J’attendais ce moment avec impatience. Déjà un an que j’avais remporté cette course. À pareille date l’an dernier, je courais pour me vider la tête, pour oublier ma fausse couche de ma première insémination, pour m’amuser et surtout pour repartir avec les idées claires pour m’embarquer dans une seconde insémination qui avait lieu le jeudi suivant. Cette année, j’y assistais avec mes jumelles de trois mois. La course a toujours été très importante pour moi, très présente dans ma vie dans tous les moments-clés. J’étais stressée il y a un an, j’étais stressée le weekend dernier, mais c’est un bon stress. Les petits papillons dans le ventre qui te font te découvrir, comprendre tes limites, te dépasser et surtout qui te font aller aux toilettes environ 5-6 fois avant le départ. J’étais nerveuse, j’étais là pour me prouver à moi-même que j’étais encore capable de performer, j’étais aussi là pour m’amuser, mais la ligne est mince. J’ai couru ce 21,1 km avec le sourire, je n’ai pas dépassé beaucoup de gens parce que je suis partie juste derrière les gars les plus forts, aucune fille devant. J’ai heureusement pu dépasser 3-4-5 gars qui essayaient tant bien que mal de suivre ma cadence, mais qui finirent par décrocher. La température était idéale, j’ai même pu croiser mon copain, qui courait le 10 km avec la poussette et les jumelles, à deux reprises, ce qui me mettait le vent dans les voiles à chaque fois.

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J’ai fait partie, et je considère que je fais encore partie de ce fabuleux club, car « les Aspirants un jour, les Aspirants TOUJOURS » comme la coach me l’a déjà répété. J’ai pu croiser une bonne vingtaine de chandails bleus sur le parcours qui était constitué de deux allers-retours, alors beaucoup de rencontres. J’ai été encouragée, j’ai encouragé, car c’est important pour moi de transmettre ma passion. J’ai beau être première, il me reste toujours un petit souffle pour crier : Yup yup avec le pouce dans les airs.

J’ai pris une avance considérable sur mes adversaires et lors du dernier virage, je savais que la première marche du podium était la mienne. J’étais contente, j’étais fébrile, mais j’avais aussi un but en tête: battre mon temps de l’an dernier (qui soit dit en passant était un de mes meilleurs temps au demi-marathon). J’ai poussé la machine juste assez pour passer la ligne d’arrivée avec le sourire et constater que j’avais réussi mon défi: j’avais tranché 45 secondes sur mon temps et j’étais très fière.

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Mon copain m’attendait à la ligne d’arrivée avec les jumelles. J’ai pu les voir, les embrasser. Elles sont trop jeunes encore pour comprendre, mais je sais que, pour l’instant, elles courent avec moi à tous les jours, plutôt à tous les soirs des 5 ou des 10 km dans la poussette. J’espère qu’elles aimeront ça encore longtemps. Un jour, elles seront assez grandes pour faire du vélo pendant que maman court. Plus tard, elles feront les 500 mètres bout-de-chou aux compétitions que maman assistera. Et encore plus tard, je souhaite qu’elles dépassent la maître et qu’elles me fassent suer à grosses gouttes. Je souhaite leur transmettre ma passion de la course, leur montrer tout le positif que ça apporte au corps et à l’âme. Je veux qu’elles m’accompagnent dans mes défis et qu’elles en aient elles aussi. Je serai la première à la ligne d’arrivée à les encourager à atteindre leur objectif et j’espère qu’elles auront la même esprit de compétition que moi.

Ce n’est pas toujours le plus important de finir avec la médaille d’or. Il faut s’avoir s’écouter et se connaître. Une fille beaucoup plus rapide que moi était supposée être présente à la course et je l’aurais encouragée comme j’ai encouragé les autres participantes. Elle était blessée et n’a pu assister à la course, ce qui m’a permis de passer la ligne d’arrivée la première, mais sache Alex que je suis prête à être derrière toi et te pousser à aller encore plus vite lors d’un prochain évènement.

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Sur ce, bonne course, bon défi et restez zen dans votre compétitivité!

Source images: Geneviève Asselin-Demers
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