Plusieurs personnes se cassent la tête à essayer de comprendre le pourquoi du comment. S'ils font bien ou non de faire tel ou tel choix.

J’en fais partie, parfois. Je me pose plein de questions sur si, si et si.

Par chance, je me suis rapprochée de mon papa. On est des vrais copains maintenant. Pour vrai.

Mon papa, lui, il ne se casse pas vraiment la tête avec des suppositions et des inquiétudes diverses. Bien sûr, ça lui arrive d’en avoir, mais pas souvent.

Mon papa, il a confiance en la vie.

Il est aussi un guide dans ma vie. Sincèrement, je ne sais vraiment pas ce que je ferais sans ses conseils. S’il n’était pas là, il me faudrait quelqu’un comme ça dans ma vie, assurément.

Bien sûr, mon papa n’est pas parfait, il a des défauts. Plutôt, des aspects à améliorer, dirait-il.

Depuis que je me souvienne, il venait souvent apaiser mon stress par rapport à des moments à l'école, avec des amis, ou dans n'importe quelle sphère de ma vie. Il est capable de désamorcer mes inquiétudes par son énergie positive simple, son sourire et ses beaux yeux bleu océan.

Quand j'étais plus jeune

On se souvient tous des flûtes à bec au primaire pour les spectacles de fin d’année. Une fois, je m’étais prise en retard pour apprendre une chanson, alors je capotais un peu. Je voyais toute la partition à apprendre pour la semaine d’après comme une montagne.

L’anxiété est donc venue me rendre visite, mais mon père est intervenu et l’a sacrée dehors. Il m’a dit : « Prends une ligne à la fois. Lorsque tu l’auras assez maîtrisée, tu poursuivras à la deuxième ».

Donc, au lieu de voir l’escalier au complet, il m’a invitée à voir une marche à la fois.

Une chose à la fois plutôt que tout en même temps.

J’ai gardé ce conseil depuis. La preuve : je m’en rappelle encore après 12 ans !

Mon papa est unique en son genre

Mon papa, c’est le type travaillant. Vaillant, comme dirait sa mère, ma grand-mère Marielle.

Dès son plus jeune âge, mon grand-père paternel amenait ses deux garçons au « garage ». Le garage, c’est l’entreprise de création et de montage de machineries pour bleuetières et tourbières à mon grand-papa.

Alors, des tracteurs, des moteurs, des motos, des roues, des outils, il y en avait à pocheté. Mon père et son frère s’amusaient là-dedans non-stop. C'était un rêve pour eux.

Tout ce que tu peux chauffer sur des roues, mon père l’a conduit environ une centaine de fois. J’pense même que mon père sait conduire une auto depuis qu’il a 5 ans. (Blague).

Mon papa apprenait différemment des autres de son âge

Avec l'entreprise, mon père a énormément appris sur le terrain. Il apprenait en faisant plusieurs essais-erreurs, que ce soit dans une tourbière ou à l’entreprise de mon grand-père.

Alors, quand il retournait à l’école, assis à un pupitre toute la journée, vous comprendrez qu’il ne se sentait pas du tout à sa place. Il ne pensait qu’à aller travailler.

Pour lui, travailler au garage n’était même pas du travail, c’était un amusement pour lui. C'est là où il apprenait le plus.

L'école n’était tellement pas dans ses priorités que lorsqu’il devait rentrer en 4e secondaire, il a simplement oublié d'y aller.

Oublier d’aller à l’école parce qu’il avait trop d’intérêts ailleurs. Imaginez.

La suite de l'entreprise

Quelques années plus tard, avec son frère comme partenaire d’affaires, mon père a repris l’entreprise du paternel.

Ils ont commencé petit, mais maintenant, par la technique de marketing très fructueuse connue sous le nom de « bouche à oreille », ils ont pris de l'ampleur. Ils sont connus partout dans les provinces maritimes et au Saguenay-Lac-St-Jean. Probablement aussi à d'autres places puisqu'ils partent parfois dans des shows agricoles pour faire connaître leurs équipements, même en Allemagne.

Un autre type d'école

Mon père n’a pas de diplôme d’études supérieures, ni de DEP. Il n’a même pas son DES. Mais son entreprise est florissante. Ils ont construit la réputation de confiance de l’entreprise lentement, mais sûrement.

Mon père a appris à l’école du travail, mais aussi à l'école de la vie.

Sa perspective de la vie, il l’a acquise en faisant le plus d’expériences possible, en apprenant d’une façon pragmatique. Il apprenait le théorique en le pratiquant.

Il n’apprenait pas les choses pour passer un examen, il s'instruisait parce qu’il est curieux et qu’il voulait réellement apprendre.

Mon papa cherche toujours à s’améliorer et ne lâche pas à la moindre erreur qu’il fait. Pour lui, ce sont des apprentissages, et c’est le cas. Ça le pousse à continuer et à persévérer. Parce qu'il ne se tape pas sur la tête lorsqu'il y a quelque chose qui ne marche pas. Parce qu'il sait qu'il s'en sortira avec son système D (« D » pour débrouillardise).

En plus, on ne peut pas savoir ce qu’on ne sait pas avant de le savoir, non ?

C'est une personne qui me guide

Comme je l’ai dit, mon papa n’a que sa 3e secondaire en main, mais il est l’une des personnes les plus créatives et ingénieuses que je connaisse. Il a acquis sa sagesse et son intelligence dans son expérience.

Pour lui, on ne cesse jamais d'apprendre.

Le degré de scolarité n’indique pas du tout la valeur d’une personne. Parfois, la société peut nous y tromper.

Mon papa m’a appris à voir les choses simplement, à ne pas aller chercher des poux où il n’y en a pas, à comprendre que rien n’est grave et que j’apprends. Il me conseille sagement en calmant mes angoisses et en me rappelant que, l’important, c’est que je sois heureuse.

L’important, c’est de m’améliorer et d’avoir confiance en la vie, en moi.

Ça aide aussi de dédramatiser les événements.

L'important, c'est de me créer un plan, des projets et des petits objectifs à atteindre pour continuer d'être fière de moi.

Il m'apprend que tout est de mon côté pour réussir et qu'il ne s'agit que de conditionner ma façon de penser vers le positif.

Parce qu'en fait, ma vie, c'est mon terrain de jeu et j'en fais ce que je veux.

Source de l'image de couverture : Pixabay
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