Merci papa.

Je suis rendue à un âge où je commence à me demander non seulement quel genre d'adulte je veux être, mais aussi quel genre de parent est-ce que j'aspirerai peut-être un jour à devenir. Souvent, dans des situations comme celle-ci, il y a deux options : soit on veut être comme nos parents ou qu'on veut en être l'extrême opposé. Je suis fière de dire que j'ai eu d'excellents modèles et que d'arriver à être ne serait-ce que la moitié du parent que tu es, serait pour moi le plus grand des accomplissements. Mais tu sais papa, si un jour je deviens parent, je serai une maman et il y a des situations que seuls les papas peuvent régler. Alors merci mon petit papa. Merci tout simplement. Merci pour tout. Merci pour rien. Merci d'avoir été et d'être encore un si bon papa.

Quand je me compare avec mon entourage, je me rends compte de la chance que j'ai d'avoir mon papa pour me serrer dans ses bras sans poser de question les nuits où je pleure toutes les larmes de mon corps. Je réalise aussi que ce ne sont pas tous les papas qui se lèvent en plein milieu de la nuit pour venir à la rescousse de leur progéniture et venir changer leur pneu sous une température de -30 à l'autre bout du monde. Je suis consciente également que ce ne sont pas tous les enfants qui ont une assez bonne relation avec leur papa au point d'avoir envie de le présenter à tout le monde en disant : « C'est lui, la légende ». Parce que oui, papa, tu es une légende. Des hommes comme toi, des papas comme toi, il n'y en a pas mille et tous les jours je suis fière de pouvoir dire à qui veut bien l'entendre que je suis ton enfant.

Merci pour toutes les fois où tu as monté le son de ma chanson préférée à la radio et que tu as faussé fort au point de faire éclater le verre dans le seul but de me faire rire pour faire disparaitre la peine que j'avais dans les yeux. Merci de m'avoir cuisiné des desserts tous aussi bons les uns que les autres juste pour que j'accepte de manger quelque chose.

Merci d'avoir été présent, même si pour toi, je sais que tu ne l'étais pas assez. Merci d'avoir toujours été là quand je finissais mes parties de peu importe le sport à quoi je jouais. On s'en fout que tu aies manqué le début, tu n'as jamais manqué la fin d'aucune partie. Merci, mon petit papa, d'avoir été là quand tu as dit que tu le serais et merci encore plus d'avoir essayé de faire des pieds pis des mains même quand tu avais dit ne pas pouvoir être présent.

père et enfant assis sur des rochessource image : Unsplash 

Je te suis redevable de m'avoir élevée comme une femme et non comme une princesse, de m'avoir appris à mettre mon pied par terre lorsque je ne suis pas d'accord. Merci de m'avoir appris tant de choses pour que je ne sois jamais mal prise, de m'avoir montré comment non seulement chercher l'information, mais aussi comment la trouver. Merci, mon petit papa, de m'avoir élevée pour que j'aie envie d'avoir un homme à mes côtés et non pas pour que j'en aille besoin, de m'avoir éduquée comme la femme forte que je suis devenue, de m'avoir appris qu'il n'y aura jamais de chemin facile, mais que c'est correct de demander de l'aide. Je te suis reconnaissante de m'avoir laissée me planter à pleine face par terre après que tu m'aies avertie de ce qui allait arriver, mais je te suis encore plus reconnaissante de m'avoir donné ta main pour m'aider à me relever et de m'avoir aidée à me remettre belle pour que ma chute ne paraisse pas trop.

Merci de m'avoir lu toutes ces histoires, de m'avoir laissé dormir dans tes grands chandails si réconfortants lorsque tu étais en déplacement. Merci de t'intéresser à ce que je fais encore aujourd'hui, même si des fois, tu ne comprends pas trop. Merci papa de m'appeler toutes les semaines pis merci de ne pas m'en vouloir quand je raccroche vite en te disant que je n'ai pas le temps. Merci encore plus de me répondre quand moi j'appelle pis de prendre le temps de me jaser alors que je le sais que le temps libre pour le faire, tu l'as encore moins que moi.

Merci, mon petit papa, de traiter maman comme tu le fais, de la voir comme ton égal et de prendre soin d'elle en lui portant plein de petites attentions. Quelqu'un a dit un jour que l'on accepte seulement l'amour que l'on croit mériter, alors merci de m'avoir montré, par tes gestes et tes paroles, que je mérite tout l'or du monde si je suis prête à mettre la même somme dans l'équation. Merci de me rappeler de temps en temps que je ne devrais rien accepter de moins que ce que je désire réellement.

Merci d'avoir fait en sorte que je ne manque jamais de rien : ni d'amour, ni de matériel, ni de soutien. Merci d'avoir toujours écouté mes plans pas clairs et d'avoir posé des questions plutôt que de m'avoir dit que je vivais dans un monde de licornes et que mon plan, il était voué à l'échec d'avance. Merci de m'avoir tenu la main les fois où j'ai eu peur, de m'avoir accompagné les fois où j'ai manqué de courage.

La langue française n'a pas assez de mots pour que je puisse exprimer la gratitude que j'ai de t'avoir comme père. Le plus fort, c'est toi. Merci, papa, de m'aider à construire ma vie pour qu'elle me ressemble en suivant les plans que je t'ai montrés. Tu m'as toujours dit que pour construire une maison solide, il fallait avoir de très bonnes fondations et c'est exactement ce que vous m'avez donné, mais je ne pourrai jamais te remercier assez d'encore m'aider quand j'ai des questions pis de rajouter une coupe de clous pour être certain que le morceau que je viens de poser moi-même tienne malgré les intempéries.

Je t'aime papa.

source image de couverture : Pexels 
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