssa Milano a tweeté un appel à toutes les victimes d’agression ou de harcèlement sexuel en leur demandant de s’afficher en inscrivant #moiaussi sur leurs médias sociaux. Bien que l’engouement soit assez récent, le mouvement à l’origine de #moiaussi existe depuis plus d’une dizaine d’années. Lorsqu’elle était monitrice de camp de jour, Tarana Burke, l’instigatrice du mouvement, a été confrontée aux confidences d’une jeune fille qui vivait un réel enfer avec son beau père. À l’époque, malheureusement, Tarana n’avait pas eu le courage de réconforter la jeune fille et de simplement lui offrir son soutien en mentionnant qu’elle aussi, avait déjà été victime d’une situation similaire. Suite à cet événement, Tarana a mis sur pied Girls for Gender Equity qui est une organisation basée à Brooklyn et ayant pour but premier de promouvoir le bien-être physique, mental, social et économique des jeunes filles et des femmes de couleur et de toute la communauté environnante. La campagne moiaussi était lancée. Le mouvement ne date donc pas d’hier.

#metoo, #moisaussi, revolution, crimes sexuels, dénonciationSource: Pixabay

Moiaussi, c’est un énoncé rassembleur qui va au delà du sentiment d’humiliation que ressentent certaines victimes. C’est un énoncé qui sort de l’isolement et du silence. C’est aussi une façon simple et visuelle de constater l’ampleur et la gravité de la situation. Entre survivants, c’est un baume qui fait réaliser que nous ne sommes pas seul(e)s, que d’autres sont également passé(e)s par là.

Je n’ai jamais été victime d’agression. Mais en tant que femme, je vis dans la peur constante qu’un jour quelque chose du genre m’arrive. Chaque fois que je rentre tard le soir, chaque fois que je me retrouve seule dans un coin sombre. Par ailleurs, je n’exclus pas le fait que la même peur puisse affliger aussi certains hommes. Le fait est que personne ne devrait avoir à ressentir cette peur. Personne ne devrait non plus avoir à tolérer les mots inappropriés d’un passant dans la rue. Personne ne devrait non plus avoir à tolérer des avances ou des caresses indésirées. En tant que victime de telles situations, notre devoir est d’agir, de montrer que ces gestes sont inacceptables et de les dénoncer. Le silence a assez duré. C’est en rassemblant nos forces que d’autres survivants sortiront de l’ombre pour prendre parole et c’est en rassemblant nos forces que les agresseurs se retrouveront mis au pied du mur.

Au Québec, si tu as suivi l’actualité récemment, tu as bien vu que nous n’avons pas été épargnés. À la lumière des histoires relatant les inconduites sexuelles d’Éric Salvail, de Gilbert Rozon et de Michel Brûlé, d’autres comme eux tomberont, personnalités publiques ou pas. Dans la foulée de cette vague de dénonciations massive, le SPVM (Service de Police de la Ville de Montréal) a même mis sur pied une ligne téléphonique spéciale afin de répondre à l’appel de tous ceux et celles souhaitant signaler des crimes à caractère sexuel. Or, le chef du SPVM rappelle également aux victimes et à la population qu’il est important de dénoncer ces actes et que chaque cas, chaque plainte sera pris en considération. Son service a d’ailleurs été sensibilisé au courant de la semaine sur l’importance d’être à l’écoute et d’agir lorsqu’il s’agit de crimes de ce genre.

#metoo, #moisaussi, revolution, crimes sexuels, dénonciationSource: Pixabay

En un sens, c’est rassurant de voir qu’un mouvement pareil peut être assez puissant pour provoquer une telle commotion médiatique et sociale. Deux mots : Moi aussi. Et pourtant tant de femmes et d’hommes aux cicatrices parfois encore ardentes qui ont fait preuve d’assez de courage pour exposer leurs blessures au grand jour afin que cette violence cesse.

« You say you want a revolution ? » - The Beatles

Pour faire une dénonciation:

À Montréal, rejoins la ligne téléphonique spéciale du SPVM entre 7h et 22h au 514 280-2079 ou encore présente-toi au poste de police de ton quartier. Pour voir la liste, clique ici.

Ailleurs au Québec, rejoins ou présente-toi directement dans le poste de police de la ville où l’agression à eu lieu.

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