Pour la partie 1 de cet article, c'est juste ici!

Les médias québécois ne sont pas du tout représentatifs de la diversité sociodémographique qu’elle est censée présenter. Même s’il y a eu quelques progrès, tel que l’inclusion d’un protagoniste d’origine arabe dans l’émission Med (interprété par Mehdi Bousaidan), ou encore l’acteur noir Widemir Normil qui interprète Fardoche dans la nouvelle version de l’émission Passe-Partout (alors que dans la version originale, c’était l’acteur blanc Pierre Dufresne qui jouait le rôle), il semble y avoir beaucoup de chemin à rattraper. Bien que la population en générale soit en faveur pour faire changer les choses, les producteurs ne semblent pas assez se soucier de la diversité culturelle. Donc, il est important de trouver une solution afin de pallier à ce problème.

Puisque l’Union des Artistes (UDA) proclame agir dans l’intérêt de ses membres, il serait temps qu’elle aide à régler le problème du manque de diversité à l’écran et dans le reste de l’industrie culturelle du Québec et du Canada. La société présente clairement un décalage important entre à la présence des minorités ethnoculturelles et leur sous-représentation dans les médias. Est-ce que l’UDA a le pouvoir d’instaurer des quotas raciaux dans les productions francophones au Canada afin de s’assurer que le casting est représentatif de l'ensemble de la population? Cela pourrait être une option qui augmenterait le triste score de moins de 5% des rôles principaux des émissions de fiction québécoises de 2014-2015 qui étaient tenus par des acteurs et des actrices provenant des minorités visibles.

femmes de dos de deux ethnies différentesSource image : Unsplash

En même temps, l’idée d’un quota racial dans les productions québécoises ne réglerait qu’une partie du problème. Il faut dire qu’au Québec, certaines personnes constatent que ce sont les mêmes acteurs et les mêmes actrices qui se retrouvent trop souvent devant nos écrans. À la base, il y a déjà un manque de diversité dans la représentation des talents dans les productions. Donc, si l’UDA instaure un quota pour obliger les productions à avoir un pourcentage minimal de minorité ethnoculturelle, on risque de retrouver trop souvent les mêmes acteurs noirs, les mêmes acteurs asiatiques et les mêmes acteurs arabes dans toutes les productions. Dans un sens, ça règle un peu le problème du trop grand nombre de personnes blanches dans les productions québécoises. Mais dans l’autre sens, beaucoup trop d’artistes n’arriveront toujours pas à se faire remarquer par le public.

L’autre option serait de faire des « color-blind castings », où on regarderait plutôt le talent de l’artiste au lieu de sa couleur de peau ou de son origine. Quasiment n’importe quel rôle pourrait être joué par n’importe qui, provenant de n’importe quelle culture. Parfois, je regarde des annonces de casting qui demandent uniquement des personnes caucasiennes (blanches), alors que n’importe quelle race, ethnie ou minorité pourrait très bien jouer ce rôle. En multipliant la diversité à l'écran, des acteurs et des actrices de diverses origines pourraient avoir plus d’intérêt à rejoindre l’industrie culturelle québécoise et canadienne. Si l’UDA est capable de mettre des quotas sur le pourcentage de membres actifs ou stagiaires, elle pourrait aussi mettre des quotas pour l’origine culturelle et imposer aux directeurs de casting de faire auditionner des artistes provenant des minorités visibles, sans que ce soit toujours les mêmes.

Il y a une chose de sûre : ce n'est pas une situation qui se réglera en claquant des doigts. Il y a un gros travail à faire, autant au niveau des producteurs qu’au niveau du casting, sans oublier au niveau de l’opinion publique. Il nous reste à espérer que l’industrie culturelle sera de plus en plus représentative de la société québécoise telle qu’on la connait aujourd’hui, avec son caractère multi ethnique et pas uniquement blanc. C’est en faisant des efforts que l’on fera face à moins de controverses entourant des problèmes racistes et des problèmes au niveau de la représentation culturelle dans nos films, dans nos séries télévisuelles et dans nos pièces de théâtre!

Source image couverture : Unsplash 
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