Ces derniers jours, beaucoup d’articles parlent de l’émission Escouade 99, la version québécoise d’une sitcom très populaire aux États-Unis, Brooklyn 99, et rapportent les commentaires de l’actrice Melissa Fumero qui remet en question la distribution de l’adaptation québécoise.

Je ne suis pas ici pour remettre en question le talent des acteurs sélectionnés dans Escouade 99. Tous ont depuis longtemps prouvé qu’ils sont excellents. Sauf que cette histoire nous remet sous le nez que la télévision québécoise est encore trop pauvre en diversité à l’écran, pas seulement culturelle, mais aussi corporelle, sexuelle ou de genre. Les chaînes de télévision doivent se remettre en question et montrer le Québec tel qu’il est : diversifié.

Je crois qu’il s’agit aussi d’un devoir en tant qu’acteur de s’arrêter et de se demander si notre présence est vraiment pertinente dans un projet. Ce n’est pas la première fois qu’il y a du « whitewashing » dans nos écrans. En 2020, il est de notre devoir de se poser les bonnes questions avant d’embarquer dans quelque projet que ce soit.  « Plus facile à dire qu’à faire! », diront certains, car tout ce que l'ont veut, c’est travailler et manger autre chose que du beurre d'arachides. J’entends bien ce discours, je fais moi-même partie des artistes qu’on ne connaît pas (vous lisez probablement cet article et vous vous dites, Hortense qui déjà?), mais j’aurais quand même refusé de passer une audition où une blanche n’a pas sa place. Je n’aurais pas été à l’aise de le faire. Nous (acteurs) crions haut et fort que la diversité est absente, mais nous accepterions de passer des auditions pour des rôles qui ne nous conviennent pas? Les gestes doivent suivre le discours.

Julie Artacho, photographe et humaine extraordinaire, parle très bien du problème dans l’une de ses dernières publications Facebook. « Je comprends qu’il est difficile pour quelqu’un de blanc qui n’arrive pas à faire sa place (rarement par manque de talent) de voir l’arrivée d’une si massive revendication pour plus de diversité à l’écran. Je comprends que se faire dire qu’on est privilégiés par sa couleur alors qu’on se bat pour faire sa place dans le milieu est très challengeant. Mais il faut voir plus loin que soi. On vit dans une société avec plein de biais et de préjugés. On a encore peur de ce qui ne nous ressemble pas.  » Vous pouvez lire la suite dans le lien suivant :  https://www.facebook.com/julieartacho . D'autant plus, vous avez la possibilité d'y lire un magnifique cri du cœur, où elle encourage les artistes à mentionner les actrices issues de la diversité culturelle, corporelle, sexuelle et de genre. En moins de 24h, il y avait plus de 100 partages et 500 commentaires. Je mets au défi quiconque de dire qu’il n’y a pas de talent dans la diversité québécoise après avoir lu la liste de toutes les actrices nommées.

Notre métier nous offre la chance de pouvoir raconter des histoires. Des histoires qui racontent des vies tellement riches et différentes les unes des autres, qu’il est de notre devoir de les mettre en lumière. De les souligner, de les célébrer. Travaillons en équipe pour faire briller ces histoires!

Je suis très optimiste pour l’avenir de notre culture, car tous les jours, j’apprends que des collègues réussissent à tourner leur premier film, à écrire leur première série de télévision, à chanter et promouvoir leur premier album, bref, les choses changent dans la jeune génération. Notre conscience de l’humain et de ses différentes facettes fait partie de notre quotidien. Mais à ceux qui vivent dans leur tour d’ivoire, à calculer leurs cotes d’écoute et leur argent, je leur dis : réveillez-vous! Vous êtes l’une des raisons principales pour laquelle notre culture riche ne s’épanouit pas. Cessez de « blanchir » le Québec et montrez tout ce qu’il a à offrir : de la diversité, doublée de talent!

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Source image de couverture : Unsplash
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