L’été 2018, la vie m’envoyait une épreuve que j’ai eu peur de ne pas avoir la force de surmonter (d’ailleurs, je vous la partageais ici). Cette épreuve, c’était un rendez-vous dans une clinique de fertilité où on m’annonçait que j’étais infertile. Un tout petit mot qui, à lui seul, changerait à jamais le cours de ma vie, chamboulerait tous mes projets et surtout, m’empêcherait de réaliser mon plus grand rêve. Je faisais partie du couple sur six qui, pour concevoir un petit bébé, ne pouvait pas tout simplement faire l’amour, lever les jambes dans les airs le plus longtemps possible, en rire et croiser les doigts pour la suite. Non. Nous, pour concevoir, on devrait y aller à grands coups d’injections d’hormones, de piqûres dans le ventre, d’échographies presque quotidiennes, de jours d’abstinence, d’anxiété, d’attente, et surtout, d’une grosse caisse de résilience.

Aujourd’hui, j’avais envie de vous partager la suite de mon histoire, celle où je suis fière de vous écrire que la force, je l’ai trouvée. Difficilement, oui. Elle était bien cachée dans les bras de mon amoureux, les oreilles de mes parents, les épaules de ma sœur et le sourire de ses enfants.

Quelques mois après cette triste annonce, j’ai appris que cette épreuve qu’on avait mise sur ma route n’avait pas lieu d’être, que le diagnostic qu’on m’avait posé avait été posé trop rapidement et basé sur trop peu de résultats. Non, je n’étais pas infertile. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais je crois qu’au fond de moi, je le savais déjà. Oui, je savais que la seule chose dont j’avais besoin, c’était d’un tout petit peu d’aide afin d’aller réveiller un petit quelque chose dans mon cerveau, qu’on appelle l’hypophyse, et qui faisait dodo depuis que j’avais souffert, dans le passé, d’un trouble alimentaire. Lors de chacun des rendez-vous, au grand dam de tout le monde, j’étais l’analytique qui doutait et remettait en question ce que chaque professionnel avançait. C’était évident pour moi, ils avaient tous tort. Mais ils n’arrivaient pas à s’entendre; trois docteurs et trois diagnostics différents.

Puis, un matin, c’en était trop et ce sont les yeux dans l’eau et la gorge nouée que j’ai chiffonné une ordonnance devant une spécialiste. Je l’assume, j’ai réagi comme un bébé lala; ce bébé que la vie semblait ne pas vouloir voir grandir en moi. Suite à cette rencontre, une spécialiste haut placée à la clinique de fertilité m’a contactée afin de comprendre ce qui s’était passé et elle m’a parlé de femme à femme, sans penser à son portefeuille ni aux milliers de dollars que ses collègues voulaient que l’on dépense pour les projets qu’ils avaient pour nous (rien de moins qu’une fécondation in vitro avec don d’ovules). Elle m’a avoué ce que je croyais : qu’il y avait de l’espoir. Et beaucoup même.

J’avais eu un feeling dès le début, un que je n’ai jamais su faire taire et aujourd’hui, je le remercie de ne pas m’avoir trahi. Je le remercie parce qu’aujourd’hui, il y a finalement un bout de vie qui grandit en moi.

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Source image: Pixabay
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