J’ai souvent dit que le célibat est la chance de voir sa vie basculer en un regard. Je traverse un célibat heureux. Membre d’un groupe de gens de cœur aussi libres que je le suis, j’accumule les nouveaux ami(e)s au même rythme que les rires et les événements. C’était en fait l’objectif de cette étape. Tellement de plaisir en découle que nous nous demandons qui, consciemment, serait assez spéciale, pour nous faire quitter tout ça. Au premier regard posé sur toi, je me suis dit, peut-être toi… tu pourrais être celle que je choisirais.

Même si l’amour m’a détruit, j’ai toujours refusé de ne pas de m’y abandonner à son prochain passage.

L’amour sera toujours risqué et même s’il s’avérait plus que parfait, il y aura toujours la mort pour venir vous séparer. Si la vie n’est pas acquise pourquoi alors l’amour le serait ? Alors j’ai cherché à ne pas t’écrire, mais plus les jours passaient, plus je savais que la résistance était futile. Et puis j’ai pris le plus petit risque disponible, trouvé les mots et j’ai choisi de t’écrire.

Il y a eu écho. Pas celui que j’aurais espéré. Cette histoire ne serait pas la plus simple, mais il y a longtemps que j’ai compris que les moments heureux m’ont toujours rendu plus lumineux que les situations confortables. D’échange en échange, nous avons suivi l’alternance d’un métronome. Prenant soin de répondre à chacun des points apportés. Cette communication naturelle, la douceur des mots, j’ai proposé la rencontre. Tu as choisi de l’accepter.

Je ne me rappelais pas que tu avais les yeux bleus. Tu me voyais pour la première fois. Nous avons fermé ce restaurant déjà vide, un mardi où le naturel gardait la cadence. À la fin d’une soirée où chacun a répondu à l’autre par ses vérités. J’ai proposé de te revoir. Tu allais y réfléchir. Au lendemain, tu as choisi de poursuivre.

Puis un jeudi soir pluvieux, c’est toi qui as osé, m’offrant quatre raisons de ne pas te voir.

De ce lot, je n’en ai choisi aucune. L’ouverture de ta porte… Cette image que tu m’as offerte comme un cadeau. Dieu que tu es belle. Et c’était joué. Avec ton rire, tu allais bien continuer de détruire le moindre doute qui aurait pu tenter de survivre. Alors à partir de cette soirée, je le savais et le sentais… je t’ai choisie.

Parmi 7000 femmes d’un groupe ou 100 000 d’une ville, je te choisis, toi. Je prends la décision de quitter cette liberté dont je n’ai pas besoin. De demander à mes amis de rester et d’aller là où il faudra aller pour te convaincre à ton tour de faire ce choix. Peux-tu me croire que depuis ce moment, ta valeur augmente, mon regard change et oui un amour nait ? Depuis que je me souhaite que ce soit toi, les autres ne comptent plus, mais le temps devient plus long. Il y a moins pour m’étourdir, et oui pendant les moments de silence, il y a toujours la peur pour me tenir compagnie. Elle est une ennemie que je refuse d’écouter, mais qui est confortable dans les moments d’attente. Il ne reste que mes atouts, mes mots et la façon de t’aimer comme personne ne t’a aimé, pour espérer que tu viennes faire de mon choix, le nôtre.

Peu importe le résultat, celui qui ne m’appartient plus, je te dis déjà merci pour l’espoir que ceci existe encore…. Suffit d’oser choisir avec son cœur. Si tu as prié pour ça, d’être le seul choix d’un homme, alors Dieu existe.

Image de couverture par Daniel Gutko
Accueil